Les meilleurs films de fantasy selon Ysengrim_Rhys
10 films
créée il y a presque 7 ans · modifiée il y a 10 moisLe Seigneur des Anneaux - Les Deux Tours (2002)
The Lord of the Rings: The Two Towers
2 h 59 min. Sortie : 18 décembre 2002. Aventure, Fantasy
Film de Peter Jackson
Ysengrim_Rhys a mis 10/10.
Annotation :
Le meilleur livre de Fantasy a donné au cinéma le meilleur film de Fantasy. Ni l'un ni l'autre n'est exempt de défauts, mais chacun a permis d'exposer l'infini puits de richesse intellectuelle, esthétique, technique, morale... qu'est le genre dont il participe - de telle façon qu'il, film ou livre, en constitue le chef-d'œuvre (un chef d'œuvre entendu comme un commencement, en rien une fin). Philippa Boyens, Fran Walsh et Peter Jackson ont réussi à faire vivre en images et en paroles l'esprit qui avait présidé à l'écriture de J.R.R. Tolkien dans un magnifique effet de vibration . Bravo à tout le monde.
(Je prends les Deux Tours comme illustration parce que c'est probablement le film le plus abouti du lot pour diverses raisons un peu fastidieuses à développer, mais enfin pour moi ces trois films en sont un seul, de même que les six livres du Seigneur des Anneaux sont pensés comme une seule œuvre).
La Guerre des étoiles (1977)
Star Wars
2 h 01 min. Sortie : 19 octobre 1977 (France). Aventure, Science-fiction, Action
Film de George Lucas
Ysengrim_Rhys a mis 10/10.
Annotation :
Je ne le répéterai jamais assez : Star Wars n'est PAS un univers de science-fiction. Oui, il y a des robots, des clones, des extra-terrestres, des navires qui arpentent les néants de l'espace, des pistolasers qui font piou-piou... Et alors ? Star Wars a été pensé par George Lucas comme un défi contre les apparences, une critique de nos préjugés et de nos catégories.
Tout est dit, je crois, par Kreia dans le jeu vidéo Knights of the Old Republic II : the Sith Lords (traduction personnelle) : " la guerre, la vraie guerre, n'a jamais été livrée par des droïdes, des vaisseaux spatiaux ou des soldats ; ceux-ci ne sont qu'une matière grossière et inculte, des obstacles contre lesquels nous venons nous refléter. La vraie guerre se joue dans le cœur de chaque créature, contre sa propre nature, soit-elle de lumière ou de ténèbres. C'est ça, qui informe et qui tisse notre galaxie, et pas les créations de l'Homme".
Rien à ajouter. Ah, si : c'était il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine.
Princesse Mononoké (1997)
Mononoke-hime
2 h 14 min. Sortie : 12 janvier 2000 (France). Animation, Aventure, Fantasy
Long-métrage d'animation de Hayao Miyazaki
Ysengrim_Rhys a mis 10/10.
Annotation :
En plus d'être un chef d'oeuvre de la Fantasy, "Mononoke Hime" est l'un des plus beaux - au sens esthétique le plus large, c'est à dire à la fois sensoriel, plastique et herméneutique - films qui soient. Méditation sur l'amour, la justice et l'écologie servie par une animation et un montage qui témoignent de l'infinie intelligence de Miyazaki (dont je pense qu'il constitue l'œuvre la plus aboutie, à défaut d'être la plus personnelle), Mononoke condense tout ce que le genre peut porter de réussi. C'est simple : si vous êtes confronté à une personne qui vous dit "ouais, mais la Fantasy et/ou le dessin animé, c'est pour les gosses", montrez-lui ça. Si elle ne change pas d'avis, c'est qu'elle a la sensibilité d'une chaussette de CRS ! Souvent violent (de cette violence triste et froide, sociale je crois, que savent si bien filmer les cinéastes japonais, si bien dessiner leurs mangakas), parfois cruel, jamais impudique ni condescendant, toujours pertinent, Mononoke est avant tout une invitation à aimer le monde tel qu'il nous est donné.
Dark Crystal (1982)
The Dark Crystal
1 h 33 min. Sortie : 23 mars 1983 (France). Aventure, Fantasy
Film de Jim Henson et Frank Oz
Annotation :
La Fantasy est un genre qui se définit avant tout par l'universalité de son message : elle se veut la porteuse d'histoires d'héroïsme (et donc de couardise) qui peuvent arriver à n'importe qui, n'importe quand, n'importe où ; par là, la matière y est beaucoup moins conséquente que la forme (d'où mon propos sur Star Wars).
Dark Crystal est peut-être le média qui pousse le plus loin cette prémisse : dans un monde totalement alien, dépourvu de la moindre plante, du moindre animal, de la moindre culture évoquant notre Terre, des créatures vivent, jouissent, peinent et meurent autant - et souvent plus - que nous le faisons. Gelfings, Skeksis et tragiquement adorables Podlings ne sont que des paraboles, autant que vous et moi, de l'éternelle lutte morale et éthique du Bien contre le Mal.
Tel est Dark Crystal, la plus belle des oniriques créations du légendaire marionnettiste Jim Henson, qui se joue des codes de la littérature médiévale pour nous faire découvrir ce monde de pantomime d'une incroyable beauté avec la double intention - celle du conte - d'émerveiller et d'effrayer.
Conan le Barbare (1982)
Conan the Barbarian
2 h 09 min. Sortie : 7 avril 1982 (France). Fantasy, Aventure
Film de John Milius
Ysengrim_Rhys a mis 9/10.
Annotation :
Pour paraphraser l'excellente parodie qu'est le Donjon de Naheulbeuk : "des mandales, des chtards, des gnons, c'est ce qu'il aime et voilà ; devenu dieu de ses propres mains avec des techniques de bourin, il a soloté tous les donjons sans armure et sans pantalon". Il est tentant de résumer "Conan" à ces déjà considérables (me semble-t-il) mérites, mais en réalité, cette apothéose de l'action testoréronée est beaucoup plus que ça.
Il est toujours un peu difficile de discerner le message sous-jacent au propos de John Milius (en vrai, pas tellement : une lecture auto-complaisante de Nietzsche est probablement à l'origine de tout le reste), un réalisateur qui selon le mot du regretté Max von Sydow "s'intéressait énormément aux armes. A part ça...". Cela étant, force est de reconnaître que, pour un aimable tas de raisons sur lesquelles je ne m'appesantirai pas dans un si bref résumé, Conan réussit à s'affranchir de son potentiel nanar pour devenir une véritable épopée au souffle épique, héroïque et tragique qui rend un magnifique hommage à ses muses, lesquelles vont de la saga des Nibelungen au Kalevala en passant par l'épopée de Gilgamesh et la religion Zoroastre... Un tour de force physique autant qu'intellectuel.
Princess Bride (1987)
The Princess Bride
1 h 38 min. Sortie : 9 mars 1988 (France). Romance, Aventure, Fantasy
Film de Rob Reiner
Ysengrim_Rhys a mis 9/10.
Annotation :
"The Princess Bride" a la particularité d'appartenir, aux côtés d'œuvres aussi disparates que le "Rocky Horror Picture Show", "Hot Fuzz" ou "Starship Troopers", à un genre qui ne compte que fort peu de représentants : la parodie constructive.
Je m'explique : ces films sont des spoofs, ils se moquent ouvertement des codes des genres auxquels ils se réfèrent - tout en leur rendant un affectueux hommage. Et justement, ce faisant, volontairement ou non, ils deviennent eux-mêmes des représentants iconiques et axiomatiques de ce genre qu'ils entendaient tourner en dérision - tout bêtement parce qu'en en révélant le meilleur et le pire, ils en constituent une anthologie.
¨Princess Bride, avec ses personnages attachants, ses répliques cultes, ses situations cocasses et sa morale intelligemment ambigüe (et à laquelle je n'adhère en rien, mais elle est parfaitement justifiée) est donc paradoxalement l'un des meilleurs représentants de la Fantasy. Iñigo Montoya happened.
Willow (1988)
2 h 05 min. Sortie : 2 novembre 1988 (France). Fantasy, Aventure
Film de Ron Howard
Ysengrim_Rhys a mis 7/10.
Annotation :
Alors commençons par le fâcheux : oui, c'est kitsch, certains effets spéciaux ont mal vieilli, les décors et les costumes oscillent entre l'irréprochablement grandiose et l'irrémissiblement nanar, le ton passe sans guère de transition de la bouffonnerie au grimdark le plus assumé (comme dans tous les films "pour gosses" des années 80, me direz-vous) et les deux Brownies préfigurent tristement Jar-Jar-Binks en comic-relief pas drôles. Pas étonnant, l'histoire est estampillée George Lucas.
Mais ce dernier, même dans ses heures sombres, a une vertu : c'est un gars cultivé, moins doté d'imagination - je crois - que d'une source improbable de références littéraires, cinématographiques, historiques et philosophiques qu'il a terriblement besoin d'épancher. Il en résulte des films souvent touffus, parfois maladroits, mais jamais crétins (oui, même Jar-Jar Binks part d'une bonne idée).
Or il me semble que Willow, s'il est à tous égards plus brouillon que Star Wars, constitue une cristallisation des thèmes qui animent la réflexion de Lucas : une foi absolue en le devoir qu'a chaque individu - quelles que soient ses faiblesses - de dépasser ses craintes et d'agir positivement sur le monde plutôt que de se laisser porter par les évènements (ici, ces faiblesses sont interprétées avec un véritable talent d'acteur par le toujours excellent Warwick Davis dans son meilleur rôle, et par un Val Kilmer en grande forme), d'une part, et un sens assez avant-gardiste de l'écologie, d'autre part.
On se retrouve face à un film dont nul ne peut nier les errements, mais aussi une oeuvre singulièrement réjouissante et spontanée, porteuse d'un message d'optimisme naïf (au sens artistique du terme) et de bonté commune que n'aurait pas renié le maître Tolkien - et qui fait tristement défaut au blockbuster contemporain...
Labyrinthe (1986)
Labyrinth
1 h 41 min. Sortie : 28 juin 1986 (France). Aventure, Fantasy, Comédie musicale
Film de Jim Henson
Ysengrim_Rhys a mis 7/10.
Annotation :
Finalement, les qualités et les défauts de Labyrinth sont à peu près les mêmes que ceux de son cousin Willow (cousin d'époque, d'équipe et d'épique) : côté défauts, c'est un peu facile et surtout, bah, euh... ultra-kitsch ? côté réussites, c'est grandiose, et surtout, ça va, bellement, très bellement, chercher la majesté dans les petites choses et les petites gens, dénicher l'héroïque dans ce qu'il a de pus radical. Bref, c'est une bonne représentation de ce que sont quasiment toutes les oeuvres de Fantasy ; terriblement ancrées dans leur époque, et en même temps merveilleusement intemporelles... un peu comme David Bowie lui-même. We'll be heroes just for one day !
Stardust - Le Mystère de l'Étoile (2007)
Stardust
2 h 02 min. Sortie : 24 octobre 2007 (France). Drame, Romance, Aventure
Film de Matthew Vaughn
Ysengrim_Rhys a mis 7/10.
Annotation :
Je crois que la raison pour laquelle Stardust arrive si bas dans cette liste tient au fait qu'avant d'être un film de Fantasy, c'est un film de Matthew Vaughn.
Entendons-nous bien : ce dernier est tout sauf un mauvais réalisateur, loin s'en faut, mais c'est quelqu'un qui aime laisser une bonne grosse griffe sur son travail. Une griffe qui garantit des fortes doses de second degré, pas mal d'autodérision, de l'action qui décoiffe et une caméra qui bouge beaucoup... trop.
Son Stardust a ainsi le mérite de ne pas se prendre au sérieux, une qualité trop rare dans un genre vite grandiloquent. Mais le roman de Neil Gaiman dont il est tiré constitue déjà un discours réflexif et humoristique sur le conte de fée. A parodier une parodie, Vaughn, je crois, se complait un peu trop dans les effets de manche visuels et comédiques qui lui sont chers et passe légèrement à côté du propos de son film.
C'est dommage, parce qu'il me semble que Stardust, par l'intelligence et l'originalité de son scénario, aurait pu être une vrai réussite du genre entre les mains d'un réalisateur doté du même esprit critique que Vaughn, mais aussi d'un peu plus de lyrisme et, j'ose le mot, de profondeur.
Cela dit, reste un produit final très plaisant à visionner, drôle et bien rythmé, servi par une histoire qui se joue avec gourmandise des clichés, des acteurs tous plus excellents les uns que les autres (à part cet horrible miscast de Sienna Miller, la connasse victorienne la moins crédible de l'histoire du cinéma) et une photographie réussie... quand elle se passe d'images de synthèse.
Warcraft : Le Commencement (2016)
Warcraft
2 h 03 min. Sortie : 25 mai 2016 (France). Action, Aventure, Fantasy
Film de Duncan Jones
Ysengrim_Rhys a mis 7/10.
Annotation :
Victime d'un ahurissant lynchage médiatique à sa sortie, cette adaptation de l'univers de la célèbre et richissime franchise de jeux vidéos fut un échec si retentissant qu'il scella aussitôt le destin de toutes les suites qui lui étaient prévues.
Certainement pas un chef-d'oeuvre, Warcraft est pourtant encore moins le navet qu'ont voulu en faire les critiques : c'est un film qui réussit à respecter l'univers riche, touffu et détaillé dont il est tiré - posant ici les bases du premier conflit entre les Orcs venus de Draenor et les Humains peuplant le monde d'Azeroth - sans pour autant donner mal à la tête au spectateur.
En plus de son efficacité scénaristique, Warcraft est une succès visuel : les scènes d'action sont très bonnes, mêlant petites et grandes batailles pour un rendu brutal et "réaliste" (en supposant que puisse être "réaliste" un combat entre un type en armure ouvragée et une grande brute verdâtre)... et surtout, les Orcs sont magnifiques. C'est simple, la seule comparaison qui me vienne à l'esprit, c'est l'équipage du Flying Dutchman dans la franchise Pirates des Caraïbes : rarement la mo-cap d'un groupe si large aura-t-elle si réussie. Leurs performeurs sont tous meilleurs les uns que les autres, autant au niveau de la gestuelle que du doublage. Ce qui rend Durotan, Draka, Orgrim Doomhammer et même les vicieux Blackhand et Gul'dan éminemment attachants.
Et c'est justement là que le bât blesse : un peu dépassé par leur grand nombre (comme je le disais, l'univers des jeux vidéos Warcraft a bénéficié de vingt-cinq ans pour se constituer un "lore" complexe et alambiqué), le film peine à réussir ses personnages non-orcs: Travis Fimmel parvient carrément à rendre le général Anduin Lothar antipathique, Paula Patton incarne une Garona qui a sérieusement l'air de ne rien comprendre à ce qui se passe autour d'elle, Ben Schnetzer est sympathique mais très oubliable en Khadgar... Seuls Ben Foster et Dominic Cooper arrivent à se tirer vers le haut du panier. Et encore, ne nous plaignons pas : le visionnage des scènes coupées nous apprend qu'on a évité de justesse l'un des moments de cul les plus gênants du cinéma entre Garona et Anduin...
Bref, ce Commencement n'est en aucune façon un grand film, mais il se laisse regarder avec plaisir, et il aurait formé une base solide (entre richesse de son univers et parti-pris visuel original) pour l'une de ces grandes franchises de blockbusters si à la mode depuis l'avènement du Marvel-Roi...