Les meilleurs films de 2021 selon Noe_G

Annotation :

La première chose qui m'a impressionné dans A New Old Play c'est le travail esthétique monstrueux fait en studio à Hongkong qui pourrait concurrencer celui des meilleurs films Hongkongais en costume de la grande époque des années 80-90. Toutefois, la proposition esthétique est à part, mais je dois bien avouer qu'elle m'a conquis dès les premières scènes.

D'autant que cette proposition n'est pas gratuite elle est au service de l'aspect fantastique du récit semblant réactualiser des contes classiques et les mêler à l'histoire tumultueuse de la Chine du XXᵉ siècle du point de vue Sichuanais. Elle permet d'éviter les flashbacks scolaires pour donner un point de vue constamment inventif, touchant parfois à des genres variés. De plus Qiu Jiongjiong utilise ses décors au mieux, avec tout un sens du détail qui fait que malgré leur apparente facticité il y a de la vie. (bon après vu le côté conte et le rapport à l'Histoire et aux personnages ce film était fait pour moi et j'espère qu'il aura droit à une diffusion hors des festivals).

Annotation :

Onoda est un film qui m'a fait assez vite un peu penser à l'excellent dernier opus de la trilogie de La Condition de l'Homme de Kobayashi Masaki dans sa manière de mettre scène des Japonais au sein des lignes ennemies, au moment où la Guerre du Pacifique se termine, essayant de survivre comme ils peuvent dans des conditions très dégradés et où les personnages ne cessent de se demander quel sens cela a de continuer à avancer.
Cependant ici ces thématiques sont traités sur un temps assez long. Le travail de reconstitution et d'immersion est assez impressionnant (d'autant que le réalisateur est français), d'autant qu'il joue assez bien avec les codes du film de survie.

De plus la fin du film traite très simplement mais avec brio comment la « petite Histoire » à hauteur du personnage principal qui semble dingue tout le long du film n'apparaît en réalité que comme un détail absurde à l'échelle impitoyable de « la grande Histoire ». Cette « grande Histoire » qu'incarnent avec force la réaction de l'ancien supérieur du personnage principal face à son épopée folle ainsi que la diffusion de l'enregistrement radio bien connu de la capitulation de l'empereur Showa en 1945 lors d'un moment clé de la conclusion du film se situant quasiment 30 ans plus tard.

Annotation :

Un petit film assez léger avec quelques scènes d'actions très correctes. Smugglers est porté par un trio d'actrices très sympa, Kim Hye-soo, Yum Jung-ah et Go Min-si. Le tout en jouant assez bien avec le contexte social de la contrebande au cœur du film, avec la violence de la dictature Sud-coréenne de l'époque (où policiers et criminels se confondent), le boom économique, mais aussi les métiers traditionnels menacés par ce développement, ici en l’occurrence celui des haenyeo, des femmes qui vivaient de la pêche en plongée du côté de Jeju et qui sont mises à l'honneur dans le film.

Annotation :

Un film qui traite moins de la Somalie, mais plutôt, au travers d'un événement historique, de la Corée ou plutôt des Corées en Afrique, avec une Corée du Sud qui sort à peine d'une dictature dont certains détails montrent un souvenir est encore vif. Le traitement de la Somalie de cette époque est sommaire, mais moins caricatural que dans d'autres gros films. Le film joue un peu sur des scènes d'actions, correctes sans être marquantes, mais pas tant que sur les relations entre états et montre plutôt bien un rapprochement entre les deux Corées dans un moment extrême après avoir été en conflit d'influence en Somalie. Les ficelles restent conventionnelles, le film développant vite une construction en miroir de personnages opposés par le pays, mais humainement assez proches, sans tomber dans un angélisme excessif, et en gardant toujours le poids des intérêts des différents états planant au-dessus de l’évolution des sentiments des uns et des autres, tout ceci menant à une scène de conclusion particulièrement réussie.