Les meilleurs films de 2024 selon Vereux
Est-ce la pire année de cinéma de tous les temps ?
30 films
créée il y a 10 mois · modifiée il y a 4 joursLa Zone d’intérêt (2023)
The Zone of Interest
1 h 45 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Drame, Historique, Guerre
Film de Jonathan Glazer
Vereux a mis 6/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Crée le débat : c'est bien, cela veut dire que le film a des choses à dire, et c'est moins bien, car cela signifie qu'il ne convainc pas totalement (terrible utilisation de la musique).
Pauvres Créatures (2023)
Poor Things
2 h 21 min. Sortie : 17 janvier 2024 (France). Comédie, Drame, Fantastique
Film de Yórgos Lánthimos
Annotation :
Plusieurs défauts (Emma Stone insupportable sur le début, des facilités, une image laide, et quelques provocations puériles), mais aussi des qualités certaines : une vision pertinente du machisme, un sens prononcé de l'exécution (dans les dents de ceux qui voyaient en Lánthimos la seule misanthropie, alors qu'il est indéniable qu'il sait faire du cinéma), et quelques saillies émotionnelles réussies.
Comme un lundi (2022)
Mondays: Kono taimurupu, look joshi ni kidzuka senai to owaranai
1 h 23 min. Sortie : 8 mai 2024 (France). Comédie, Fantastique
Film de Ryo Takebayashi
Annotation :
La première partie est jubilatoire, mais dès que le film prend la partie de la résolution, il devient moins intéressant. C'est un petit feel-good movie sans prétention ni vulgarité, voilà (et c'est déjà pas mal).
Le manga a l'air bien en vrai.
Le mal n'existe pas (2023)
Aku wa sonzai shinai
1 h 46 min. Sortie : 10 avril 2024. Drame
Film de Ryusuke Hamaguchi
Annotation :
Constitue un net progrès en regard des films précédents de Hamaguchi... du moins, jusqu'à ses dernières minutes.
Car la conclusion, claire, mais lourdement symbolique et tarabiscotée, renvoie ce film aux mêmes affres que celles dont Hamaguchi est coutumier, à savoir le désir de prendre à revers (l'agression ad hominem, que rien ne permet d'anticiper), la trajectoire fuyante (rien ne vous sera - trop - révélé), et, en recompilant le tout, une tendance au symbole exagérément significatif (les cerfs, ou les migraines fugaces, comme autant de prévisions d'un drame à venir). Dommage, car sans cela, le film se tient : tension, mise en scène, construction, il y a du soin.
En fanfare (2024)
1 h 43 min. Sortie : 27 novembre 2024. Comédie
Film de Emmanuel Courcol
Annotation :
Film de divertissement populaire correct. Lavernhe en fait des caisses, il y a un trisomique qui fait des blagues affligeantes pour faire rire dans les chaumières (comble de la putasserie), mais l'ensemble se tient, et surtout, il y a un vrai respect pour les harmonies et pour le Nord.
Aux deux toqués qui liraient ceci : laissez-moi vous parler d'un pote à moi, Amaury Bart. En plus d'être médecin dans le bassin minier, il est chef d'harmonie dans un petit village, où socialement c'est compliqué (politiquement, encore pire). Il fait du porte-à-porte pour parler de son projet d'harmonie, récupère les gamins en difficulté, les façonne en champions en les faisant participer aux concours de brass band. En discutant avec la municipalité de faire un projet d'harmonie d'ampleur, on lui a dit que ça ne marcherait pas, que plus personne n'allait aux concerts de la fanfare. Le mec, ni une ni deux, a décidé d'unir une foultitude de groupes à l'agonie de la région de Lillers (hiver éternel). Leur but : investir une somme monstrueuse de temps en direction et en répétition pour rejouer Cabaret avec des bénévoles, musiciens, acteurs et danseurs, pour montrer un peu que, justement, c'était possible.
Après avoir fait salle comble en 2023 au théâtre de Béthune, il a encore joué à guichet fermé au Sébastopol de Lille (900 places) en octobre 2024. Pas un kopeck dans sa poche, pas une seule once d'ego dans sa bouche, et pourtant c'est bien lui qui a monté tout ça, contre vents et marées, avec des équipes d'amateur, pour un projet extra de culture et de vivre-ensemble. Ce mec est un héros, un vrai.
Gondola (2023)
1 h 18 min. Sortie : 24 juillet 2024 (France). Comédie dramatique, Romance
Film de Veit Helmer
Annotation :
Quelque part entre Iosseliani, Jeunet, et Tati, en version minimale : très mince, mais ayant tout de même sa poésie, et une certaine vision. C'est beaucoup, de nos jours.
Rendez-vous avec Pol Pot (2024)
1 h 53 min. Sortie : 5 juin 2024. Drame, Historique
Film de Rithy Panh
Annotation :
L'image est belle et le sujet est fort, mais le film manque d'une réalisation vraiment affirmée. Irène Jacob et sa légendaire inexpressivité sont bien au rendez-vous. La dernière partie émarge de la léthargie ambiante.
L'Histoire de Souleymane (2024)
1 h 33 min. Sortie : 9 octobre 2024. Drame
Film de Boris Lojkine
Annotation :
La suite à l'histoire de Moi, Capitaine dans des teintes hautement plus crédibles : politiquement, le film est inattaquable, il prend le juste recul et la juste empathie vis-à-vis du destin condensé de son personnage. On est avec lui, on le saisit, on le comprend, et en même temps, on comprend ce qui, administrativement, justement ou injustement, s'oppose à lui. Le problème est bien davantage dans la structure du film : parce qu'il a fallu faire de cette histoire un coup de poing, Lojkine écrit chaque scène comme une pièce de puzzle s'inscrivant dans un séquencement bien trop calculé, visant à appuyer une étreinte, puis à la relâcher un instant, fugace, pour mieux la renforcer après.
- Souleymane se prend la tête avec un restaurateur : danger
- Souleymane doit monter six étages pour monter chez un type qui ne lui parle pas : danger
- Souleymane arrive dans l'appartement d'un vieillard qui fait peur : danger
- Le vieillard est en fait à l'article de la sénilité et le prend en compassion : humanité
- Souleymane est en retard, il doit bousculer les gens pour rentrer dans le métro dont l'alarme retentit : danger
- Il rentre dans le métro au dernier moment : soulagement
- Il arrive en courant près du bus : danger
- Il monte finalement : humanité
- Il arrive au dortoir et on lui donne un lit qui n'est pas le sien : danger
- On ne lui répond pas sur les raisons et on le presse : danger
- Il essaie de parler au type qui a pris son lit, qui ne le comprend pas et pourrait s'énerver, faire du tapage : danger
- Le type lui laisse finalement le lit et Souleymane retrouve son copain : humanité
- Souleymane se réveille dans le dortoir pour reprendre une place pour le jour suivant : danger
- Il obtient sa place : soulagement.
Et ainsi de suite. Lojkine construit un sentiment de danger incessant, et cela revient à du conditionnement, il souhaite persuader, insister, démontrer en permanence ; ainsi, à chaque fois que Souleymane traversera un stop sans s'arrêter, on verra sa silhouette au milieu d'un cadre fermé, et on entendra cinq mille klaxons comme si Paris était Bangalore, afin d'appuyer la menace permanente qu'une voiture ou un bus le fauche (dont acte). Chaque rebondissement souhaite éprouver pour convaincre, mais c'est précisément le souci : ce n'est pas sur la politique au sens premier que le film échoue, mais sur la politique de la mise en scène. Car la persuasion n'est pas raison, et on y sent toujours plus la tête que le cœur.
Léo - La fabuleuse histoire de Léonard de Vinci (2023)
The Inventor
1 h 37 min. Sortie : 31 janvier 2024 (France). Animation, Biopic, Aventure
Long-métrage d'animation de Jim Capobianco et Pierre-Luc Granjon
Annotation :
L'animation est adorable, mais c'est vraiment trop long, coincé entre la petitesse de son histoire (ça ne va nulle part) et la profusion de thèmes à aborder de façon éducative ; assez chiant.
The Sweet East (2023)
1 h 44 min. Sortie : 13 mars 2024 (France). Aventure, Drame, Fantastique
Film de Sean Price Williams
Annotation :
La chanson du générique est bonne, Talia Ryder y chante magnifiquement, mais le générique est un clip, et annonce la couleur quant à ce film bourré d'effets, très sûr de sa séduction, cherchant en permanence la joliesse, et souvent prétentieux.
Remake à peine masqué de Under The Silver Lake (A24 a formaté le cinéma américain indépendant en faisant de l'originalité une norme), mais cette fois-ci sur la côte Est, The Sweet East accumule les caricatures, les touches clipesques (très gros plans, montage plein de jump-cuts, aspect granuleux arty un peu forceur) et les rebondissements de scénariste (il faut faire impression). L'ensemble démontre une condescendance démesurée pour les Américains ordinaires, et en fait des bêtes de foire en les associant sempiternellement à des extrémismes peu subtilement croqués : plouc, antifa, néo-nazi (le segment le moins mauvais), woke, musu crypto-gay, oncle pervers, tout y passe, sauf bien évidemment votre voisin normal qui part au boulot à 8h et revient à 19h pour promener son chien. Tout cela est bien facile...
Et l'héroïne, dont le registre d'émotions se limite à une moue blasée sur un joli visage (aucun émerveillement, aucune peur malgré les situations), n'est pas à proprement parler un compagnon sympathique de voyage.
Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (2024)
1 h 24 min. Sortie : 30 octobre 2024. Animation, Aventure, Fantastique
Long-métrage d'animation de Gints Zilbalodis
Annotation :
Ce petit chat est très mignon, mais le mien l'est bien davantage.
Au-delà de ça, le film ressemble énormément à une longue cinématique de jeu-vidéo (The Last Guardian en particulier), avec un soin un peu surfait pour la création de décors de ruines new-age, et n'est pas au final pas vraiment intéressant.
Sleep (2023)
Jam
1 h 34 min. Sortie : 21 février 2024. Thriller, Comédie, Épouvante-Horreur
Film de Jason Yu
Annotation :
Heureusement, le film n'est pas victime de tous les tocs débiles qui pourrissent le cinéma d'horreur grand public, mais il n'est pas pour autant bien meilleur : difficile de faire plus paresseux que cette mise en scène qu'une IA aurait pu penser. La fin fait quant à elle preuve d'un peu de malice scénaristique ; c'est tout ce qu'il faut retenir de ces 90 minutes, et c'est bien maigre.
Toutes les personnes qui mettent 8 et qui tombent en pamoison devant ce film, alors qu'elles auraient été bien plus tièdes s'il avait été américain, ou pire, américain et en plateforme, cassez-vous, CASSEZ-VOUS.
Moi capitaine (2023)
Io Capitano
2 h 02 min. Sortie : 3 janvier 2024 (France). Drame
Film de Matteo Garrone
Annotation :
Pas de haine profonde pour ce film, mais tout de même pas terrible : que de musique, que de naïveté, que de décorum pour un sujet qui nécessitait un traitement tellement plus réaliste.
Trap (2024)
1 h 45 min. Sortie : 7 août 2024 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de M. Night Shyamalan
Annotation :
Très très bête (des plans en courte focale et regard caméra d'un effet désastreux) mais pas méchant.
Les jeunes qui ont 13 ans aujourd'hui seront-ils dans quarante ans à ce film ce que les jeunes d'il y a quarante ans sont aux horribles Pulsions et Body Double ?
Daaaaaalí ! (2023)
1 h 18 min. Sortie : 7 février 2024. Comédie
Film de Quentin Dupieux (Mr. Oizo)
Annotation :
A la fin de chaque année, les cinéphiles un tantinet soucieux de leur prospection seront tous soumis à un épouvantable mal : ils auront dû, par effet de société, regarder un Dupieux dans l'année (c'était mieux quand c'était Rohmer ou Allen !).
Celui-ci est moins désagréable que d'autres, car il a indéniablement plus de contenu, du fait de plus d'idées, mais elles sont néanmoins assez fatigantes : Dupieux est trop content de jouer sur la frustration pour alimenter ses potacheries, c'est une de ses seules astuces, et on ne compte donc plus les répétitions, les boucles, les attentes - exaspérantes. Cinéaste de l'étrange, peut-être, mais de l'étrange préparé, très mécanique, et sans aucun mystère. Et quel mauvais directeur d'acteurs : tous en font des caisses, pris au jeu d'une hystérie lourdingue, trop contents de pouvoir surfer sur la hype invraisemblable qui entoure l'homme pour faire n'importe quoi (la palme revenant à Marmaï, complètement hors-jeu).
Une seule chose est sûre : la peinture de Dali est le plus souvent moche, mais ses concepts, régulièrement géniaux, surpassent de très loin ceux de Dupieux : les deux hommes ne boxent pas dans la même catégorie.
Longlegs (2024)
1 h 41 min. Sortie : 10 juillet 2024 (France). Épouvante-Horreur, Thriller
Film de Oz Perkins
Annotation :
L'après It Follows est une époque à part entière : rappelez-vous, c'était en 2014, et un film faisait parler de lui, attirant 150 000 personnes en salles en France, et d'autres dans le monde, à jamais privilégiées. Tous ceux qui ont assisté aux concerts du Velvet Underground, dit-on, ont à leur tour formé des groupes de rock, et ont eux aussi essayé de changer le cours de la musique populaire. Il est probable que le film de Robert Mitchell ait eu le même effet sur ses émules. Pour le meilleur ? Pas sûr.
Longlegs est un des descendants de It Follows, il lui chope même son actrice, toujours aussi neurasthénique. Mais Perkins est un mauvais élève, et il a cru que l'esthétique suffirait. Il construit donc une direction artistique si ampoulée qu'elle devient écrasante, et même désagréable : grand angle, plans larges, filtres orangés, cadres rétrécis, à quoi cela sert-il si l'on n'y voit au final plus rien ? Il est certes louable qu'un film soit fait avec tant d'envie, mais encore faut-il que le résultat donne raison à la tentative. Et si l'image est travaillée, l'ambiance sonore, elle, n'est qu'un condensé regrettable des curseurs de notre époque, musique anxiogène saturée assourdissante et grands coups retentissants tout juste bons à effrayer les petites filles. Pas de doute : It Follows, c'était mieux.
À peine meilleur que Black Phone.
Kung Fu Panda 4 (2024)
1 h 34 min. Sortie : 27 mars 2024 (France). Animation, Action, Aventure
Long-métrage d'animation de Mike Mitchell et Stephanie Stine
Annotation :
RAS.
Ce qu'on fait parfois pour son entourage...
La Salle des profs (2023)
Das Lehrerzimmer
1 h 39 min. Sortie : 6 mars 2024 (France). Drame
Film de İlker Çatak
Annotation :
Au niveau du cinéma, il n'y a trop rien à dire : le film est bien tenu. Au niveau du scénario, en revanche... Conçu comme un piège absolu où le pire ne succède qu'au pire, et où tout est forcé, exagéré afin d'asphyxier son microcosme, il est une accumulation caricaturale de méchanceté et de cynisme. Liste non exhaustive :
- Les enfants sont machiavéliques, insolents, contestataires, méprisants, et y en a même un raciste.
- Les parents sont de pures harpies.
- Les autres professeurs sont des serpents.
- Le gosse autour duquel se noue la conclusion est un as de la menace.
D'autant que le scénario base tout son stratagème sur ce qui est une incongruité pure : le fils de la voleuse reste dans la classe de la professeur qui l'a accusée (c'est surréaliste), et c'est de là que tout le poison va venir. N'attendons rien de ce Ilker Catak : il a vu les films des Dardenne, il a regardé du cinéma iranien, il s'est sans doute senti investi de saints objectifs ; mais ce cinéma démonstratif est tout sauf respectable.
Green Border (2023)
Zielona granica
2 h 27 min. Sortie : 7 février 2024 (France). Drame
Film de Agnieszka Holland
Vereux a mis 3/10 et a écrit une critique.
Annotation :
Cinéma militant = cinéma limitant, proverbe trouvant ici son paroxysme.
Dune - Deuxième partie (2024)
Dune: Part Two
2 h 46 min. Sortie : 28 février 2024 (France). Science-fiction, Drame
Film de Denis Villeneuve
Annotation :
Nullissime pendant deux heures, car la grandiloquence infernale rase tout sur son passage : au menu, gigantisme néo-geek, pléiade de stars en plein surjeu (aucun à sauver), musique atroce, et filtres bleus et jaunes si caractéristiques d'un cinéma désespérément solennel et amphigourique. Mais la dernière partie est meilleure, car l'histoire s'y délie enfin, et offre une suite logique à tout ce qui avait été mis en place jusqu'ici. C'est au final un film dont l'histoire est bien meilleure que la somme.
Il faut imaginer ce que Kubrick aurait pu faire d'un tel matériau... c'eût été tellement plus subtil. C'est étonnant que Villeneuve, qui a pourtant fait des films qui valaient le coup d'œil, puisse sombrer dans tant d'emphase. Mais en même temps, les signes avant-coureurs ne manquaient pas.
Moi, moche et méchant 4 (2024)
Despicable Me 4
1 h 35 min. Sortie : 10 juillet 2024 (France). Aventure, Comédie, Science-fiction
Long-métrage d'animation de Chris Renaud
Annotation :
Un gloubi-boulga totalement crétin, ressemblant fort aux Indestructibles, mais dépourvu de toute intelligence : il faut se faire une ablation du cerveau pour en profiter, mais force est de reconnaître que les Minions (qui, apparemment, sont un symbole français, nous le savons depuis le 26 juillet 2024) ne font de mal à personne. En revanche, quelle laideur, quelle mocheté... Une pure horreur visuelle.
Chacun ses excuses : certains y vont avec leurs enfants, d'autres car il y a de la clim dans les salles, moi c'est juste parce que je voulais souffler entre les deux parties de 4h chacune de Napoléon.
Le Comte de Monte-Cristo (2024)
2 h 53 min. Sortie : 28 juin 2024. Aventure, Drame
Film de Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte
Annotation :
J'avais quatorze ans, et je découvrais Psychose à la télé, sur un écran minuscule. Je ne connaissais rien du cinéma, mais la mise en scène et la sécheresse du film allaient changer ma vie.
Je suis à présent bien plus vieux, et je découvre Le Comte De Monte Cristo au cinéma sur un écran immense. J'ai hélas beaucoup trop de mauvaises certitudes sur le cinéma, et la parfaite idiotie de ce film et son trop-plein absolument grotesque, de laideur tant que de niaiserie, me donnent envie de mourir.
J'hallucine devant les notes, les critiques, les pamoisons pour ce navet ultime, qui est au cinéma ce que la tour Montparnasse est à Paris.
Le Cercle des neiges (2023)
La sociedad de la nieve
2 h 23 min. Sortie : 4 janvier 2024 (France). Drame, Historique
Film de J. A. Bayona
Annotation :
Bonne histoire (déjà connue de tous), mais Bayona est un très mauvais réalisateur, et il faudrait un catalogue pour recenser tous les torts que ce film fait au goût et à la subtilité. Pathos, pathos, pathos, n'en jetez plus.
Emilia Pérez (2024)
2 h 10 min. Sortie : 21 août 2024. Comédie musicale, Thriller
Film de Jacques Audiard
Annotation :
Il n'y a trop rien à dire de cette comédie musicale, si ce n'est qu'elle est d'une bêtise désarmante. Bêtise (insouciante ?) du scénario, qui ne tient pas debout une seconde, bêtise profonde des personnages, qui cumulent toutes les décisions les plus illogiques une fois les trente premières minutes passées (allez, soyons cléments envers l'idée de départ), bêtise des chansons, qui sont toutes affreuses, bêtise des scènes "d'émotion", abjectes de sensiblerie, bêtise des chorégraphies, dignes d'un clip de Beyoncé (ou pire, Niki Minaj), bêtise du jury de Cannes, qui décide de sacrer les quatre actrices principales, et notamment Zoe Saldana et son surjeu maladif à l'américaine, et Selena Gomez, incapable d'être crédible : elle est restée une enfant actrice.
When the Light Breaks (2024)
Ljósbrot
1 h 20 min. Sortie : 19 février 2025 (France). Drame
Film de Rúnar Rúnarsson
Annotation :
Désespérément immature. Poussif.
Civil War (2024)
1 h 49 min. Sortie : 17 avril 2024 (France). Action, Thriller
Film de Alex Garland
Annotation :
Il y a, à retenir, la scène avec Jesse Plemmons, héritière de la séquence de roulette russe de The Deer Hunter. Pour le reste, uhm, comment dire...
Certes, le film est plutôt pas mal produit (si on ne s'arrête pas au traditionnel vernis américain : musique omniprésente, chansons référentielles, ralentis lourdingues, culte de la jolie image - ici, un canapé abandonné en plein no man's land), mais il se heurte à une impasse dès son concept : Garland ne veut pas faire de politique, mais du coup, tout le film nage dans un manque d'enjeux criant, il est impossible de saisir quoi que ce soit ni même d'accompagner un personnage. Ensuite, et de là vient un profond embarras, difficile de saisir les intentions : on devine une critique de la gratuité de l'image, du voyeurisme journalistique, mais Garland succombe totalement au même travers, en empilant les visions de haute violence, en privilégiant le spectaculaire orchestré comme dans un film catastrophe, et pire ! en traitant toute cette face de guerre totale au premier degré, avec notamment une espèce de final lacrymal ridicule autour du personnage de Kirsten Dunst. Tous les protagonistes sont d'ailleurs affligeants de bêtise, et au bout d'une énième prise de risque insensée (mais avant tout destinée à créer du suspense - exemple de la scène de passage d'une voiture à l'autre, complètement inutile), on décide d'attendre qu'ils crèvent. Plus vite.
Mais le comble du dégueulasse de ce film provient de deux séquences particulières, et de ce qui les entoure : la toute fin, et surtout, une scène d'exécution sous fond de hip-hop, où l'on se demande bien ce qui a pu motiver Garland : voulait-il que la vision d'hommes abattus froidement soit fun ? Désirait-il faire parler le cynisme en filmant un redneck sur une mitrailleuse hilare au moment de déchiqueter des mercenaires du camp opposé, toujours dans ce même passage clipesque désastreux ? Et sur la conclusion, tout satisfait qu'il est de son sarcasme, il se permet de conclure sur une mise à mort, donnée comme un pied de nez ("Don't let them kill me", recueilli narquoisement comme une épitaphe), avant de lancer la musique de générique, avec une ambition criarde de donner la leçon (on n'invoque pas Suicide sans vouloir générer un certain sentiment de malaise). D'une prétention et d'une abjection rares.
L'Étoile filante (2023)
1 h 38 min. Sortie : 31 janvier 2024. Comédie, Thriller
Film de Dominique Abel et Fiona Gordon
Annotation :
Chiant comme la lune. Tati, lui, n'a pas été réveillé dans son cercueil.
Quelle pauvreté... Être décalé ne justifie pas tout.
Furiosa - Une saga Mad Max (2024)
Furiosa: A Mad Max Saga
2 h 28 min. Sortie : 22 mai 2024 (France). Action, Aventure, Science-fiction
Film de George Miller
Annotation :
J'aime des films comme Dans La Ville Blanche d'Alain Tanner, Iluminacja de Zanussi, ou Little Odessa de James Gray. Ces films n'ont rien en commun, mais ils sont beaux, intelligents, subtils.
Tout le contraire de cette immonde merde, d'une débilité crasse, et dont le production design, signé par un adolescent profondément attardé, fera bientôt marque d'un nouveau syndrome de dégénérescence cérébrale cliniquement diagnostiqué : la geekerie putrescente.
Un regard rapide à la filmographie du chef-opérateur permet de comprendre (en italique).
Challengers (2024)
2 h 11 min. Sortie : 24 avril 2024 (France). Drame, Romance, Sport
Film de Luca Guadagnino
Annotation :
Laideur et vulgarité à leur paroxysme. D'une bêtise inouïe.
Drive-Away Dolls (2024)
1 h 24 min. Sortie : 3 avril 2024 (France). Comédie, Policier, Thriller
Film de Ethan Coen
Annotation :
Prétentieux, excessif, insupportable, vulgaire, absolument vomitif.
Le film ne fait que quatre-vingts minutes, mais on en vient à déplorer que l'avance rapide n'existe pas encore en salles obscures. Encore une fois très mauvaise, Margaret Qualley est une actrice horripilante, mais ce n'est malheureusement pas le dernier film de l'année dans lequel elle apparaîtra : misère.