Les meilleurs films de 1994 selon Adrast

Annotation :

Ça ressemble à la fois à un nanar et à un beau film. Déjà le + z'évident dans la nanardise : la musique à synthés et à guitares hard FM déguolasses ; mais aussi la décontraction avec laquelle le film épouse les codes de la comédie horrifique type Frankenhooker tout en n'oubliant pas d'essayer divers trucs et astuces de mise en scène pour enrichir l'expérience et bien sûr la rendre aussi fun que possible. Sans pour autant tomber dans le fatras de conneries blasphématoires, juste en trouvant le "juste milieu" [oups c'est cancel de type vidéaste d'excréme-droite école de comex macronistaire ça normalement] entre trop plein et trop peu. Bien sûr ça reste con, mais alors dans la plus belle des formes qui soit. Ce qui comporte immanquablement des incohérences, la plus grosse étant la différence d'intelligence entre zombards qui se traînent la bave aux lèvres et zombies expressifs et même capable de grimper à une échelle pour l'un d'entre eux.

Un beau film ensuite parce qu'on y retrouve de l'esthétique goth léchée, que ça évoque du Evil Dead trempé dans du Delicatessen trempé dans du drame italien tradi. Et que dans l'fond tout est fait pour prendre très au sérieux le rendu cinématographique tout en ne se prenant pas au sérieux. La forme au service du fun quoi, mais qui ne transige jamais avec la RIGUEUR [très appréciée par les recruteurs et les ministres de l'économie de droite (pléonasme)] et le sérieuX déployé à la tâche. Le petit travail d'orfèvre qui pratique son artisanat dans son coin quoi, pendant qu'LVMemacHe lui pique toutes ses recettes et les régurgite sauce camembert-ciboulette [eh j't'ai pas oublié toi qui as saucissonné mon camembert dans le frigo commun dans un lieu de 3e zone [un tiers-lieu ???] qui n'avait que ça de COMMUN] et les estampille "blockbuster". Non mais dans quel monde Vuitton ma bonne dame ? Heureusement il nous reste Macron.

Annotation :

6,5

94, 95... J'en sais rien... Mais c'que j'sais c'est qu'on est encore dans l'aridité, pire encore qu'avec My Dinner With Andre. Sécheresse visuelle mais beauté de ma réal qui par de petits déplacements de caméra constants arrive à vivifier tout ça alors que sur l'papier c'est pas gagné. Alors bien sûr le x1,25 m'a aidé à mieux apprécier ces dialogues qui défilent mais pas vraiment à vitesse grand V, au rythme d'un TER entrant en gare voie 4, avec à son bord 2 ex-fonctionnaires, 2 co-religionnaires et 1 agent d'bord parce que l'train pour tout l'monde c'est dev'nu bien trop cher.

Alors évidemment, voir Louis qui s'fait la Malle aux States pour débiter du Allen dans le verbe et dans la verve, ça m'fait un peu plaisir, quand même, surtout quand on voit qu'il a en + de ça bouffé d'la cuisse danoise au Festen de Vinterberg. Ou pas en fait, puisque ce dernier est arrivé après. La voilà l'origine, la pièce de théâtre familiale au cinéma, le huis-clos à couteaux tirés, le vaudeville intello où les vieux veulent baiser les belles jeunes, où les profs de philo rabougris et décatis ruminent leurs années perdues à ne pas biter, et pas + à cohabiter. Bordel on dirait moué.
Forcément qu'ça allait m'plaire. Moi tu me mets de l'économie de moyens avec un angle de péteux, mais péteux ricain genre Hollywood Reporter et j'suis content. Suffit qu'j'entende un peu d'anglish sous-titré pour que ma crédulité soit restaurée, bien loin des films français où j'trouve tout mal joué, jusque dans mes films préférés. Merci le plan Marshall, l'ami Louis l'avait bien compris.