Les meilleurs films de 2016 selon Alfred Tordu

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Décidément le cinéma coréen ne cessera jamais de m’étonner. Au départ je pensais assister à une histoire d'amour impossible entre une artisto et une servante voulant au départ l'escroquer mais tombant petit à petit amoureuse d'elle, touchée par sa beauté, sa solitude et son existence morose. Un scénar bien écrit, captivant, juste et parfaitement mit en scène, mais une histoire somme toute un poil prévisible. Et puis, d'un coup le film part dans une direction totalement inattendue et devient un intense thriller psychologie multipliant les rebondissements et les faux semblants entre les personnages avec une cohérence et une ingéniosité sans égal. L'intrigue se révèle alors plus complexes de même que les personnages et leurs développements et tout cela devient absolument passionnant à suivre, surtout à travers la mise en scène lyrique, symbolique et très esthétisée de Park Chan-wook. Mise en scène au service d'une histoire de vengeance et d'émancipation de femmes dupées et opprimées, brassant au passage bon nombres de thématiques insoupçonnées mais trouvant toujours leur place au sein du récit sans que cela paraisse forcé. Tout cela porté par de superbes acteurs, une production-design magnifique et une musique belle et éclectique. Bref, pour moi un putain de chef d’œuvre qui m'a prit aux tripes, m'a ému, m'a retourné l'esprit, m'a fait bander et bader de très nombreuses fois durant ses 2h45 de film.

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Je comprend qu'on puisse ne pas apprécier les 8 Salopards. Dans ce film tout repose sur les dialogues. Se sont eux qui introduisent les personnages, qui les développent et qui font avancer l'intrigue. Or, une personne n'aimant pas voir des personnages juste parler pendant 3h de film risque d'être déçu. Pour ma part, je suis un féru de dialogues bien écrits et ici ils sont rédigeaient par une plume de maître et interprétés par des acteurs tous plus géniaux les uns que les autres. J'ai donc été totalement emporté dans cette véritable pièce de théâtre tarantinesque, parfaitement mit en scène et dont la tension monte progressivement pour donner lieu à une seconde partie absolument magistrale. La BO signée maestro Ennio Morriconne, ne déçoit pas et mérite amplement son futur oscar. Quand à la VF, comme celles des précédents films du réalisateur est d'excellente facture. Même si j'avoue avoir été quelque peu rebuté par la voix française de Walton au début. Pas grand chose à dire de plus au risque de vous spoilez. Sachez que si vous êtes fan du style Tarantien et que la durée du film ne vous pose aucun problème vous allez adorer le tour de force qu'est ce film.

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Chef d'oeuvre horrifique porté par une mise en scène tellement ingénieuse qu'il est impossible de lister toutes ses idées lors d'un premier visionnage. Na Hong-Jin prend son temps pour poser ses personnages et nous raconter son histoire riche en péripéties au cours de laquelle le récit évoluera du polar au fantastique, en passant par l'horreur et même quelques touches de comédie. Du début jusqu'à la fin on EST avec nos personnages principaux, on partage leurs peurs et leur doute persistant sur les tenants et les aboutissants de cette affaire et comme eux, jusqu'au bout on s'interrogera sur le responsable de ces faits. Le réalisateur prend un malin plaisir à nous manipuler pour nous induire constamment sur de fausses pistes basées sur de faux semblants. En résulte une grande tension croissante au fur et à mesure du long-métrage, ainsi qu'une empathie folle pour nos protagonistes rendant le film absolument jouissif. Cela fait longtemps que je n'avais pas ressenti de telles émotions devant un film, que je ne m'étais pas senti autant concerné par le sort des protagonistes,que je ne m'étais pas exalté par la beauté des plans et que je n'avais pas prit autant de plaisir à découvrir chaque nouvelle élément de cette histoire riche et imprévisible. Et quand je vois que certains font la fine bouche, je me dis que c'est vraiment se plaindre la gueule pleine, surtout si c'est pour aller encensé Conjuring et It Follows après !
Certes, le scénario a quelques zones d'ombre, mais ça n'enlève rien à sa beauté ni à son efficacité cinématographique. De plus, si les réactions des personnages peuvent nous sembler stupides, je pense que cela se justifie par la volonté du film qui est justement de questionner la nature humaine et particulièrement notre tendance à se laisser guider par nos émotions. Nos protagonistes sont clairement définis comme des êtres se laissant constamment emporter par leur peur, leur colère, leur doute ou leur certitude, c'est ce qui les rend terriblement humains et, à mon sens, Hong-Jin arrive parfaitement à nous faire comprendre et ressentir ce qu'ils ressentent face aux situations auxquelles ils sont confrontés.

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Le film est très mal vendu mais je vous assure que c'est de loin le plus drôle qu'ai fait le duo grolandais. Alors que leurs précédents films étaient très froids et expérimentaux dans leur mise en scène, celui-ci se veut plus chaleureux, plus lumineux et donc beaucoup plus accessible. Les deux compères nous livre une comédie Bertrand Bliesque hilarante aussi barrée que poétique, le tout servit par un trio d'acteurs brillant, le magistral Benoît Poelvoorde en tête <3

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Excellent sujet de Science-Fiction traité à la perfection avec réalisme et intelligence. Tout le film repose sur la communication : comment assurer le dialogue avec des créatures inconnues et terrifiantes avec qui nous ne partageons pas du tout le même dialecte, comment les évènements liés aux extra-terrestres sont perçus par la population et les répercussions que cela engendre chez le peuple comme chez certains chefs d'états, sans oublier l'enjeu final qui consistera à convaincre par le dialogue un président de ne pas entrer en guerre contre ceux qu'il croit être ses ennemis. Premier Contact ne s'axe que sur ça et c'est tout simplement passionnant à suivre.
Le twist final, par ailleurs très bien amené, s'inscrit parfaitement dans cette thématique. C'est par l’apprentissage de leur langage que l’héroïne acquit la capacité de modifier son propre espace temps et de pouvoir s'affranchir des règles scientifiques de notre monde en jonglant entre passé, présent et futur. Comme pour symboliser que c'est en apprenant la langue d'autrui qu'on peut en comprendre la culture et le fonctionnement interne ou que la communication est bien le point le plus important de notre univers, plus que la science qui peut être remise en question d'une galaxie à une autre.

Quel dommage d'avoir confié le premier rôle à cette Amy Adams, nouvelle star hollywoodienne surestimée qui semble sortir d'une troupe de comédiens amateurs dans une section théâtre de Montbazin. Adams n'a aucune autre ligne directrice que "je suis stressée". Elle joue continuellement de la même façon, mimant grossièrement l'inquiétude avec sa bouche ouverte et son regard d'angoissée. Aucune nuance de jeu, par conséquent son perso apparait complètement désincarnée.

Mais de toute façon, son perso comme celui des rôles secondaires manque un peu de consistance. Tous n'ont que très peu de personnalité, aucune scène permettant de développer correctement leur relation, ce qui fait qu'on ne s'attache jamais à eux en temps que protagonistes. On les suit pour les actions qu'ils mènent et les conséquences qu'ils ont sur la suite de l'histoire, c'est tout. De ce fait, la romance finale entre les deux professeurs, même si elle est totalement logique nous paraît malgré tout assez forcée.

Après, ces défauts n'atténuent en rien la puissance du film principalement due à son scénario vraiment magistral.

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Film sombre, triste et contemplatif, aux antipodes de Laguionie plutôt habitué à des récits d'aventure très rythmés sur fond de racisme et de lutte contre l'obscurantisme. Alors, je comprend tout à fait qu'on ne puisse pas y adhérer, j'ai moi même du mal avec ce genre de film. Mais chais pas. C'est peut-être parce que j'ai été sublimé par le style graphique, donnant l'impression de voir des tableaux animés sur grande écran, peut-être que j'ai reconnu ma propre grand-mère dans le personnage principal et que son histoire m'a donc touché intimement ou peut-être parce qu'il aborde la vieillesse, la solitude et le déclin mentale sans jamais tombé dans le misérabilisme et avec une subtilité et une poésie sans égale. Mais j'ai été vraiment conquis par le long-métrage et je ne me suis pas ennuyé une minute. Assurément le meilleur film de son auteur dont j'espère que c'est loin d'être le dernier tant cette oeuvre sent la mort et la mélancolie à plein nez.

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Fiction-documentaire à la Pierre Carles dans laquelle le réalisateur monte un gros coup pour obliger un riche entrepreneur à indemniser une famille dont il est directement responsable de la ruine. Une aventure caustique dont Ruffin se sert pour dénoncer et critiquer allègrement les licenciements de masse organisés sans état d'âme par de grands patrons français en perpétuelle recherche de profits.
C'est un plaisir que de voir un documentaire engagé donnant la pleine parole au prolétariat tout en leur permettant de prendre leur revanche et je ne peux qu’applaudir la démarche.

D'aucuns critiqueront le côté spectacle/caméra cachées et pub déguisée pour Fakir et son créateur, mais je trouve qu'il serait dommage de réduire Merci Patron à ça, surtout si on le compare à d'autres docus du même genre autrement plus putassier (au hasard Pardon Youtube par exemple).

Ce documentaire aborde un sujet dans l'air du temps en adoptant pleinement la vision des victimes et en taclant comme il se doit les responsables, il dénonce une réalité dramatique et de plus en plus banalisée dans notre société en la traitant avec cynisme sans jamais tombé dans le pathos. Et surtout, plutôt que d'enfoncer des portes ouvertes en se résumant à ce triste constat, il marque son opposition en frappant un grand coup et pas seulement pour passer dans les médias mais pour faire le bonheur d'honnêtes ouvriers qui sans ça se retrouveraient dans la merde, donc une action tout ce qu"il y a de plus positive.

Après là c'est évidemment pas le cinéphage mais le gauchiste qui apprécie et défend ce long-métrage, ne vous attendez pas à un point de vue très objectif.

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Pas du tout confiant au départ, les retours positifs et la récompense de Stallon aux Golden Globes m'a finalement décidé à voir le film et putain qu'est ce que c'était cool. Contre toute attente, ce Rocky n'est pas un énième film de boxe lambda fait en pilotage automatique pour tenter de surfer sur une saga mythique bien qu'au placard depuis longtemps. Non ! D'abord c'est fichtrement bien réalisé et putain OSEZ METTRE A LA RAGE AU VENTRE APRES CA BANDE DE FRAGILES !!! Les scènes de combats sont juste hallucinantes. Filmées très prêt des boxeurs pour nous donner l'impression d'être au plus de l'action comme si on recevait nous même les coups en pleine face et surtout elles ne se ressemblent pas. Alors y'en a très peu d'accord mais toutes sont différentes. Le premier vrai combat de Creed se déroule dans un parfait plan séquence ultra bien foutu qui vous scotche à votre siège. Et le combat final contre le champion en titre est tellement bien filmé, tellement bien chorégraphié et parfaitement monté que ça en devient monstrueusement épique !! Au delà de ça, le film peut se targuer d'avoir une vraie histoire poignante. Celle du fils d'une légende qui doit essayer de se faire un nom tout en surmontant le poids de son paternel pour ne pas rester dans son ombre, ainsi que celle d'un vieux boxeur, malade et affaiblit qui en entraînant sa jeune recrue va sortir de sa solitude et reprendre le combat pour rester en vie. Des thématiques bien différentes des autres films de la saga qui sont non seulement très bien traitées mais également en parfaite adéquation avec l'évolution de Rocky. Je vous conseille d'avoir vu au moins le premier film pour pouvoir apprécier celui-ci à sa juste valeur. On est d'autant plus touché par le sort du personnage lorsque l'on sait tout ce qu'il a pu traverser avant d'en arriver là. Mais ce vieil entraîneur est également très touchant lorsqu'on le compare avec son interprète Stallon. Pour la première fois, l'acteur semble enfin assumer pleinement le fait qu'il est désormais trop vieux pour jouer les actioners. C'est rare et émouvant de le voir aussi affaiblit, vieillissant mais néanmoins toujours digne et généreux. Le traitement de son personnage est formidable et son interprétation est exceptionnelle, de même que celle de son partenaire le prometteur Michael B. Jordan Beaucoup d'émotions mais aussi beaucoup d'humour dans ce film à des moments où on ne s'y attend pas du tout. Finalement, le seul défaut du film, c'est sa romance de merde.

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Film de zombie classique et très américain dans son scénario, respectant scrupuleusement tous les codes du genre et reprenant les principaux archétypes de protagonistes. Dernier Train pour Busan reste néanmoins un film excellemment bien réalisé, sachant toujours provoquer la tension et le suspens à son spectateur ce qui rajoute une intensité folle et une crédibilité aux événements qu'une mise en scène plus quelconque ne saurait insufflée au long-métrage. Le traitement des personnages bien qu'attendu n'en demeure pas moins efficace et la performance des comédiens ainsi que leurs caractérisations aident à se prendre d'empathie pour eux. De plus, le réalisateur développe en amont une critique de la société dont l'individualisme pousse à l’égoïsme, au rejet et à la paranoïa. Certes il ne le fait pas de manière très subtile, mais ses thématiques ont le mérite d'être palpables et pertinentes. Que vous aimiez ou non les films de zombie, je vous recommande celui-ci qui certes ne casse pas les codes, mais sait au moins les utiliser avec brio pour nous faire passer un très bon moment.

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Je craignais vraiment du Wikipédia illustré mais l'Outsider se révèle heureusement être bien plus que cela. On assiste en effet à un véritable film montrant l'évolution d'un jeune trader aliéné par son système professionnel, se mettant progressivement à perdre toute notion de l'argent, à se comporter comme ses collèges de bureau et à jouer de gros coups risqués et illégaux pas tant pour avoir de l'argent mais pour en gagner. Parce que malgré le stress et l'incertitude que ce jeu lui procure, la satisfaction de la victoire et le sentiment de supériorité que cela lui offre finit par passer avant tout le reste. Et bien-sûr étant donné que plus il s'en sort inextrémis et plus il se croit invulnérable, sa chute en devient inévitable.
Alors bien-sûr, c'est un schéma scénaristique qu'on retrouve souvent au cinéma, en particulier dans les grandes fresques scorsesiennes, mais Barratier traite son sujet avec suffisamment de justesse pour qu'on se sente impliqué et touché par le parcours de son personnage. Y'a un côté Loup de Wall Street dans le long-métrage, mais en beaucoup moins exubérant étant donné qu'on est ici dans une approche plus réaliste du monde de la finance et non dans la satire. Les excès, les excentricités et la folie des traders victimes de leur métier nous sont montrés mais sans jamais allé trop loin non plus. De plus, le film parvient à nous faire ressentir l'aliénation progressive de Kerviel dans sa vie de tous les jours, de par ses fréquentations, ses rapports avec les autres et comment petit à petit la bourse finit par prendre le pas sur chaque élément de sa vie. C'est très habilement traité, avec pertinence et sans en faire des caisses. Si j'avais un défaut à pointer se serait l'absence totale de vulgarisation sur le milieu boursier. C'est simple, si vous n'y connaissez rien en économie vous ne comprendrez jamais en quoi consiste les combines de Jérôme. Vous comprendrez juste l'essentiel : C'est illégal, c'est risqué et il faut faire ça très vite. Après que vous compreniez ou pas l’entièreté des transactions n'a pas grande importance. Les tenants, les aboutissants et les enjeux du film sont eux, parfaitement limpides et la mise en scène nous fait clairement ressentir toute l'angoisse à laquelle Kerviel est confrontée et toute l'importance de la situation dans laquelle il est plongé. C'est pour cela que le suspens, la tension et l'implication émotionnelle vis à vis du perso fonctionnent extrêmement bien.

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Un malade cardiaque se retrouve prit au piège dans les rouages d'un système kafkaïen qui, dans sa chasse abusive contre les fraudeurs, prive les invalides de l'aide dont ils ont besoin et les incite à se remettre sur le marché du travail, quitte à ce que leur santé en soit menacée.
Ken Laoch filme avec justesse le combat de cet homme simple face à une machine administrative désincarnée. Une lutte solitaire dans laquelle le soldat ne trouvera l'aide et l'humanité qui lui sont nécessaire, uniquement auprès d'une femme également balayée par ce système.
Un drame intimiste sur une réalité glaçante d'authenticité, malgré un dénouement beaucoup trop forcé qui sombre allègrement dans le misérabilisme.