Les meilleurs films de 2016 selon Strangeman57
140 films
créée il y a environ 9 ans · modifiée il y a 8 moisThe Strangers (2016)
Goksung
2 h 36 min. Sortie : 6 juillet 2016 (France). Thriller, Épouvante-Horreur, Fantastique
Film de Na Hong-Jin
Strangeman57 a mis 8/10.
Annotation :
Et voilà. Il le fallait. Mais mon film de l'année pour l'instant, et ben il s'avère que c'est un film coréen pour l'instant, et quel film ! Complètement dérangé, un film qui prend son temps tout en offrant un grand moment de cinéma tout les dix minutes. Un film qui est en avance sur lui-même (mon pote qui me dit "Les deux là, ils vont coucher ensemble dans ce film" et c'est le cas dès la scène suivante) et sur toute la production Hollywoodienne, mélangeant les genres sans problèmes. On y trouve la meilleure scène d'exorcisme depuis... L'Exorciste lui-même, dans un rythme de dingue. Et la fille qui joue la possédée... Wouaw. On y trouve une enquête policière menée par des policiers... incompétents, qui s'insultent, qui n'ont rien de flics, ce qui ajoute en drôlerie. On y trouve souvent une atmosphère assez malsaine, des situations assez dérangeantes et j'ai envie de dire, inédit au cinéma. Il y a même des zombies.
Mais le pire dans tout ça, c'est qu'ils arrivent à garder en cohérence, l'atmosphère fantastique finit par découler de chaque plan, comme si au cours de l'enquête, il commençait lui-même à être possédé. Et non le pire, c'est que l'intrigue se tient ! Au départ, j'étais dubitatif quand aux deux chamans qui feraient équipe. Heureusement, à ma sortie de salle, le projectionniste m'a donné son interprétation qui du coup, coulait de source, et a plongé "The Strangers" à mon panthéon, donnant envie de continuer à creuser les sorties cinématographiques de cette belle région.
Dernier train pour Busan (2016)
Busanhaeng
1 h 58 min. Sortie : 17 août 2016 (France). Action, Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Yeon Sang-Ho
Strangeman57 a mis 8/10.
Annotation :
Une semaine après la découverte de "The Strangers", me voilà devant une autre perle qui met en PLS tout les blockbusters d'Hollywood de cet été. Cela fait un moment que je m'ennuyais devant les dernières sorties "zombiesques" que nous propose toute l'industrie du divertissement, et voilà qu'arrive ce train pour Busan, qui reprenant le principe de "Transperceneige", offre tout ce qu'on pourrait attendre d'un film de ce genre, et bien plus. Certaines scènes m'a fait atteindre un tel degré d'excitation que j'en ai eu les larmes aux yeux, même plus que pour les scènes d'émotion (puisque oui, y aura des morts !)
Le background est classique (un entreprise pétro-chimique qui serait à l'origine de l'infection) mais les conséquences en sont originales et il reste des questions en filigrane : le gouvernement aurait-il contribué à la propagation ? Nous avons ici tout un panel de personnages, représentant aussi bien les qualités que ce qui a de plus sombre, exécrable dans notre humanité ; la petite fille représentant notre sagesse oubliée. Durendal a raison en comparant le film à un gigantesque cauchemar, cette sensation de courir avec la menace toujours derrière. Puis l'ensemble reste assez drôle..
A croire que pour renouveler le genre, il fallait juste réaliser un bon film de zombie, qui fait le boulot, ni plus ni moins.
Premier Contact (2016)
Arrival
1 h 56 min. Sortie : 7 décembre 2016 (France). Science-fiction, Drame, Thriller
Film de Denis Villeneuve
Strangeman57 a mis 8/10.
Annotation :
Le voilà le grand film SF de l'année. Ne vous attendez pas à des explosions et des attaques d'extra-terrestre, on est là dans de la bonne quête méta, un film mindfuck à la Enemy du même réal, mélangé à Contact avec un zeste de mysticisme à la 2001... ce qui rend le film beau (et par sa mise en scène classieuse et son scénar' intelligent) et émouvant... sans que j'ai réussi à mettre le doigt sur le pourquoi de cette émotion qui m'a envahi. Le réalisme peut-être ; on y croit à cette histoire, Villeneuve nous ancre dedans. La passion pour l'enquête, on se met dans la peau des persos de façon à nous croire nous-même capable de pouvoir déchiffrer l'énigme des cercles. Et toute la symbolique, tout ce que le film est capable de nous dire sur le fait d'être mère, sur l'humanité, l'impossibilité de nous comprendre nous même avec notre propre langage. Bien plus subtil qu'un Interstellar, j'espère que son Blade Runner arrivera avec les mêmes qualités.
Room (2015)
1 h 58 min. Sortie : 9 mars 2016 (France). Drame, Thriller
Film de Lenny Abrahamson
Strangeman57 a mis 8/10.
Mademoiselle (2016)
Agasshi
2 h 24 min. Sortie : 1 novembre 2016 (France). Drame, Thriller, Romance
Film de Park Chan-Wook
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Oulaaa... Il faudra que je retourne sur ce film, aussi fascinant qu'envoûtant, avec pourtant, quand on y repense, un scénario assez simple. Mais le montage rend l'ensemble bien plus profond, puissant, complexe, subtil, tout ce que vous voulez ; il ne nous dit pas tout, tout de suite, ce qui ne gâche en rien la lecture puisque les questions se distillent et profusent, n'ayant le droit qu'à un seul point de vue, puis lorsque le montage repasse une 2ème fois, tout s'éclaire, rendant encore plus beau l'ensemble, bordel ces plans, cette photographie, claque visuelle sur claque visuelle à chaque plan, de nombreuses scènes resteront dans l'histoire, prenez Kechiche, je vous le laisse, donnez nous des Chan-Wook... et ces actrices... amoureux de plus en plus des asiats... je me questionne juste sur ce que je suis censé ressentir pendant tout le film, de quoi il est censé me parler outre son scénar'... j'ai envie de replonger dans cet amas de couleur histoire de mieux comprendre, d'enlever un peu de la mysticité qui en a découlé, en tout cas, nous avons affaire à une grande œuvre sans aucun doute.
Jodorowsky's Dune (2013)
1 h 30 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Cinéma, Making-of
Documentaire de Frank Pavich
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Pour tout prétendus artistes, ce documentaire vous mettra le coup de boost qui vous manquait. En effet, il se consacre à un réalisateur, à l'ambition tellement démesurée, qu'elle fait passer la notre pour une simple formalité. Mais quelque part, n'a t-il pas raison ? Serions nous encore prêt à mettre sa propre famille en jeu pour accomplir notre rêve le plus fou ? Ce doc nous remet peut-être autant question que Jodo avait rêvé son film spirituel. Et d'un autre côté, il nous montre que l'imagination à des limites, du au système des studios / capitaliste. Qui aurions-nous pris comme artistes, correspondant à la psyché spirituelle de notre époque, de nos jours ? On comprend vite en regardant le docu pourquoi il ne se fera pas, et ne me dites pas que c'est juste un prob' du réal' fantasque... chaque plan semblait exploser le budget, une équipe créatrice mais peu en technique, personne n'avait lu le livre... "Dune" en inspirera bien plus dans cette forme documentaire, dont le seul défaut est de ne pas avoir mis de témoignages négatifs, histoire peut-être de renforcer l'aspect "rêve" dans la tête du spectateur.
Elle (2016)
2 h 10 min. Sortie : 25 mai 2016. Drame, Thriller
Film de Paul Verhoeven
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Un camarade m'a dit qu'il s'attendait à plus ambitieux venant de Pau-Paul... je me demande moi justement si ce n'est pas son film le plus ambitieux justement, puisqu'il a réussi à faire un film qui prend la forme de ce qu'il raconte, les pulsions enfouis dans la société (bourgeoise ou pas) moderne. Je me suis demandé aussi comme beaucoup pourquoi il en fait autant pendant le film, toutes ces merdes qui arrivent à Elle, mais il ne s'agit là qu'une métaphore pulsionnelle, qui réagit en fonction de l'intériorité du personnage. Isabelle Huppert est géniale car elle joue avec sa nonchalance habituelle alors que son âme est complètement torturée. Tout essaye de paraitre normal (le voisin qui sourit, la vie rangée d'Elle) et parfois, les propres pulsions du film remonte, nous montrant un excès de violence sexuelle, voire morale.
Tout cela conduit à des déviances, des déviances que l'on ne peut pas dire que notre société ne connait pas, mais pourtant, on fait comme si tout était normal, à l'image du bébé noir que tout le monde se refuse à voir. Le film n'est ni vraiment un film d'auteur, ni un thriller, c'est pour cela qu'on arrive sur quelque chose d'assez dérangeant, puisque le côté social est exacerbé. Il y a beaucoup trop de choses à dire sur ce film, Freud serait heureux, ne le voir qu'une fois n'est pas assez pour l'analyser et dire qu'il a moins d'ambitions que ses autres... ce qui est faux de toute évidence.
Anomalisa (2016)
1 h 30 min. Sortie : 3 février 2016 (France). Animation
Long-métrage d'animation de Duke Johnson et Charlie Kaufman
Strangeman57 a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Ne nous le cachons pas, la première heure peut être difficile, difficile car d'un classicisme déconcertant pour ce qu'on pourrait attendre d'un Charlie Kaufman. J'ai eu l'impression de regarder un Woody Allen si le tout n'avait pas été réalisé en stop-motion, ce qui permet dans un réalisme ambiant d'amplifier le malaise du à la dépression du perso principal, avatar facilement cernable d'un Kaufman à bout. Et puis pourtant, durant cette première heure, tout est mis en place, le Zoo, ce jeu sur les voix et les visages, ce passage devant le miroir, la première rencontre, Anomalisa... Sans oublier cette scène de cul qui restera dans les annales et qui m'a dérangé par son réalisme (merde, ce sont des marionnettes quand même) .
A partir de la superbe scène du rêve, on comprend totalement où veut on venir l'auteur, et il y a plusieurs lectures. Bien sur, la première étant que le perso principal étant spécialiste de la relation client, il finit par entendre et voir tout le monde sous la même voix, le même visage, son métier a détruit ses relations à l'humain. Mais il y a aussi un sous-texte sur les conditions d'un scénariste ; tout les persos secondaires ne forment qu'une seule voix ; les antagonistes de Kaufman devenu misanthrope par expérience de la vie, à force d'écrire ce genre de persos et les rencontrer... Seul l'Amour peut encore le sortir de là, avant que les personnes objets de cet Amour ne s'aseptisent à leur tour en simple protagonistes banals.
On se demande avec cette vision de la vie, à quoi pourra ressembler son prochain. Je lui souhaite du coup, beaucoup d'Amour durable. Très bon film sur lequel je pourrais encore réfléchir des heures.
Nerve (2016)
1 h 36 min. Sortie : 24 août 2016 (France). Policier, Thriller
Film de Ariel Schulman et Henry Joost
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Si je n'ai malheureusement pas retrouvé le cynisme d'un Charlie Brooker durant ces 1h30, "Nerve" à l'instar d'un "Running Man" a l'allure d'un bon divertissement d'anticipation, teinté de teen-movie (avec la fameuse fille réservée qui veut prouver aux autres qu'elles peut être plus que ça), puisque les ados sont effectivement les plus influencées par ce genre d'appli (rien qu'hier, j'ai vu deux filles relevées le défi de croquer dans le piment le plus fort au monde juste pour faire des vues sur Youtube (et ça a marché, 2 millions) en dépit du danger inhérent à l'acte). Du coup, l'ambiance du film ne joue pas sur le danger, sur les tensions qu'il pourrait y avoir mais s'apparente à un délire à la "Very Bad Trip" dans laquelle la jeunesse est plongée et dont ils n'arrivent pas à trouver les justes limites, le terrain de jeu étant la grande ville américaine de nuit, et ses couleurs numériques. On notera que le monde des adultes est complètement à côté de tout ça, que ça soit le flic ou la mère, même pas au courant de ce qui se trame. Il y a beaucoup de métaphores possibles avec notre monde actuel, preuve que "Nerve" a vu juste, il faut juste prendre le temps de mieux analyser la chose en dehors de son côté divertissement MTV dont il donne l'air.
Divines (2016)
1 h 45 min. Sortie : 31 août 2016. Policier, Drame
Film de Houda Benyamina
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Contrairement à Kechiche, à Bande de Filles et autres films sociaux "à la française", souvent trop moralisateurs et tombant dans les clichés, Divines arrive détourner tout ça avec un scénario "à l'américaine" classique d’ascension et de chute, avec arrière-goût de religion, ce qui le rend du coup plus réaliste alors même qu'il choisit la fiction, ne tombant pas dans le poussif et les personnages étant caractérisés par leurs actions (principalement, vient par la suite le milieu social). J'ai eu peur au début, avec ce trans' et les interviews de la réalisatrice qui parle de film "humaniste, féministe" mais finalement, j'ai l'impression que la réal s'est un peu emmêlée les pinceaux, on ne sait pas trop où elle voulait en venir et c'est tant mieux, ça nous permet alors à nous de nous faire nos propres théories comme : il ne faut pas être grosse pour réussir.
L'ambiance nous ferait presque penser à un "The Wire" à la française, les personnages sont marquants (et réalistes par rapport à mon vécu sur les jeunes de banlieues), du à de nombreux backgrounds dramatiquement forts (la rencontre avec le danseur/vigile, la mère alcoolo) et l'émotion arrive à ressortir de nombreuses fois dans le film malgré l'actrice principale (géniale) et son perso détestable. Le commentaire sur la police vs banlieue est assez contrasté pour pouvoir lancer le débat sans prendre parti. Certaines scènes fantasques finissent de donner sa patte au film. En s'inspirant de sa propre vie et en se laissant aller dans sa dramaturgie pou ne pas paraître trop rigide, Houda a réussi à nous sortir enfin un très bon (premier) film à la française !
La Tortue rouge (2016)
1 h 20 min. Sortie : 29 juin 2016. Aventure, Animation
Long-métrage d'animation de Michael Dudok de Wit
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Quel beau film d'animation. Évidemment, comme beaucoup, je ne suis pas sur d'avoir tout compris, tout étant métaphore, il peut s'interpréter de différentes façons, j'aimerai juste savoir quelle a été celle du réalisateur au départ. Les dessins ont beau être assez minimalistes, l'ensemble a réussi à m'émouvoir et sans que je ne sache vraiment pourquoi, comme quelque chose de métaphysique qui s'est dégagé pendant la projection. Cet univers est régi par sa propre logique et même si on ne la comprend pas, elle n'en est pas moins belle pour autant... Un film sur notre vie et au-delà, tout simplement.
Zootopie (2016)
Zootopia
1 h 49 min. Sortie : 17 février 2016 (France). Animation, Aventure, Comédie
Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
En se Pixarisant, Disney se rapproche peu à peu de la formule gagnante. En créant un nouvel univers, Zootopie joue ici 1h40 avec ce qu'il instaure, en jonglant rires et émotions, d'un dosage encore moins contrôlé qu'un Inside Out par exemple, mais on y arrive. Pleins de bonnes idées, j'aurais aimé néanmoins que le film aille encore plus loin, mais ça c'est mon côté capitaliste, j'en veux toujours plus.
Il y a peut-être un problème dans l'idéologie que veut défendre le film ; pas le "Chacun peut être ce qu'il veut être", ça comme pour tout les films de quête d'adolescence, j'ai rien contre. Mais surtout lorsqu'ils parlent de l'utopie voulue par notre monde moderne du "vivre-ensemble" : Ça renvoie à notre actualité ("tout le monde peut devenir sauvage" : retour à la barbarie, les terroristes, etc...) ça interroge notre propre part d'animalité, pour une fois, l'anthropomorphisme inhérent aux Disney arrive à interroger. Mais le problème comme toujours, c'est accepter la différence de l'autre, c'est aussi la remarquer et ne pas la nier, et la partie prédateur/proie est assez floue dans ce qu'elle veut dire... Après comme ils disent, c'est la complexité du monde moderne, peut-être pas parfait mais le mieux qu'on puisse avoir... tout ça doit être un peu complexe à avaler pour un gosse. Une morale pour les gosses et une pour les adultes donc...
Mais Le personnage du lapin "Judy" est trop choupinou, les références pullulent, les graphismes et l'animation sont tjrs autant de qualité... dernier bémol : la BO : pas de thèmes percutants et une chanson de Shakira pas géniale non plus.
Captain Fantastic (2016)
1 h 58 min. Sortie : 12 octobre 2016 (France). Drame, Comédie, Romance
Film de Matt Ross
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Forcément un film qui nous parlera beaucoup parce qu'on fait partie de cette société occidentale qui n'en peut plus de nous-mêmes et d'ailleurs, nous nous moquerons de nos habitudes dans la deuxième partie du film, avec lui. Il est compliqué car il n'a pas de parties pris, on est dans le "oui, mais" comme le dirait Rouillet, on nous poussera jamais à fond d'accepter la radicalité de ce que veut le Captain... c'est peut-être une bonne chose, ça nous permet de prendre recul sur les deux options. Certains choisiront la société, d'autre la nature à la fin... c'est la notion de choix qui apporte, mais aussi celle d'éducation, de paternité. On se pose alors de belles questions : peut-on se défaire d'une éducation imposée par les parents ou par celle d'une société, les deux étant dictatoriales à leurs manières.
La mise en scène est souvent proche des persos, de leurs émotions... on évite pas quelques écueils scénaristiques typiques de ce genre de prod' mais si l'on compare avec par exemple "Vie Sauvage", c'est globalement mieux mené, moins clicheteux, peut-être juste pas assez barré.
Tu ne tueras point (2016)
Hacksaw Ridge
2 h 19 min. Sortie : 9 novembre 2016 (France). Biopic, Drame, Historique
Film de Mel Gibson
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Comme souvent avec Gibson il y aura débat, pas forcément sur la force cinématographique du projet qui est évidente (je n'avais jusqu'à alors jamais vu de scènes qui te font ressentir à ce point la violence d'une guerre) mais sur une question de religion et de spiritualité, des extrêmes le diront trop éloigné de la force métapsychique d'un "Passion du Christ", d'autres rétorquent qu'il y a une vision trop naïve de la religion (même si la caution "histoire vraie" emporte un peu ce non-argument). Mel est ici dans un entre deux obligé, la deuxième partie, véritable enfer, entrant dans une grosse collision de violence dans la première, ressemblant à un paradis avec une histoire d'Amour édulcorée. Le spectateur et le perso principal sont fusillés de toutes part par la fureur de notre monde moderne et il y a longtemps qu'on aurait lâché l'affaire. Le perso principal n'est pas naïf, mais il est bon, chose qui nous étonne de plus en plus dans notre société de guerre. Gibson fait donc ici le travail comme on pouvait s'attendre de lui, en appuyant juste ce qu'il faut sur ses effets et allusion à la religion, après tout, l'histoire du jeune suffit à elle-même.
Money Monster (2016)
1 h 39 min. Sortie : 12 mai 2016 (France). Thriller, Drame, Policier
Film de Jodie Foster
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
"Money Monster" est une adaptation moderne des films de prise d'otage, dont mon modèle restera "Un après-midi de chien". Modernité car les écrans sont omniprésents, d'une manière qui nous rappelle le premier épisode de Black Mirror. Modernité aussi car il est dans la lignée d'un Big Short... pas sûr qu'il y a une dizaine d'années, on pouvait être aussi direct dans la façon d'aborder les "grands patrons" et le système financier. Bien sur, on atteint jamais le niveau de Lumet dans la dénonciation et le rythme peine à se trouver sur le début. Mais on se retrouve avec de grands moments du genre (La copine qui insulte son copain en direct, le journaliste qui remarque que le public ne l'apprécie pas, la séquence dans la rue...).
Le propos n'est pas totalement tenu, la réalisation hésite parfois à totalement jouer la carte des écrans mais le film reste malgré tout agréable à regarder, avec son tas de bonnes idées et passages mémorables.
Merci Patron ! (2016)
1 h 24 min. Sortie : 24 février 2016. Société
Documentaire de François Ruffin
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Ce documentaire fait jurisprudence dans sa façon de montrer comment dépouiller un patron (même si ce cas ne sera malheureusement pas reproductible) et aussi, dans ce qu'il a provoqué dans la conscience des jeunes français, à savoir qu'être militant, ce n'est pas seulement défiler avec la CGT (même si à de nombreux moments, on se retrouve avec une ambiance similaire à leurs fêtes gauchistes (pourquoi ces barbecues franchouillards, bordel !), qui devraient répugner une bonne partie de l'extrême-droite mais who cares ?) Pour une fois que le concept de caméra caché sert à quelque chose, c'est-à-dire sauver de la rue une famille, on peut accepter toute gaucherie (comme ce cynisme au début "Nous on aime Bernard Arnaud" que le journal reprend souvent comme technique d'écriture), d'autant plus que le "piège" est rondement bien mené et qu'on est vraiment pris par l'émotion, le suspens tout le long, avec des petites originalités comme "La Petite Maison dans la Prairie". Merci Ruffin. Et maintenant ?
The Revenant (2015)
2 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Aventure, Drame, Western
Film de Alejandro González Iñárritu
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Peu importe ce que l'on peut penser de la grandiloquence du spectacle offert, de la certaine prétention d'Inarritu (et alors ? tant que le résultat est là ?) et d'un scénario basique qui tire en longueur (l'important c'est qu'il marche, non ?), "The Revenant" devrait faire date et offrir de nouvelles séquences cultes dont tout le monde parle déjà (la scène avec l'ours entre autre). Déjà-vu l'histoire ? Comme la plupart des films qui sortent en ce moment. The Revenant te le fait avec plus de technique, dans tout : mise en scène, jeu des acteurs, photographie... Je n'ai pas réussi à décrocher un instant de ce grand spectacle, peu importe qu'il en fasse trop, l'important c'est qu'il le fasse bien.
Creed - L'Héritage de Rocky Balboa (2015)
Creed
2 h 12 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Drame, Sport
Film de Ryan Coogler
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Spoils. La première heure m'a un peu effrayé. Le scénario est d'un tel classicisme que je pouvais noter tout ce qui semblait faire partie d'un cahier des charges : jeunesse difficile, le nom rigolo à l'Oncle, la petite amie, sans oublier tout les clichés des films de boxes, que les premiers Rocky ont en parti lancer mais qui n'évoluent pas, ni ne sont transcendés ici. De plus, les films de boxe se multiplient dernièrement et de "La Rage au ventre" à "Fighters", nous en avons eu de très beaux.
Mais Ryan Coogler étant à la réal', il fait le boulot dès l'entrée du titre, puis nous offre quelques splendeurs, comme le premier véritable combat entièrement en plan-séquence pour simple exemple. Il y a un certain maestro à entrer dans la fanzone sans trop en faire (comme a pu le faire Star Wars). Ok, on parle beaucoup d'Apollo, du passé, mais c'est entièrement avalé par l'intrigue du film, de la nostalgie, Rocky est d'ailleurs mis de côté pour laisser la place au p'tit nouveau, on ne le voit plus qu'au tourment de son ex morte, il ne ressemble plus à la grande figure dont le dernier éclat avait lieu dans le Balboa.
Et alors que la mort d'Han Solo était vite expédié, celle de Rocky plane magnifiquement sur toute la deuxième partie du film, relançant les intérêts et renforçant la force du dernier combat... cette grande figure que l'on pensait immortelle à force de voir son nom à l'affiche.. Heureusement, ils ne tomberont pas dans l'entière putasserie et Stallone mérite les honneurs pour cette dernière incarnation du mythe.
Bref, beaucoup de choses à dire sur ce film, je m'arrêterais là.
Manchester by the Sea (2016)
2 h 17 min. Sortie : 14 décembre 2016 (France). Drame
Film de Kenneth Lonergan
Strangeman57 a mis 7/10.
Mr. Ove (2015)
En man som heter Ove
1 h 56 min. Sortie : 14 septembre 2016 (France). Comédie, Drame, Romance
Film de Hannes Holm
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Vendu comme un feel-good movie, j'en suis ressorti les larmes aux yeux. On ne le dira jamais assez, mais le montage alterné passé/présent est une technique narrative ultra-efficace pour provoquer l'émotion. On se retrouve devant donc un film à la structure assez simple, où Mr. Ove va se rappeler le cours de sa vie, passé simple mais qui va expliquer beaucoup de chose sur sa complexité présente, sur son humeur acariâtre, sur sa haine des véhicules mouvants dans son complexe. L'humour, même s'il a fait rire les quelques personnes faciles dans la salle, ne m'a pas forcément touché même si mêlé à l'ensemble du drame, fonctionne pleinement. On n'évite pas les archétypes mais ces personnages font tout de même du bien et permettent d'adoucir la personnalité d'un Ove qui finit sympathique. Loin d'être original, Hannes Holm remplit largement son contrat.
Moi, Daniel Blake (2016)
I, Daniel Blake
1 h 39 min. Sortie : 26 octobre 2016 (France). Drame
Film de Ken Loach
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Si cette oeuvre est considérée comme humaniste, c'est surtout parce qu'elle se concentre sur un personnage humaniste, et ce film visant le réalisme, il n'y a pas trop de choses à dire sur la mise en scène, prêt des personnages, des airs de documentaires comme souvent avec le réal. Après, tout dépend après à quel point l'oeuvre nous touche, et là, le scénario retraçant une partie de mon quotidien (le rapport avec Pole Emploi), renforcé par les conditions encore plus austère en Angleterre, parlant de cette difficulté à gérer la bureaucratie, je n'ai pu qu'être pris lorsque la fin arrive, surtout que le film ne nous présente pas de défauts au personnage, il le rend juste très (trop ?) humain tout en restant crédible. Facile vous pourrez me dire mais nécessaire, un complément fictionnel à des vidéos qui questionnent la nécessité d'un travail.
Saint Amour (2016)
1 h 41 min. Sortie : 2 mars 2016. Comédie dramatique
Film de Benoît Delépine et Gustave Kervern
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Bonne surprise ! Alors que Delépine et Kervern arrivaient à m'emmerder dans leurs précédentes comédies ("Mammuth" et "Le Grand Soir" en tête) à cause de plans et de séquences trop longues, cassant le rythme de l'humour ornant leurs films, Saint Amour est exempt de ces mauvais travers. Le rythme est bon, nos trois acteurs sont excellents, avec en fond encore plus de lieux bien français, bien ruraux, bien Groland, ce thème de Sébastien Tellier, ce passage avec Houellebecq... Une quête de l'Amour par l'ivresse, avec peut-être un petit bémol sur la fin, peut-être trop auteurisant, et son plan final trop nouvelle vague "Papa, papa, papa..." Fermez - là " !
Sing Street (2016)
1 h 46 min. Sortie : 26 octobre 2016 (France). Drame, Comédie musicale
Film de John Carney
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Après son superbe "New York Melody", John Carney continue d'explorer notre rapport à la musique dans son nouveau film "Sing Street". Et on sent toujours ce cinéaste mélomane, passionné au point de voir sa tendresse déborder à chaque plan, à chaque réplique liée à la Musique. Puisque la Musique, c'est nous, la façon dont elle influence nos vies, dont elle est capable de modifier/amplifier une émotion, dont elle libère de nos peurs... la somme d'influences intimes et histoire de boucler la boucle, d'influences musicales. De la modernité du précédent, on passe ici à la nostalgie 80's (les personnes ayant grandi durant cette période "MTV" seront comme des p'tits fous), mais le discours ne change pas. On regrettera éventuellement des ficelles 'feel-good-movie' trop faciles mais "who's care ?", John réalise ici enfin son rêve.
Pas forcément bien distribué (j'ai du me déplacer sur Panam' pour le voir), n'hésitez plus si mes mots vous ont parlé.
David Brent: Life on the Road (2016)
1 h 36 min. Sortie : 19 août 2016 (Royaume-Uni). Comédie, Musique
Film de Ricky Gervais
Strangeman57 a mis 7/10.
L'Histoire du Géant Timide (2015)
Fúsi
1 h 36 min. Sortie : 24 février 2016 (France). Comédie dramatique
Film de Dagur Kári
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Un film de personnages. L'exposition nous rend d'emblée le protagoniste principal attachant, qui s'est enfermé dans une vie pathétique d'un point de vue extérieur mais qui dans son insouciance, ne le gène pas. Une bonté à toute épreuve qui fait directement défaut dans la société qui l'entoure. Il parlera beaucoup à tout freaks confondus, sans forcément être à leur image. Les autres protagonistes sont tout aussi bien écrits (à part certains profiteurs qui ne sont là que pour jouer les antagonistes, mais ils restent crédibles) dans leurs complexités sans en faire trop ; sa "copine", sa mère, l'amant de sa mère, le copain, la petite fille... on aurait aimé un film rien que sur eux, tant leurs vies semblent différentes et intriguantes. Et le dernier plan est très beau, finissant comme un triste conte : Le Géant Timide s'en va par avion, préférant quitter notre monde qui l'enferme. Délicat et émouvant.
10 Cloverfield Lane (2016)
1 h 45 min. Sortie : 16 mars 2016 (France). Drame, Épouvante-Horreur, Science-fiction
Film de Dan Trachtenberg
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Le problème principal du film est sa filiation ; s'il n'avait pas été vendu comme une suite/spinoff/préquel à Cloverfield, il aurait passé crème. Heureusement, c'est de cette façon que j'ai regardé 10 Cloverfield Lane, comme un bon weekend, intéressant car le danger et le mystère semble venir d'en bas comme en haut, ce qui rend le huis-clos assez intéressant. Je suis tombé amoureux de Mary Elizabeth Winstead (comme beaucoup de nerds en fait) et John Goodman... ben c'est John Goodman. De belles fulgurances, de bonnes ambiances...
Et lors de la libération, j'ai ressenti un étouffement dans la mise en scène, comme si elle était encore prisonnière de quelque chose. J'ai lu le côté SF comme lorsque tu passes un long moment coupé du monde et que tu découvres alors ce qu'il est devenu ; nouvelle technologie, nouvelles modes... Du coup, même si la fin est moins maitrisé et l'effet d'annonce m'énerve un peu, j'ai pu apprécié ce film dans sa globalité.
Apnée (2016)
1 h 29 min. Sortie : 19 octobre 2016. Drame
Film de Jean-Christophe Meurisse
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Ça faisait longtemps que je n'avais pas ri à ce point au cinéma, dès la première scène, je le sentais bien au point d'en attendre un nouveau "Fille du 14 Juillet", tellement il semblait partir dans une sorte de rentre-dedans comique délirant. Malheureusement, très vite, le film est rattrapé par sa troupe de performances arty, en dépit des scénettes de théâtres loufoques. Entre un passage délirant à Pole Emploi, avec la police, chez le banquier, où chez leurs nouveaux parents (qui tirent un peu en longueurs) on a donc ce qu'on va appeler des interludes, une rencontre avec une autruche, une fête de mariage avec les potes, une danse à poil sur la glace... disons que ça passe car ces performances sont également loufoques... mais on a du mal à trouver la cohérence.
Peut importe, cela fait du bien de voir un film renouveler un peu le genre (dans sa narration en tout cas), avec un humour absurde et agressif, se questionnant sur la parentalité moderne et le ménage à trois. La troupe arrivant à être à ce point drôle, toujours à deux doigts de la lourdeur, on attend alors vite leurs prochaines mésaventures.
Le Garçon et la Bête (2015)
Bakemono no Ko
1 h 59 min. Sortie : 13 janvier 2016 (France). Aventure, Fantastique, Animation
Long-métrage d'animation de Mamoru Hosoda
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Le garçon et la bête déploie un univers assez vaste, aux multiples métaphores qui fait que l'on se perd un peu dans ce qu'a voulu faire passer l'auteur. D'ailleurs, au vu de la violence et de la vulgarité de certains persos, je ne pense pas que ce soit adapté aux gosses. Ils feront semblant de comprendre mais n'en retiendront très peu. Et histoire de ne pas être trop consciencieux, le dessins animé part de nombreuses fois dans du pur anime avec des combats comme seuls eux savent le faire, aidé de dessins, d'animations et de 3D toujours aussi beaux et utilisés à bon escient. Hasoda continue à nous épater de long en long.
Les Ardennes (2016)
D'Ardennen
1 h 33 min. Sortie : 13 avril 2016 (France). Drame, Film noir
Film de Robin Pront
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Film qui fonctionne principalement essentiellement pour la tension qu'il instaure, que ça soit par sa BO composée de musique techno que les persos décrits, belges un peu fous dont le frère taulard imprègne chaque minute de sa présence (comme je disais, il suffit de foutre un perso instable dans un film et difficilement cernable pour le rendre intéressant). Le naturalisme de la mise en scène est également intéressant, donnant un presque des airs fantastiques au film. On est tenu en haleine tout le long par une révélation qui finalement se fera pas, contournée pour donner lieu à quelque chose d'encore plus fort. On tisse de belles relations, surtout entre deux frères. Et il y a ce petit quelque chose en plus que celle les belges pouvaient influer ; des autruches en plein climax entre autres. Bref, un thriller follement mené, entre Drive et Irréversible.
La Danseuse (2016)
1 h 48 min. Sortie : 28 septembre 2016. Drame, Biopic
Film de Stéphanie Di Giusto
Strangeman57 a mis 7/10.
Annotation :
Si la mise en scène de Di Giusto peut sembler classique, elle s'avère super efficace quand il s'agit de faire ressentir la danse au spectateur, par de magnifiques moments chorégraphiés et ainsi, rendre justice aux danseuses dont il parle, mettant en opposition Duncan, la nature, le soleil et Fuller, le travail, le cloisonnement, qui va peu à peu se refermer sur elle comme un piège (lors de ce super passage à la fin où son décor se referme sur elle pour la dernière choré). D'une erreur à une pièce de théâtre, elle se retrouve projeter "Danseuse", on se questionnera alors sur ce qu'est, être Danseuse, pour constater qu'il y a différentes méthodes (bosser ou avoir un don). Triste sort pour Fuller qui voulait sans doute que Duncan soit sa créature, sa relève. Un personnage plus intéressant que je l'aurais pensé à la sortie de mes cours d'ADS.
Malgré un début fébrile, Di Giusto s'en sort bien et finit dans un climat presque anxiogène. Le casting est quatre étoile, avec la petite Depp rayonnante qui, je l'espère, ne joue pas son propre rôle dans le film (car j'ai pu y lire de nombreuses métaphores). Soko n'a, quant à elle, plus rien à prouver (il y a aussi beaucoup de choses de Fuller qui lui sied comme la mort de son père) et même Ulliel m'a pour une fois convaincu. Les restes sont secondaires (Thierry, Damiens). Alors c'est un film sur beaucoup de choses, la passion dévorante, la difficulté à s'intégrer, à réussir, les relations, la rivalité... on s'y perd un peu mais ça donne envie de le revoir.