Les meilleurs films de 2023 selon Toshiro

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A revoir.

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« Il n’est pas étonnant que les philosophes français aiment tant Los Angeles. Elle a été si abondamment filmée, photographiée et stéréotypée que la relation entre l’image et la réalité semble aussi compliquée que l’un de ces bretzels à onze dimensions auxquels croient les théoriciens des cordes. »

La citation est de Mike Davis, auteur de CITY OF QUARTZ. Mais elle résume assez bien LOS ANGELES PLAYS ITSELF, passionnant essai documentaire aujourd’hui enfin visible en France grâce à l’éditeur Carlotta.

Angelino jusqu’au bout des ongles, son réalisateur Thom Adersen insiste d’entrée de jeu sur la bizarrerie fondatrice de sa chère cité des anges : elle serait le produit, non pas de l’extension d’un vrai centre historique vers ses périphéries, mais du branchement horizontal d’une multitude de « villages » s’étant développés chacun dans leur coin.
De quoi faire de la poignée de cinéastes l’ayant filmé en respectant son intégrité l’exception à la règle.

Car la règle, ici, nous explique l’essayiste avec le ton désabusé d’un détective de film noir, serait la discontinuité et la falsification tous azimuts.
Ou comment, par exemple, filmer une course-poursuite en raccordant des plans enregistrés à 50 kilomètres de distances les uns des autres. Ou mieux encore : comment faire le portrait cynique d’une L.A. dite « confidentielle » en oubliant au passage que son « vice caché » faisait à l’époque la une de tous les journaux…

On serait tenter de répondre : mais c’est la magie propre au cinéma de sauter du coq à l’âne et faire ainsi passer des vessies pour des lanternes, non ?
Et Thom Andersen de rétorquer au bout de 163 minutes et plus de 200 extraits de films que cette Los Angeles là a plus à voir avec Disneyland qu’avec les vrais lieux de vie de ses vrais habitants. Du moins tous ceux qui ne résident ni sur Venice Beach ni dans les collines de Mulholland Drive.

Cela dit, LOS ANGELES PLAYS ITSELF ne se contentent pas de marquer de l’infâme sceau « erratum » tous les films de « touristes » qui auraient contribués à ce simulacre.

Véritable travail d’archéologie des images, LOS ANGELES PLAYS ITSELF vaut surtout pour sa façon de déconstruire l’enchevêtrement du vrai du faux. Et ce jusqu’à remonter à la sources du paradoxe, à savoir ces paysages de Californie du Sud si facilement transformés en désert biblique, rizière asiatique ou vallée alpine aux yeux du reste du Monde.

Portait chinois d’une cité aux mille et un virages, le film de Thom Andersen s’apparente finalement

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Drôle de paradoxe que cette façon qu'à Fincher de filmer le quotidien. Ça insiste sur la banalité de tous ces petits gestes, ne cherche pas à en faire du grand cinéma qui montre sa virtuosité - pas d'accord du tout avec ceux qui pensent ça. Mais Fincher insiste tellement sur ces petits faits que ça en devient une sorte de chorégraphie du quotidien en ce début de XXIe siècle. Le côté Ozu du bonhomme, en somme, doublé d'une sorte de traque du surplus comportementale qui ferait l'humain derrière le robot.

Dans 30 ans, lorsqu'on se demandera "c'était quoi les années 2010-20", on aura au moins les films de Fincher, même si le constat ne sera alors pas très glorieux. Quoi qu'il y a un côté symbiose homme-machine dans cette vie assistée. Encore une fois, ça n'en fait pas du GRAND cinéma - ce dont le Monsieur en a semble-t-il rien à foutre. Mais ça fait du cinéma, pour sûr ! Et un cinéma qui trouve une distance assez parfaite avec son époque.

Dans sa logorrhée autosatisfaite du début, le tueur insiste sur la différence entre scepticisme et cynisme. On dirait presque une remarque du cinéaste à l'attention de ses commentateurs un peu trop sûrs d'eux. C'est que Fincher ne se laisse pas si facilement mettre en boîte, et le regard ébahi de Fassbender tout au long du film le révèle sous un jour un poil nouveau, plus sceptique que critique ou complaisant. Le mystère du comportement humain toujours dans le viseur. L’œil du journaliste hérité du paternel peut-être ?

Puis l'antihéros se plante, autrement dit se met ironiquement hors-jeu de façon quasi burlesque. Le reste du film, à partir de là, consiste crosso merdo à regarder le mec colmater les fuites une à une pour que son système revienne à la normale. L'occasion d'une sorte d'odyssée logistique. Parcours anti-iconique au possible (les villes sont toujours loin de l'image de carte postale) où, d'élite observant le monde du haut de sa tour d'Ivoire, il devient petite main du capitalisme intégré. Un tâcheron parmi d'autres.

Ce qui ne fait pas de The Killer un film politique non plus. Mais Fincher a cette élégance de montrer les choses - un peu la base du cinoche quand même - là où le cinéma le plus en vu en ce moment a plutôt tendance à les "dire". Ce qui est bien moins fascinant à regarder.

Fincher, Soderbergh, même évolution ?