Les meilleurs films de 2024 selon Mr. SomarG

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La principale force politique et cruellement actuelle du film réside dans la scène où Sandra reçoit avec plaisir, c'est-à-dire le plus banalement du monde, des habits de femmes déportées. Il serait trop long de mentionner les nombreuses autres séquences qui portent en elles la puissance évocatrice de ce mal absolu trouvant refuge dans la normalisation, la quotidienneté. Contrairement à ce que prétendaient ses principaux instigateurs, le fascisme ne trouve-t-il pas son expression la plus insidieuse à travers le mode de vie bourgeois ?

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Totalement imprévisible ! Fascinant dans son absurdité. Une absurdité qui ne l'empêche pas de soulever des questionnements profonds sur le désir et la mort. Jusqu'à offrir un constat troublant tant il est à la fois doux et amoral...

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Plus qu'un film de gangster ou un néo western comme on le lit par endroit, Le Royaume est une histoire d'amour. Une histoire d'amour paternel et surtout filial, dans ce qu'il a de plus beau et de plus injuste.
Le point de vue de la fille, cultivant mystères et ambigüités, est d'une justesse impressionnante et il éclaire de manière singulière la représentation des gangsters et du clan au cinéma.
Un film réellement émouvant.

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C'est carré

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Moins grandiose que ses deux précédents films, le nouveau Thierry de Peretti est davantage un mélo mais à l'envers. Sa mélancolie et la justesse de ses personnages le rendent par moment bouleversant.

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Tout le début de ce film est vraiment impressionnant. On y entre chevillés aux personnages, dans un mouvement tellement fluide, tellement organique qu'on croirait le vivre.

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Eloge de l'ambiguïté, le nouveau film de Todd Haynes est à mi-chemin entre le soap, le mélo et le "true crime". Une oeuvre à plusieurs couches, magnifiquement éclairée et filmée mais aussi redoutablement dialoguée, qui met à mal les certitudes, questionne la position du spectateur autant que celles du conteur et de l'acteur. Grand film sur les faux-semblants et sur la manière qu'on a de les tolérer ou pas.

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Plus subtil qu'il en a l'air, le dernier Eastwood pose un constat amer sur le système judiciaire de son pays. Mieux : en grossissant un dilemme moral pourtant assez improbable et en finissant sur une ambigüité, le sage Clint s'applique à décortiquer la construction de la légitimité et de l'impunité de la classe moyenne blanche. Il pourfend ainsi le prétendu idéal étasunien, qui cache un système - tout le monde le sait - profondément injuste.

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Quelques grands moments de montage et de mise en scène ponctuent cet exercice de style où tout est un peu trop beau mais - il faut aussi le reconnaître - savamment orchestré. La construction redoutable empêche toutefois les personnages d'exister pour eux-mêmes et donc d'être réellement émouvants. Néanmoins, Guadagnino manie pertinemment la dramaturgie essentielle à un match de tennis, et ce au service d'un propos cohérent qui laisse place à l'ambigüité.

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On pénètre un petit monde enlisé et presque hors temps. Un espace étranger pour nous spectateurs mais où on prend assez vite ses marques. L'horreur, physique, vient assez vite. Et, tout comme les personnages, elle nous contamine par la parano qu'elle suggère en soi. Le thème de l'infection est fort car à la fois soluble et impénétrable. Il touche aux plus grandes peurs humaines qui soient : celle de l'autre et celle de soi-même. Le diable réside en chacun de nous...
Sale et flippant, ce film l'est assurément.

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Une chronique touchante et subtile quand elle traite de l'intime et des difficultés de beaucoup de marocains. Du côté de son sujet féministe, elle est juste mais parfois un peu attendue.

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Emphase patriotique très japonaise et bonnes scènes d'action rythment ce film un peu trop long mais néanmoins sympathique.

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Un final bouleversant qui résume simplement, métaphoriquement la cruauté et la violence de la condition d'esclave. Des êtres humains déniés pour qui la seule perspective de liberté réside dans la mort. L'inextricabilité de cette condition est tellement révoltante qu'elle produit un sanglot révulsif difficile à contenir.

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Oubliable mais divertissant, le dernier Alien est un exemple criant de ce qu'Hollywood est capable de produire (malheureusement) de mieux aujourd'hui : on coche toutes les cases et on a un bon petit film bien sage.

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Gentillet mais sincère. Assez drôle en prime. Un p'tit film qui fait du bien.

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Assez juste et touchant par moment, chiant par d'autres. Nécessite un second visionnage plus concentré ?

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J'en avais marre de "JoCo" avant tout le monde et c'est y pas que ça s'inverse. Il est bon ici, c'est même le meilleur du film ! La petite germe de possibilité de talent d'acteur qu'on voyait en lui prend forme. Il incarne à lui tout seul la pertinence et le pouvoir de comédie de Making of qui, si l'on omet l'histoire entre Crepon et Yacoub, est plutôt un petit film par moment fastidieux.

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Un peu autocentré mais généreux, touchant mais tire larme, le dernier JR ne met pas tout le monde (et moi-même) d'accord.

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Un téléfilm de luxe, sympa, sans plus.

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Beau mais chiant

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Prequel décevant du génial Fury Road, ce Furiosa réussit à quasiment évincer le personnage éponyme.
Alors oui, la meuf est présente à l'écran mais assez souvent sans être la protagoniste de la séquence. En lieu et place, Miller nous bassine avec un semi-méchant guignolesque en roue libre et préfère se concentrer sur des enjeux de "bonhomme", à savoir des enjeux de chefs et de contrôle de territoires. On a donc droit à du mapping, de l'exploration d'univers typique fantasy - pourquoi pas - mais cela s'avère être soit du réchauffé soit un simple décorum (pourquoi ne pas creuser un peu plus gastown ?) On perd logiquement Furiosa qui reste longtemps une gamine mutique et sans enjeux - pourquoi pas, mais pourquoi ce titre du coup ??
Et si l'intention semble être d'avoir volontairement éclipsé le personnage féminin pour mieux le faire naître et s'émanciper plus tard, cela reste théorique : rien ou si peu de la mise à l'écart des femmes par le patriarcat apocalyptique n'est joué vis-à-vis de Furiosa. Si elle reste longtemps spectatrice des enjeux des mecs, c'est bien parce qu'elle est dans la majorité du film une simple gamine, et plus tard "undercover", pas parce qu'elle est une femme. C'est donc un problème de scénario.
On aurait aimé que la terre verte soit davantage investie, ou du moins qu'elle soit utilisée dramaturgiquement au-delà de la première partie du film. Cela aurait eu le mérite de monter les enjeux émotionnels autour du personnage de Furiosa et de sa vengeance.
Ce fil narratif de la vengeance, celui a priori le plus fort émotionnellement, est très mal joué. Il n'existe que dans la première et la cinquième partie du long métrage. Trop peu pour nous tenir en haleine durant les trois autres parties qui, malheureusement, demeurent sans enjeux émotionnels. Le chapitrage, justement, semble gratuit ou trop ambitieux pour une histoire qui aurait dû - comme l'avait si bien fait Fury Road - rester très simple : en l'occurrence, un meurtre et une vengeance.

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Une note assez généreuse pour un film qui n'est qu'un agrégat de références mal digérées et rarement cohérentes.

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La note est là pour contrebalancer une moyenne scandaleusement haute. Bien qu'on soit évidemment dans du ressenti quant à la qualité du film et les effets qu'il produit, force est de constater que les gens qui crient au féminisme n'ont rien compris. Il y avait pour Lanthimos, cinéaste de l'enfermement, un vrai truc à faire en incarnant par exemple l'allégorie de la caverne... Ah mais il l'a déjà fait ?

En effet, le raté est avant tout narratif : on a un personnage faussement enfant, faussement enfermé et qui va donc se découvrir une fausse liberté. Le film ne prend pas la peine d'interroger le caractère artificiel ou illusoire de cette liberté et c'est là le problème. Bella s'émancipe avant tout sexuellement - pourquoi pas - mais avec le même homme qui l'a agressée, alors qu'elle était "enfant" ??
Puis, en quête de sens et d'argent, elle trouve sa liberté financière en travaillant volontairement comme prostituée... Il y a un problème à traiter cela de manière aussi superficielle. Sans rentrer dans des considérations idéologiques, il y a un manquement dramaturgique et de caractérisation de personnage. Le personnage d'Emma Stone est un pantin en apparence libéré mais dont la désarticulation n'est que l'expression de la complaisance et de la jouissance du cinéaste face à ses vicissitudes. Lanthimos lui fait faire ce qu'il veut (c'est-à-dire tout). D'où le fait que l'actrice bouffe l'écran. Au début, on est tenu par la curiosité de voir ce qu'elle vivra comme aventure... mais les saynètes se succèdent de façon programmatique, comme autant de passages obligés pour incarner l'apprentissage du monde d'une candide. Ce manquement au niveau de l'écriture est doublement fâcheux qu'il provoque souvent l'ennui...

En bref, Pauvres Créatures est une oeuvre faussement radicale, souvent grossière et dont la simplification didactique sans vraie matérialisation critique passerait presque pour... du marketing.