Les meilleurs films de 2014 selon Archeo

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Envoûtant, enivrant, beau à en mourir, délectable tel le plus puissant des poisons, Only Lovers Left Alive n'est pas seulement l'un des meilleurs films de 2014, mais aussi l'un des plus grands chefs-d’œuvre qu'il m'ait été donné de voir.

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La version sortie en salle laissait goûter toute l'intelligence, l'audace et la grandeur de l'oeuvre (du moins pour la première partie, la seconde souffrant d'être ouvertement amputée non seulement d'éléments clefs mais, surtout, de tout rythme propre) ; c'est cependant en version intégrale que la gigantesque fresque offerte par Lars Von Trier se doit d'être découverte.

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Expérience visuelle obsessive et obsédante, L'étrange couleur des larmes de ton corps se révèle d'une beauté égale à celle de son titre. Au-delà du simple hommage au giallo et loin du seul trip maniériste et arty, le film s'avère parfaitement cohérent, convergent vers un final en toute simplicité qui parachève cette œuvre toute en complexité formelle et en esthétisme sulfureux.

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Wrong Cops est avant tout un film désopilant, à base de personnages improbables et de situations soutenues par un principe de no reason que l'on sait cher à Dupieux. Pourtant, la mise en abyme du travail musical de Mr Oizo amène son lot de réflexions, soulignant une forme de désespoir, ou peut-être de non-espoir, de personnages qui semblent sombrer progressivement dans une folie qui continue de faire rire, mais semble bien plus grinçante à mesure que tout converge vers un final déroutant dont même le générique de fin n'arrive pas à effacer l'empreinte.

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Avant un départ en retraite qui semble être le bon, Hayao Miyazaki nous livre un dernier film d'autant plus grandiose qu'il transporte l'onirisme cher au réalisateur dans un récit historique. Chronique du Japon et du monde dans l'entre-deux guerres, Le Vent se lève est un hommage vibrant à la création, un appel à la vie émouvant à travers une œuvre tout en couleurs éclatantes et en personnages complexes, parsemée d'ombres d'une Histoire d'autant mieux exploitée qu'elle se terre souvent dans l'implicite. Merci, Miyazaki-sensei.

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Ce qui frappe d'abord dans Her, c'est son esthétique épurée et colorée. La très belle photographie du film finit de faire du futur diégétique le cadre adéquat pour une histoire d'amour qui, à son tour, est à la fois épurée, unissant un homme et une intelligence rendue tangible par sa seule voix, et colorée, tant ces personnages s'avèrent riches à explorer. A la fois simple et original, Her est avant tout une très belle histoire, bien mise en scène et portée par des acteurs magistraux.

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Parfois psychédélique, souvent silencieux, toujours maîtrisé, Under the Skin propose de prendre les codes du fantastique à rebours, en faisant de l'élément étranger le point focal d'un lent voyage au sein d'un réel qui, considéré de ce point de vue, se trouve aliéné. Cette mise en perspective dépasse formellement les procédés d'usage par lesquels le cinéma de genre reflète dans l'étrange notre réalité, tout en restant très humble dans ce qu'elle raconte, préférant aux grands discours effusifs un film à la fois cohérent et envoûtant, qui continue d'aller d'un point à l'autre sans avoir à s'attarder lourdement sur quelque étape du voyage, laissant le spectateur libre de choisir les éléments qu'il en retire.

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Sorte de cadavre exquis d'instants poétiques et de petits riens filmés avec délicatesse, Le Paradis est un véritable moment de pause et de retour à toutes sortes d'origines, du parcours personnel des figures auxquelles la caméra fait face aux mythes homériques, en passant par la métaphysique et les jouets d'enfant.

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Filmé avec une précision millimétrique, écrit avec une précision drastique, joué avec une sorte de froideur mécanique y compris sous le masque de la volupté, Gone Girl est avant tout une histoire mise en scène avec une efficacité redoutable, rythmée par un montage et une bande-son en adéquation parfaite à son déroulé. A cela s'ajoute, comme souvent chez David Fincher, un portrait social et humain qui sans être révolutionnaire est appréciable par sa justesse, et qui constitue un arrière-plan parfait à une histoire singulière sur laquelle il sait ne pas empiéter de manière outrancière.

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Entre tendresse et violence, entre émotion, rire et désespoir, Mommy est un film extrêmement dense, à la langue riche et exigeante, à la photographie déconcertante tant le format 1:1 est bien exploité. L'histoire est prenante, les protagonistes toujours prêts à s'enflammer, et les acteurs paroxystiques dans la puissance de leur jeu. Un grand film, indubitablement.