Les meilleurs films de 2015 selon Kelemvor

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Quel moment a fait la légende de la trilogie avec Mel Gibson ? Assurément la course-poursuite qui conclut le second opus, me direz-vous ? Et j'irai sans mal dans votre sens. Alors imaginez que Mad Max : Fury Road reprend à son compte ces quinze minutes anthologiques pour en faire un film de 2H, et vous concèderez sans mal que ce volet porte divinement bien son nom. Imparfait, scénaristiquement inexistant malgré la fine mise en place oligarchique d'un ordre nouveau, le dernier film de George Miller s'avère également furieusement moderne, beaucoup plus poussé que ses aînés dans la violence, le déchaînement de rage et d'exaltation mécanique, et dans les références au monde contemporain et à la déchéance qui lui tend les bras. Un film malin, bruyant comme il le faut, magnifiquement bien réalisé comme c'est rarement le cas, avec des acteurs justes au possible et des cascadeurs complètement déments.

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Tout est dans ma critique. Je la résumerai ainsi : Star Wars : Le Réveil de la Force est un grand film, ponctué par quelques couacs d'ordre musical et de casting, mais indéniablement brillant sur de nombreux points et infiniment plus proche de ce que l'on attend de cette saga que la prélogie initiée en 1999 avec La Menace Fantôme. A ne louper sous aucun prétexte si vous êtes fan de la saga et plus globalement de SF.

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Matthew Vaughn reste dans la lignée de Kick-Ass et propose un long métrage rafraîchissant, dans l'air du temps, à la fois pop, déjanté et parfaitement mis en scène. Kingsman : Services secrets est une oeuvre référencée pleine d'humour et de surprises qui prend à contrepied de fort jolie manière les films d'espionnage britanniques et américains. Le general applause à la fin de la séance à laquelle j'ai assisté vous donne une idée de l'enthousiasme que ce film est capable de générer !

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Qu'Alejandro González Inárritu ait obtenu l'Oscar de la meilleure mise en scène ne m'étonne pas une seule seconde : jouant durant près de 2H avec et sur les codes du plan-séquence, le cinéaste mexicain organise avec maestria ce ballet des fous où les acteurs déambulent devant sa caméra comme on se balade en caleçon dans sa maison. Dense et riche dans sa composition, le film caresse les corps autant que les âmes en capturant sans concessions les interprétations d'acteurs tous plus excellents les uns que les autres, et offre à Michael Keaton un rôle à la (dé)mesure de son immense talent. Un voyage cinématographique à ne rater sous aucun prétexte.

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Une oeuvre saisissante de bout en bout, drôlement ingénieuse par moments, divinement bien interprétée et parfaitement bien mise en scène, avec ce qu'il faut de temps morts pour instiller ce qu'il faut de tension dans les moments dramaturgiques. Bref, une leçon de cinéma made in Steven Spielberg à défaut d'être son film le plus passionné et le plus exalté. Car avec un grain de folie en plus, d'imprévisible, peut-être aurions-nous tenu le film de l'année.

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Traité avec un faux rythme lent, Seul sur Mars est comme souvent avec Ridley Scott visuellement éblouissant et surtout très étonnant, tout d'abord dans l'usage des chansons qui n'est pas une pratique habituelle chez le cinéaste anglais. Pour le reste, Scott sait mettre ce qu'il faut de tension narrative pour happer le spectateur dans son univers, alternant brillamment entre les moments MacGyveresques et les enjeux politiques liés à la situation de l'astronaute. Mention spéciale aux acteurs, tous très justes, Matt Damon ayant rarement été aussi bon ces dernières années. Le chef-d'oeuvre n'était pas loin.

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Imitation Game raconte une histoire diablement intéressante d'un homme diablement passionnant au travers d'un acteur diablement bon. Que Benedict Cumberbatch soit parmi les nommés à l'Oscar du meilleur acteur n'a rien de surprenant tant il compose à merveille un personnage riche de contradictions et de profondeur. Un film à voir sans la moindre hésitation pour qui est féru d'histoire autant que d'Histoire.

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Réussir à rendre passionnant un fait divers, voilà le défi relevé et réussi haut la main par Robert Zemeckis tant le parcours un brin déjanté du funambule Philippe Petit n'est assurément pas la plus palpitante de l'histoire du cinéma. Aidé par des acteurs au sommet de leur art, Gordon-Levitt en tête, Zemeckis s'appuie sur la maîtrise d'une 3D absolument prodigieuse qui vous offrira une profondeur de champ et quelques effets de premier cru pour rendre toujours plus vertigineux les acrobaties du personnage principal. Un très bon film, sans conteste.

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Un excellent Pixar qui a la qualité rare d'être accessible aux petits tout en traitant de sujets pour les grands. Sans tomber dans le cours de science bien emmerdant (bref, universitaire), Ronnie del Carmen et Pete Docter expliquent merveilleusement bien les choses et racontent une belle histoire qui n'est pas sans nous rappeler celle vécue avec Là-haut. Une bonne pioche en cette ennuyeuse année 2015.

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American Sniper tombe à pic étant donné l'actualité et s'avère être une véritable réussite bien qu'il se gargarise parfois (et j'insiste sur le terme "parfois") d'un américanisme peu subtil, le double discours de Clint visant à dénoncer la violence qui gangrène l'Amérique n'étant pas toujours bien maîtrisé. Certaines séquences sont particulièrement immersives mais d'autres manquent de tension et in extenso de suspense, ce qui n'empêche pas l'ensemble d'être cohérent, bien réalisé, et bien interprété. Il réussit là où Zero Dark Thirty pêche trop souvent mais se montre hélas moins inspiré que les grands moments de l'autre mastodonte du genre, l'oscarisé Démineurs.

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Ce que j'aime chez Jean-Jacques Annaud et que je retrouve dans Le Dernier Loup, c'est cette capacité à capturer l'immensément grand pour raconter l'infiniment petit, caractéristique essentielle sinon principale de toute épopée. Surtout, il utilise avec parcimonie les SFX, ou tout du moins arrive-t-il à ce qu'ils ne transpirent pas par tous les pores de son oeuvre, sinon dans deux ou trois séquences. L'immersion n'en est que plus totale, et la réussite évidente. Et qu'importe les quelques errances propres à son cinéma, notamment cette candeur qui anime trop souvent les forces qu'il met en branle, car Le Dernier Loup est avant tout un voyage au milieu des steppes de Mongolie comme rarement on vous l'aura offert sur grand écran.

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En regardant la bande-annonce, j'avais peur que Ron Howard ne tombe dans le "trois tonnes de couches numériques", ce qui n'est heureusement pas le cas, même si Au coeur de l'océan n'est pas en reste dans ce domaine. Après, malgré un classicisme un brin caricaturale dans l'approche du film de survie (toujours les mêmes plans, toujours les mêmes situations, toujours la même façon de raconter la solitude de l'homme au milieu de l'immensité d'un monde beaucoup plus grand que lui), le film reste suffisamment bien rythmé et divertissant (notamment grâce à ses personnages hauts en couleur) pour que le moment passé en compagnie de ces marins d'eau salée soit agréable.

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Se compliquant un poil trop la vie avec son scénario aux trop nombreux tiroirs, Mission : Impossible souffre qui plus est du même défaut que le précédent film de McQuarrie : des scènes d'action très bien filmées, des moments à couper le souffle, mais également un film qui n'a aucun style, qui ne porte aucune griffe. Passer derrière des esthètes comme John Woo et J.J. Abrams, c'est souffrir de la comparaison si l'on se montre aussi conventionnel dans l'approche de la saga. Et c'est là l'un des quelques problèmes de ce MI:5, en plus de l'inutilité de certains personnages (à quoi sert Jeremy Renner et Alec Baldwin dans ce film, au juste ?). En espérant beaucoup mieux pour le sixième opus.

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Une mise en scène insipide mais un film porté par des acteurs au top : voilà qui résumerait au mieux mon impression en sortant de Strictly Criminal. Car on voit bien que Johnny Depp se donne à fond en incarnant son personnage avec beaucoup de justesse. Mais Scott Cooper ne lui rend hélas pas justice même s'il sait raconter son histoire suffisamment bien pour qu'on lui pardonne son manque d'audace et de génie. Le film est donc prenant mais guère mémorable. Et c'est un poil dommage.

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Un film très sympathique qui réussit ce qu'il entreprend et vous emportera dans un tourbillon de bonne humeur. On lui reprochera néanmoins son manque d'originalité, bien des idées de tensions scéniques et scénaristiques ayant déjà été aperçues dans Megamind ou encore Dragons. On ne se sent dès lors jamais surpris et trop souvent en territoire connu, mais cela n'empêche en rien le plaisir d'être intact. A voir donc, ne serait-ce que pour passer un agréable moment.

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Un film intéressant dans la mesure où Burton se débarrasse d'une grande majorité de ses tics et de ses signatures pour accoucher d'une oeuvre très personnelle sans pour autant déroger à son univers. Christoph Waltz y excelle comme souvent depuis sa participation à Inglourious Basterds et offre un bien sombre portrait (mais ô combien véridique) du monde de l'art et plus globalement des milieux intellectuels où tout se décide à coup de préjugés et de caprices.

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Moins surprenant que son prédécesseur, Ted 2 reste néanmoins dans la même lignée et plaira à celles et ceux qui ont ri des idioties en pagaille de Ted et de son copain du tonnerre. Là où le film réussit, c'est en naviguant allègrement entre références actuelles et clins d'oeil à la culture geek des trentenaires et quarantenaires à qui ce film est adressé. Une bonne suite donc, mais qui pourrait être encore meilleure dans un hypothétique troisième épisode que l'on espère d'avance encore plus barré.

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(Très légèrement) supérieur à son aîné, Avengers : L'Ère d'Ultron remplit parfaitement son office de blockbuster et s'avère divertissant de bout en bout. Et je dis bien "de blockbuster", car contrairement à d'autres films estampillés Marvel, cet opus (ainsi que le précédent, du reste) manque singulièrement de profondeur et prend très peu de risques, aussi bien formellement qu'esthétiquement. Joss Whedon est un réalisateur qui fait assurément bien son travail mais qui manque tout aussi assurément de génie, et l'on sent chez lui le désir de rendre une copie qui plaira à tous plutôt que le désir d'aller au-delà des conventions du genre. En résulte un film dont on a l'impression de l'avoir vu 100 fois, et c'est surtout son humour qui le sauve grâce aux moments délicieux concoctés au travers d'un scénario qui sait jouer de la réunion de ces pseudo-dieux avec pour objectif de préparer la phase 3 des films Marvel. Suffisant donc pour passer un bon moment, mais insuffisant pour fermer les yeux sur les redondances d'une marque qui finira par s'essouffler si elle ne se renouvelle pas au plus vite.