Les meilleurs films de 1986 selon Adrast

Annotation :

Dark Souls x Alice au Pays des Merveilles x Sacré Graal

Eh beh dis donc que c'est rafraichissant pour un film qui date autant et ne dépareillerait pas tant que ça à côté de Fantastic Mr Fox ou l'Île aux chiens. Bien sûr il y a ce côté rigolol [l'humour "spectacle de marionettes" qu'on pense pour enfants] des films Ewoks ou des Tortues Ninjas, et le kitsch propre aux années 80, surtout du côté du moule-burnes et de la permanente de caissière de David "Bôh oui" ; mais à côté de ça qu'est-ce que j'aurais aimé le voir étant petit, bien que j'en aurais certainement eu peur, étant déjà apeuré par E.T., voir tous ces faciès cauchemardesques m'aurait fait fuir à toutes jambes à n'en pas douter. Mais c'est tellement amusant et l'univers si prenant et finalement beau parce que tout semble fait main, qu'on a envie de croire à une espèce de Conan version gamin, l'univers de l'un comme l'autre se suffisant à lui-même ; voire Dagobah et Yoda quand la bande de lurons tombent tous dans le royaume des puanteurs [en VF je connais pas le nom]. Le genre de films qu'on aimerait bien regarder avec ses enfants imaginaires [qui valent mieux que de véritables parce que bon torcher des culs et crier après eux pour qu'ils se calment ça va bien 5 minutes].

Annotation :

Vu d'un oeil mais c'est une petite dinguerie tarkovskienne qui doome comme un Begotten

Annotation :

6,5

Un peu trop sous-estimé [presque autant que Wes Craven est surestimé], il a une belle photo, une atmosphère 80's pavillonnaire de classe moyenne plutôt inférieure, il contient de bonnes scènes crypto-Shiningesques et il me semble a priori moins au stade d'ébauche que le premier dans sa mise en scène du gore et de l'épouvante [la team prothèses et maquillage a bien bossé], la musique discrète mais stridente aidant beaucoup MAIS il pèche par son incapacité à transporter, un manque d'accroche sur le long terme par l'édification d'enjeux liés à la menace que représente Freddy, qui ici est incarnée directement par le héros lui-même victime. La possession par glissement psychique progressif - ou plutôt régressif ["c'est la décadence han"] - plutôt que l'invocation par l'acte du dodo dans les bras de Morphée, un parti pris différent du premier, mais peut-être un poil plus cohérent, au moins dans la mythologie horrifique, du zombard de Romero à L'Exorciste. Possession nécrotique ou possession satanique.

Un manque de capacité à créer du sens disais-je, pour savoir à peu près vers quoi on est mené, jouer sur nos attentes pour mieux les déjouer, etc. etc. Ici malheureusement rien de tout ça, on contemple et puis point barre. Finalement soustraire la menace griffue au profit d'un ado boutonneux d'amour est peut-être dommage pour une saga qui joue beaucoup sur le gimmick de l'éventreur au coin du cauchemar, sur la peur de perdre conscience au plumard pour ne plus jamais la retrouver le lendemain, de manière suggestive ou plutôt martelée la plupart du temps. Après voilà Kim Myers et ses faux airs de Meryl Streep Gillian Andersonée accrochent bien l'oeil, ça contribue à vivre l'amourette hétéro avec le héros.

En bref j'ai envie de l'aimer [♫ "ce s'ra nooooooooouuuuuuuuuuuus dès ce souaaaaaaaaaaaarrrrr, Raaaaaaaaaanooooooouuuuuuuu [Monique] de le voulouaaaaaaaaaarrrrrrrr" ♫] et tout c'qui m'empêche de lui mettre un 7 ferme et définitif ["on ne négocie pas avec l'amour", comme disait Gaspard Proust... euuuuuuuhh merde Marcel j'me suis trompé d'banquier... euuuuuuuhh merde non en fait c'est De Musset j'avais oublié] c'est mon manque de recul sur la saga et le fait que ça décolle que dans la dernière demie-heure quand le Freddo se fait ces gars. Si ça s'trouve je viens de voir le meilleur, ou au moins mon préféré, sans le savoir.