Les meilleurs films de 2023 selon Felix Marret

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Curieusement, un film qui divise!
Il faut dire que le geste de Damien Chazelle est radical. Avec ce film, il propose une fresque qui fuse à mille à l'heure et ne fait pas dans la demi-mesure.
Tout est gigantesque, que ça soit l'ampleur des fêtes où rien n'est interdit, ou encore la vivacité des tournages où l'on voit se conjuguer la créativité d'une époque vivace avec les multiples déboires auxquelles nos protagonistes doivent faire face ou encore la vitalité des personnages qui doivent combattre leur névroses tout en arrivant à répondre à leur rêves de grandeurs dans un monde en changement.
Le réalisateur a donc l'ambition démesurée de faire une fresque représentant une époque de grande ferveur et propose un film au rythme effréné, d'où cette forme gargantuesque qui emprunte, par son rythme, aux grandes fresques Scorsesienne ainsi, par l'ampleur de ses décors, aux fresques Italiennes de Fellini ou Visconti...
Les personnages du film, magnifiquement incarnés par le trio d'acteurs, semblent invincibles et pourtant, sous cette carcasse se cachent des failles humaines que le film parvient petit à petit à mettre en lumière.
Le film arrivent ainsi à être à la fois d'une belle mélancolie, tout en étant d'une frénésie assez inédite, le tout enrobé d'un humour caustique des plus jubilatoires. S'agirait-il d'un futur chef-d’œuvre réhabilité dans une décennie ou deux?
Oui c'est le cas.

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Pendant trois heures durant, on suit le parcours d'un personnage complètement bouffé par ses névroses, ses phobies sociales, son sentiment d'insécurité...
Le réalisateur, par ses talents de metteur en scène de "film d'horreur", n'essaie pas de faire deviner les pensées de notre héros, mais décide au contraire de les mettre en scène sous nos yeux, de les matérialiser. Ce n'est jamais lourdingue, bien au contraire, la réussite est totale car la palette d'émotions ressenties devant le film est large. Il est possible de trouver certaines scènes hilarantes tandis que d'autres seront effrayantes. Par le tempo, les cadrages, l'ambiance sonore, on entre pleinement dans ce cauchemar éveillé qui fait penser aux plus grands cinéastes oniriques, Cronenberg, Lynch, Jodorowsky...
Mais rien n'est gratuit, ou du moins totalement léger, grâce à l'incarnation de Joaquin Phoenix qui parvient constamment à incarner la culpabilité, avec une forme de fragilité des plus touchantes et véridiques.
Un chef-d'oeuvre dont il est difficile de sortir indemne!

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Le film nous présente une femme qui sera jugée suite à la mort de son mari afin de déterminer la raison de sa chute qui aura causé son décès (accident, meurtre ou suicide?).
Au delà du fait que par son écriture, l'interprétation des comédiens et le mystère qui englobe l'ensemble, le film parvienne à maintenir le spectateur en plein suspens tout du long, la réalisatrice parvient également à poser d'autres questions sociétales plus profondes d'ordre judiciaire et philosophique.
Comment prouver l'innocence d'une personne quand tous les élément nous échappent? Sur quoi se base-t-on? Ainsi le film nous fait l'anatomie de ce couple à problèmes (comme tous les couples) et nous fait nous interroger sur notre propre rapport à la recherche de vérité, quand celle-ci nous échappe.
L'ensemble est vertigineux.

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Il s'agit d'un film relativement unique en son genre. Plutôt que de faire un énième film social de la France périphérique où tout est moche et où les gens mènent la vie dure, le cinéaste (dont c'est le premier film, prometteur!) nous présente une bande de jeunes désœuvrés vivant dans un village pittoresque de l'Hérault. Ici point de tic de mise en scène issu du film social mais une belle photographie ainsi qu'une musique envoutante qui viennent sublimer ce cadre, comme si la France carte postale venait rencontrer la réalité d'un quotidien dans ce genre de village.
C'est aussi et surtout la découverte d'un superbe acteur, Raphaël Quenard, qui propose une manière de jouer (d'être ?) totalement nouvelle, par sa diction et ses expressions. Son compère, interprété par Anthony Bajon, vient donner un contrepoint intéressant. En effet, il y a une confrontation entre les deux qui crée des étincelles, comme si Bajon portait la gravité du cinéma social français versus Quenard qui vient dynamiter tout ça à coup de phrases bien senties.
Il en résulte un film profondément humain mais aussi extrêmement drôle!

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Avec une mise en scène sobre, le film reconstitue avec brio un procès célèbre des années 70. La reconstitution est remarquable : à travers les costumes, les décors, le ton des voix (à mi-chemin entre le théâtral et la reconstitution des tons des voix années 70) et le grain de l'image, on est plongé dans ce bel objet fiction qui semble venir d'un autre temps. De plus, le postulat de base est intriguant. En effet, Pierre Goldman, un malfrat idéaliste de gauche est jugé pour le meurtre de deux pharmaciennes, or les éléments se contredisent sur sa présence ou non sur les lieux. Doit-on juger un homme sur ses valeurs quand les faits ne sont pas évidents à démontrer?
La prestation de Arieh Worthalter est époustouflante.
Un film coup de poing!

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Michel Gondry fait ici un portrait de lui-même, une autofiction comme on dit, et ce portrait est peu flatteur. C'est même les raisons qui ont valu au film d'être boudé.
En effet, Pierre Niney campe un réalisateur ultra exigeant présentant des traits autistiques, ou du moins terriblement névrotique, en tout cas des troubles l'empêchant de bien savoir se comporter en société. Son personnage peut ainsi être perçu comme détestable! Ceci dit le cadre de la fiction que pose le film permet de prendre du recul et d'apprécier ce personnage haut en couleur qui ne connait pas les barrières sociales. Par exemple, il n'hésitera pas à jeter une assiette de pâtes dans l'escalier pour se faire entendre!
Si on laisse aller, le film est à la fois hilarant et donne également la part belle à toutes les folies de Gondry, qui ne se traduisent pas toujours par des idées visuelles, mais parfois simplement par les dialogues, à travers l'incarnation de Niney, qui exprime toutes les folles idées qui lui traversent la tête.
Un film léger et plein de vie!

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Le plus grand réalisateur Turc (le seul?) revient avec un gros morceau de 3h17. Ne soyez pas impressionné par la durée, le film arrive constamment à se renouveler.
En effet, en lisant le synopsis qui nous parle d'un professeur qui se voit accuser d'un comportement un peu limite avec une élève, on pourrait s'attendre à un film engagé politiquement, avec des énièmes poncifs qu'on aurait déjà vu.
Et pourtant le film fait des sorties de route tout à fait surprenantes, comme si le film se métamorphosait sous nos yeux tout du long.
Le réalisateur ira même jusqu'à se permettre une idée de mise en scène post-moderne vers les deux tiers du film tout à fait jubilatoire et ambitieuse! On sent qu'il s'agit d'un cinéaste ayant digéré tous les grands cinéastes européens modernes des années 60 (Antonioni, Bergman, Gogard...). En terme de photographie, le réalisateur s'affirme également (comme depuis le début de sa carrière) en proposant des ambiances envoutantes, en s'appuyant sur le magnifique cadre de cette Anatolie enneigé, sans jamais faire dans le suresthétisant.
Un film à hauteur d'homme, car insaissisable et complexe !

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Le réalisateur peu prolifique réalise un film atypique aux apparences trompeuses. On pourrait penser qu'il s'agit d'un énième (faux) biopic permettant à son actrice de décrocher un oscar par une prestation cabotine, il n'en est rien! La forme du film n'a rien d'académique, au contraire, une certaine radicalité s'impose. On pense à Haneke, par la froideur de certains plans, certains plans séquences... Également, cette froideur ce traduit par les décors, faites de matières brut, du béton, du métal... Mais aussi le film interroge le rapport d'un milieu artistique assez cloisonné avec le monde moderne et les questions de moral quant aux faits de juger les artistes des siècles précédents à l'aune du regard d'aujourd'hui. Et Cate Blanchett incarne par dessus tout ça son personnage à la perfection, un personnage de pouvoir, infaillible, inébranlable... Du moins en apparence. On notera également un grand respect pour la musique classique, de par les termes employer et l'étude qui a du être fait sur le milieu.
Un grand film d'une grande subtilité !

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Scorsese revient avec un nouveau film, encore une fois produit par une plateforme de SVOD. Après Netflix, Apple donc. Le film aura quand même eu droit à une sortie en salles, du moins en France. On y trouve peut-être les mêmes défauts que sur The irishman, c'est à dire que le film est très long et aurait peut-être gagné à ce qu'un producteur vienne couper dans le lard, même si la durée n'est pas tant un handicap que ça. En effet, le film aurait certainement gagné en cadence et en efficacité ceci dit cette durée permet des personnages complexes

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Le cinquantième film de Woody! Malheureusement le bougre a mauvaise presse et son film se fait injustement boudé. Pourtant il s'agit d'un bon cru du réalisateur ! Rien d'original scénaristiquement, ceci dit c'est très efficace et c'est boosté par une photographie des plus surprenante! On est pas loin du côté artificiellement théâtral d'un Alain Resnais. Également, la langue française match plutôt bien avec son cinéma, qui traite encore une fois des problématiques de couple, une des grandes thématiques du cinéma français.

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Une histoire d'amour entre deux âmes en peine perdues dans une société déshumanisée dans la Finlande d'aujourd'hui. La morosité ambiante a toujours fait partie du décor des films Kaurismaki, on est en terrain connu, ceci dit le film dégage paradoxalement une légèreté et une candeur des plus plaisantes! La mise en scène coincé du réalisateur permet de faire naître ici et là des scènes à l'humour pince-sans-rire.
Un jolie moment de poésie et de légèreté !

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Le cinéma Iranien est décidément en pleine forme. A la fois terriblement sociétal et en même temps avec une forme très vive qui emprunte notamment au cinéma moderne d'un Michael Mann. Le film nous parle d'un jeune dealer de cocaïne qui va se mettre à faire des affaires avec la population "branchée" de Téhéran. On est sur une relecture du mythe d'Icare.
Le tout est filmé en caméra à l'épaule avec une mise en scène nerveuse qui donne un sacré dynamisme à l'ensemble. Et on a le droit à de magnifiques plans larges de Téhéran vu depuis les collines qui entourent la ville.
Un petit bijou !