Les meilleurs films de 1975 selon Alexandre G

Annotation :

"Dog Day Afternoon" n'est pas un film de braquage de banque. Certes, c'est un film dans lequel Al Pacino et John Cazale braquent une banque. Mais qu'importe ? On sait dès le début qu'ils n'y arriveront pas. Le film cherche rapidement à se concentrer sur ce que chacun représente. Chaque personnage porte en lui le symbole de ce qu'il est, de tout ce qu'il est : vétérans déshérités, homosexuels humiliés et considérés comme malades, "outcast", plèbe diffamée par les médias... En fait, le braquage est surtout un moyen pour ces deux petites frappes de trouver leur moment de gloire, celui où ils ont le contrôle : sur des hommes du FBI, sur des flics, sur les médias, sur les badauds venus admirer le spectacle. Dur pour Sidney Lumet de nous les montrer comme des méchants : ils s'amusent avec leurs otages, notamment à leur enseigner la même discipline qu'ils ont appris au Vietnam. Ils donnent au livreur de pizza le moment de sa vie.

Et puis il y a ce suspense insoutenable que nous offre Lumet : on ne sait d'où viendra la balle qui finira tout cela, on ne sait si qqch va prendre feu à un endroit, si le plan va se faire sans accroc, et on est au bord de l'apoplexie à chaque faux mouvement... Al Pacino est bien évidemment habité, mais Cazale campe parfaitement l'associé instable et paniqué. Cela nous donne un brûlot sur le rêve américain et les fausses égalités des années 70.