Les meilleurs films de 2017 selon Daveinthehay

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« De l’action mais pas d’êtres humains. Ce sont des films fabriqués par des fascistes ». A lire sa dernière interview dans Première, John McTiernan ne semble pas super-fan des adaptations de comics. Visiblement, James Mangold n’est pas non plus un petit garçon en transe lorsqu’il dirige Hugh Jackman en figurine grandeur nature. Logan recadre d’ailleurs le genre super-héroïque dans une scène vite expédiée où un mensuel X-Men est bashé : « Y’a peu de vrai là-dedans ».
Déjà dans The Wolverine, Mangold tendait à effacer la mythologie Marvel pour offrir un film de samouraïs. On sentait l’hésitation de la Fox, hésitation qui n’avait surement plus lieu d’être à la veille de sa revente chez Disney. Logan peut donc signer la nécrologie de l’univers mutant, osef. Mangold veut revenir au western, dix ans après 3h10 pour Yuma. Et qui de mieux que Jackman, le néo-Eastwood, pour conduire la diligence.
Le dernier volet de la trilogie Wolverine ne sera pas n’importe quel type de western non plus. Pas question de se faire descendre par McT, il y aura de l’empathie dans celui-ci. On va chercher dans l’héritage de L’homme des vallées perdues, d’Honkytonk Man et plus récemment des Fils de l’Homme ou de The Last of Us. Une histoire de famille qui se construit dans un monde éteint. Plein d’êtres humains, plein d’action aussi.
La meilleure adaptation de comics de tous les temps.

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Asseyez-vous sur la relativité restreinte d’Einstein, le voyage temporel existe et un paquet de touristes du futur s’est déjà payé un aller simple pour notre passé proche. Comment les reconnaître ? La plupart sont des auteurs de One Hit Wonder. Steve de Jarnatt est l’un d’eux. Son Appel d’urgence vient clairement d’un monde à l’agonie, cynique, désabusé et parano. Pas de la Californie flashy et insouciante des années 80 dans laquelle il se déroule. C’est certainement pour ça que cette romance pré-apocalyptique est tombée dans un trou noir pendant ces trente dernières années. De Jarnatt, lui, a fini consultant sur une ou deux saisons d’X-Files. Avant d’être déterré et de finir reconnu pour cette œuvre culte grâce à un post Facebook de Joe Dante en 2016 et, chez nous, par une projection en salles estivale sous le mécénat du meilleur chroniqueur ciné actuel : Karim Debbache.
Il est d'ailleurs fort probable que Chris Carter, Dante et Debbache se soient échappés du même XXIIe siècle que Stevie.

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L’événement qui a plus clivé mon entourage que l’élection d’Emmanuel Macron. Il y a les uns qui sont tombés transis d’amour pour cet «Episode II» et ont enterré Ridley Scott juste après (bon ok, Alien Covenant avait préparé le terrain). Il y a les autres qui ont jeté le 2049 fantasmé dans la fosse commune parce qu’ils ne voulaient pas salir leurs souvenirs passionnels d’androïdes qui rêvaient de moutons électriques.
Personnellement, je n’oppose pas les deux versions. Certes, il y a l’analogique vs la numérique. Certes, il y a le pamphlet gôchiste accusant l’asservissement des masses par les nouvelles seigneuries multinationales vs l’avertissement réac nous mettant en garde contre la tentation d’une société où le progrès est à la portée de tous et où tout un chacun pourrait se prendre pour dieu. Mais finalement, Scott comme Villeneuve livrent la même vision pessimiste dudit progres(sisme) et - traitez-moi de macroniste - ça reste des petits riens.
Non, le véritable intérêt de Blade Runner 2049, c’est la mue du réalisateur de Prisoners et de Premier Contact en 2h44. Froide voire frigide, la première partie du film fait écho à sa filmo. S’ensuit une courte gestation dans la psyché militante de Ridley Scott (l’interlude « Her » sur l’IA qui aspirait à devenir humaine, analogie de la Femme écrasée sous les désirs d’hommes). Enfin, l’accouchement violent, xenomorphique, d’une œuvre emo sur la nature humaine qui nous tirera des larmes dans les toutes dernières minutes. De quoi se questionner sur l’essence même du cinéaste réplicant le plus doué de cette décennie.

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Avec son G.I. Will Hunting, Ang Lee n’a rien à faire dans ce top, il est déjà dans celui de 2020. Je le pose donc ici en mémo pour quand nos esprits étriqués accepteront enfin de dépasser le 24 images par seconde, que les distributeurs / exploitants de salles (ou peut-être Netflix qui les aura trucidés d’ici là) y verront autre chose qu’un surcoût et que je l’aurai enfin vu en Imax 3D. En filmant cette journée de Billy Lynn en 120 images par seconde, le plus Géo Trouvetout des cinéastes a prouvé que la 3D active n’était pas limitée aux blockbusters comme Le Hobbit ou le prochain Avatar 2.
En 2D, ça passe aussi. Sans être sur la scène, « aux côtés de » ce bidasse star-systemisé (comme l’avait programmé Ang Lee), on arrive à percevoir le moindre grain de fake dénoncé dans ce néo-triomphe romain. L’amourette de la majorette, le patriotisme de Steve Martin, Beyoncé… et la prestation Actors studio de Vin Diesel. Meilleur dramabuster du futur.

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Le premier (bon) film des Safdie Bros est storyboardé comme un jeu vidéo. Un run sans gun qui enchaîne les niveaux de plus en plus nerveux (la banque, l’hôpital, le parc d’attractions, la Tour…), accompagnés d’une bande son sans pause et qui sature jusqu’à l’acouphène. Les PNJ sont le véritable atout de cet After Hours époque GTA, une Amérique de losers résignés. Et puis, il y a Robert qui aura mérité ses Oscars 2018 pour son combo d’interprète d’Henry Costin (The Lost City of Z) & de Connie Nikas (ce jeu).

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C’est moi ou M. Night Shyamalan a accouché d’une double feature cette année ? Deux films qui sont des inceptions au reste de sa filmo : Split prend place dans le monde de [spoiler], It comes at Night est un voisin de Signs, probablement de Phénomènes et du Village. Ah Shyamy, ses tartines de hors-champ, son cadre génialement prétentieux tout en ligne de fuite et axe de symétrie, ses twists finaux… il nous avait manq…
Pardon ?
Un film de trop dans ce focus ?
Oh, vous êtes dur avec le Pr Xavier, vous !

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Manger de la viande provoque des Carrie*. Je ressentais déjà l'indigestion carabinée à l’idée de visionner le dernier chouchou du CNC. Puis il y a eu ce bizutage que De Palma aurait pu planifié. Ça m’a mis en appétit jusque la pièce de boucher qu’on croirait découpée par Tobe Hooper. Depuis, Julia Ducournau est ajoutée dans mes restos à suivre… et je pense devenir vegan.
*en vrai, Grave ne culpabilise aucun régime alimentaire mais toutes les éducations doctrinales. Vous pouvez donc le (re)découvrir après un DoMac, sans complexe (juste quelques remontées acides).

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Alors que Kevin Spacey a fini la tête dans le carton et que ses scènes seront probablement effacées de Se7en, 2017 a déjà trouvé le successeur du premier solo de Fincher. Comble de l’ironie : Que Dios nos perdone pourrait être estampillé #Balancetonporc. Ses protagonistes détestent tous les femmes et les violentent pour des raisons diverses et variées (par abus de pouvoir, « amour » immodéré, problème de communication ou parce que Maman n’était pas gentille). Pas de Brad Pitt ou de Morgan Freeman en héros proprets au générique, tout homme est représenté comme un Kevin Spacey, héraut de la violence. Autre théorie soulevée par le réal et qui risque de remuer les #NotAllMen : nous serions tous capables de refréner / contrôler nos pulsions quand bon nous semble. Le twist final de Se7en n’aurait donc jamais existé sous la direction de Rodrigo Sorogoyen.

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Fares Fares rejoint Elliot Gould (Le Privé) et Jack Nicholson (Chinatown) sur le podium des parfaites incarnations de Philip Marlowe. Flic complètement anachronique (ses galères avec Facebook et le paramétrage des chaînes satellite sont les rares ressorts comiques de ce film noir) conjuguant avec un système corrompu à toute échelle, il est notre guide à la veille de la Révolution égyptienne de 2011. L’atmosphère de ce Caire confidentiel est puante, le propos misanthrope, du Chandler souchien. Même le « happy end » sonne faux, le making-of dissimulant un pessimisme à peine voilé puisque ce polar a été tourné à Casablanca. L’Egypte d’al-Sissi ayant interdit le tournage en son sein.

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La morale de l’histoire pourrait être « don’t bullshit with le babtou sensible ». Et comme j’en suis un aussi, ce n’est pas le twist final que j’ai retenu, ni le casting 4 étoiles… mais la scène de course-poursuite automobile et ses conséquences. Quelques minutes interminables de pression / malaise qui valent la place de Nocturnal Animals dans ce top. Sinon, ça reste du "Nicolas Winding Refn" classique.

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Un spin-off de Twin Peaks: The Return ? Lucky fait pas mal écho au « meilleur film de l’année ». Comme s’il suivait la destinée de Carl Rodd après le générique final de la Partie 15 et juste avant la disparition définitive d’Harry Dean Stanton, son Doppelgänger. Lucky, c’est leur Dougie Jones : une sauvegarde automatique qui retiendrait les sautes d’humeur et l’humour brut.e d’un modèle de cowboy saltimbanque en voie d’extinction (Clint sera-t-il le dernier ? Réponse avec le n°1 de ce top).
C’est aussi la lettre d’amour d’un acteur (l’inquiétant John Carrol Lynch) pour un autre. Curiosité du Destin : Stanton / Carl Rodd / Lucky aura marqué sa carrière avec un Lynch, il l’achève avec deux. Twin pix pour l’éternité.

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Enfin une œuvre qui désacralise cet animal vénéré du câble US : le teen des 90s. Walkman, bombers Schott, Air Max One et Nokia 3310 sont autant de totems à exhiber aujourd’hui. Comme s’ils étaient les minuteurs de portails temporels directement branchés sur cette décennie bénie par la coolitude. Super Dark Times recommande à nos p’tits génies rétro de ne pas glisser vers trop de nostalgie, merci. Cette pépite indé, petite sœur de Donnie Darko, se focalise sur le quotidien très vide de deux lycéens de banlieue. Pour lesquels, absence d’internet rime avec solitude, ennui et « auto-éducation ». Un cocktail qui va très vite les rendre dangereux…
Où l’on conclue que l’hyperconnexion des années 2010 doit certes supporter son lot de trolls mais féconde surtout des esprits informés, cultivés, contestant et contestés. Rebelles donc cools. Et qu’on devrait plutôt sacrifier des tamagotchis vierges sur nos grésillants modems 56k.

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Si les blockbusters coréens peuplent les tops de cette dernière décennie, ce n’est pas la faute du grand remplacement oriental. Non. C’est simplement parce que ce sont les remakes les plus fans (sans service) de leurs lointains oncles d’Amérique, ère 80-90s. Hard Day, par exemple, est le véritable Die Hard 5 (Die Hard 4, c’est 16 Blocs de Richard Donner, personne ne peut le contester). Dernier train pour Busan, le seul Romero potable du XXIe siècle. Et Tunnel ? Le Daylight que nous aurions eu si Universal Pictures avait signé Nicolas Cage (le choix initial) vs Stallone.
C’est là, la puissance des films K-tastrophe – et de Tunnel particulièrement : la tête d’affiche n’est plus un « corps » sans faille qui met des coups de tête / balayette à la fin du monde mais un M. Martin / Jones / Smith / Li qui essaie, par sa simple volonté, d’empêcher la sienne. Basique et tout aussi efficace. Nicolas Cage n’est jamais devenu Kit Latura ou Superman, ce cinéma coréen est son majeur levé devant les ruines hollywoodiennes.

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Mon monde est foutu. McG (Terminator Renaissance) se retrouve dans un de mes tops, alors que Bong Joon-Ho (OKJA) et Edgar Wright (Baby Driver) sont recalés. J'essaie de me convaincre que nous sommes toujours dans les 80s, que The Babysitter est réalisé par Frank Henenlotter et écrit par Tom Holland (Vampire, vous avez dit vampire). Plutôt que de découvrir que je suis un énième Xennial régressif. Mon monde est définitivement foutu.

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Alien a pondu beaucoup cette année. Mais point de créature mémorable dans la couvée : trop de pipeau pour Covenant, pas assez pour Life - Origine Inconnue... alors on se rabattra sur le 3e bâtard SciFi-Free, ce direct-to-video porté par Álex de la Iglesia. Un tueur "invisible", quelques spécimens de la lie de l'humanité et une héroïne -que le sadisme du réal pousse à bout- s'écharpent dans un huis clos bien poisseux.
Back to basics.