Les meilleurs films de Jean-Luc Godard selon takeshi29

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Quand cinéma rime avec liberté...

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Incontestablement LA plus grande émotion cinématographique de mon été 2017.

Un 20 août, un de mes petits cinémas adorés, une merveilleuse copie restaurée, l'un des plus grands films de la Nouvelle Vague, mouvement qui a à jamais changé ma façon de voir le cinéma, Godard, passion d'une vie, Léaud, que j'ai tant aimé voir grandir, vieillir et Chantal Goya, belle comme un cœur, mutine et fragile. Il était encore loin le temps du "Jeu de la vérité" (Funeste 13 décembre 1985)...

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"Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ...?" (Oui mais celles de l'époque alors, aujourd'hui je passe mon tour, tu m'en veux pas Brigitte ?)

C'est Guyness qui m'a obligé à choisir cette scène.

Non je déconne, d'autant que cette scène est doublement culte, moment de cinéma qui me suivra jusqu'à ma mort et symbole absolu de l'esprit libre de JLG, cette ouverture étant un superbe doigt d'honneur aux producteurs américains.

Et hop, cadeau, aux environs de 2' : http://www.dailymotion.com/video/x1kw58_le-mepris-jean-luc-godard-1963_music

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"Tout va bien" est peut-être celui que je ferais voir à ceux qui critiquent systématiquement le Godard sorti de la Nouvelle Vague, prétextant que c'est du grand n'importe quoi.

Le récit est relativement linéaire même si parcouru de tentatives formelles dont le bonhomme n'était jamais rassasié. Il raconte la crise de la société via celle d'un couple, et c'est tout simplement brillant, d'autant qu'il a l'intelligence de convoquer un duo qu'on n'imaginerait pas forcément dans son univers : Yves Montand et Jane Fonda qui semblent pourtant comme des poissons dans l'eau.

La longue scène finale, plan-séquence dantesque dans un magasin Carrefour, est d'anthologie, et prouve à elle seule que JLG a beaucoup apporté au cinéma : inventivité à chaque seconde, mais surtout rien n'est gratuit, chaque détail dans l'image ou axe de caméra servant le propos politique.

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Nouvelle preuve que Godard était souvent visionnaire avec ce "Numéro deux", où il invente tout simplement la télé-réalité. Mélange de documentaire et de fiction ce film est un choc, une proposition sans concession qui raconte à la fois la société et une nouvelle approche technique du cinéma via la vidéo.

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"Une femme est une femme" est probablement le film le plus ludique et joyeux de Godard, comme un rempart à la mélancolie, mélange qui n'est pas sans rappeler Jacques Demy. Et de mon côté le plaisir fut intact lors de cette seconde rencontre.

De rencontres il est sans arrêt question durant ces 84 minutes, rencontres fortuites ou non, à l'exemple d'un comptoir de bistrot, Belmondo prenant des nouvelles de Jules et Jim, Jeanne Moreau lui répondant que ça va Moderato, rencontres avec un nouveau cinéma en train de se faire, JLG multipliant les clins d’œil, à lui-même citant "A bout de souffle", à ses potes des Cahiers et d'une Vague parlant de "Tirez sur le pianiste".

Les rencontres réelles ou figurées, véritables ou fictionnelles, Godard reformera le couple Belmondo - Karina quatre ans plus tard pour "Pierrot le fou", des clins d’œils par les sous-entendus ou face caméra quand Anna au lieu d'attraper un clap de fin nous regarde dans les yeux et déclare : « Je ne suis pas infâme, je suis UNE femme ». Avec un... clin d’œil, forcément.

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Il y a clairement des films qu'on ne devrait jamais revoir. Celui-ci vivait dans ma mémoire comme un des films de ma vie, parce que Godard mais surtout parce que mon actrice préférée, je dirais même mon idéal féminin, partout tout le temps dans des plans devenus cultes par sa seule présence et sa faculté unique à imprimer l'objectif.

Alors forcément en rentrant dans la salle de cinéma pour y découvrir une très belle version restaurée, j'étais persuadé de vivre un moment immense. Résultat : - 1, et j'ai de la peine d'avoir vu un très bon film alors que ce qui me sert de cœur me rappelait depuis des dizaines d'années que c'était un monument.

Moralité : Laissons les souvenirs en paix...

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Afin de respecter la tradition et de ne donc pas finir en mode bougon, je vais vous dire tout le bonheur que j'ai eu à plonger dans ce dernier Godard. Plonger est le terme car tantôt on flotte tantôt on se noie au milieu de ce geste de cinéaste qui n'aura jamais cessé de chercher. Un blind-test godardien sous acide, stimulant, dérangeant et jouissif.

NB : Depuis Cannes, j'entendais parler d'un film totalement nébuleux, incompréhensible, et franchement ok c'est de l'expérimental mais c'est finalement assez fluide et loin d'être illisible. En tout cas dans le genre incompréhensible, le JLG a déjà fait bien pire.

Si comme moi vous trouvez cet homme passionnant, je vous laisse tout ça ici, vous en ferez ce que vous souhaitez...

https://youtu.be/TA38M6oyq8A

https://www.franceculture.fr/cinema/jean-luc-godard-sentretient-avec-olivia-gesbert

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-2eme-partie/jean-luc-godard-ouvre-le-livre-dimage

https://www.franceculture.fr/emissions/la-grande-table-1ere-partie/jean-luc-godard-je-suis-un-archeologue-du-cinema

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Dans la foulée de "Week-end" Godard franchit encore un palier et se dirige clairement vers de l'expérimental. Dispositif plus que léger, deux acteurs, géniaux Juliet Berto et Jean-Pierre Léaud, qui dialoguent. Mais attention ici ça dialogue dans le cosmos :

« Si tu veux voir le monde ferme les yeux Rosemonde »

« Tu vas tourner un autre film ? Ouais avec Skolimowski »

« Autrement dit c'est un échec ce film »

Inutile de dire qu'avec ce genre d'objet conceptuel-intello-bobo ça passe ou ça casse. Chez moi les premières minutes furent douloureuses puis insidieusement j'ai été hypnotisé, amusé, interpellé.

Bref c'est un OFNI à aborder avec prudence, uniquement si le Godard bien perché vous est familier. Ce "Gai Savoir" n'est jamais sorti dans les salles françaises, ça veut tout dire...

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Je suis enfin parvenu à voir cette curiosité sortie pour la première fois en salles fin 2017 mais quasiment invisible, faute à une distribution fantomatique.

Le duo infernal Léaud-Mocky tient le rôle principal de ce téléfilm réalisé par un Godard déjà bien perché, on peut même y apercevoir, si on ne cligne pas des yeux, Nathalie Richard et Irène Jacob (1) parmi les figurants. Et on y entend Leonard Cohen, Joni Mitchell, Bob Dylan, Janis Joplin, Arvo Part ou encore Bela Bartok.

Et vous savez qui a diffusé cette folie en 1986 dans le cadre de la série télévisée Série noire ? TF1

Les temps ont bien changé...

(1) Si quelqu'un pouvait me confirmer ça car je suis sûr à 99.9% de l'avoir reconnue mais elle n'est pas créditée au générique (Nathalie Richard non plus d'ailleurs) et sa filmographie semble avoir oublié ce passage éclair

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Il n'est pas nécessaire d'avoir vu "Sauve qui peut (la vie)", film que j'ai par ailleurs réévalué en le revoyant il y a peu, pour trouver passionnant ce que raconte Godard dans ce court. Car il s'agit d'une réflexion globale sur ce que pourrait être le scénario. JLG n'est pas le seul à avoir toujours trouvé aberrant que ce qui sert à financer un film repose sur de l'écrit alors que le cinéma est avant tout de l'image, mais c'est très certainement celui qui l'a le plus et le mieux théorisé.

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On ne devrait jamais revenir sur certains films, uniquement rester avec le souvenir d'un miracle : Anna Karina + Godard + La scène du Louvre.

J'ai vécu de très longues années persuadé que ce film était parfait, et bêtement je l'ai revu...

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Celui-ci je l'ai revu pour vérifier si mes réserves au sujet du JLG des années 80 étaient justifiées et je réévalue ce "Sauve qui peut (la vie)" car si le sexe, les insanités, bref la provocation bien bien datée, sont un sérieux frein il y a les fulgurances formelles, l'effet que produisent ces ralentis image par image, ces plans qui ressemblent à des photos en mouvement, cette manière de chercher en permanence...

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Si "Une histoire d'eau" est présenté comme écrit et réalisé par Truffaut et Godard, il faudrait pour être précis ajouter que ce court a été filmé par Truffaut et monté par Godard. Et ce mini film d'aventure est la preuve que deux mondes a priori très différents peuvent s'avérer complémentaires.

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J'ai abordé ce "Détective" non sans une certaine fébrilité : parce que Johnny dans un Godard des années 80, loin d'être sa meilleure période, ça pouvait piquer.

Et pourtant, même si c'est daté, même si on n'est pas si loin par instants d'une "Beineixerie", ce truc a un charme fou, Godard fait du Godard, et puis il y a Jean-Pierre Léaud, et ça c'est un point de plus direct.

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Et dire que beaucoup disent que Godard est devenu illisible depuis les années 90. Désolé mais il avait visiblement déjà, et tant mieux, un sacré pète au casque en 65.

Anna Karina, je vous aime

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Les films les plus ouvertement politiques de Godard ne sont pas forcément ceux qui m'intéressent le plus, reste que cette "Chinoise" est le reflet d'une sacrée époque en terme de débats d'idées et d'engagement (malheureux ou non) via l'art, que les expérimentations esthétiques et narratives de JLG y sont omniprésentes. Et le trio Anne Wiazemsky - Jean-Pierre Léaud - Juliet Berto est quand même un des trucs les plus sexys que le cinéma ait porté.

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Jean Cocteau à la sauce Godard c'est forcément très particulier. JLG s'amuse, y compris à lui-même doubler Belmondo en post-synchronisation, et c'est plutôt amusant malgré un fond (heureusement) daté.

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Charlotte toujours, et Véronique, et Patrick. Là le cousinage Godard - Eustache est évident, ce court rappelant l'esprit d'une époque similaire à celle du "Père Noël a les yeux bleus".

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Ah ben tiens j'avais oublié de noter ce Godard, peut-être parce que je le trouve anecdotique dans sa filmo, en tout cas trop caricatural et facile par rapport à ses autres réalisations des années 60. Il avait d'ailleurs fait presque la même chose, en terme esthétique, deux ans plus tôt dans "Vivre sa vie" mais malheureusement Macha Méril, malgré sa plastique avantageuse, ne possédait pas le dixième du magnétisme d'Anna Karina.

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Étrangement je m'étais toujours figuré ce "2 ou 3 choses que je sais d'elle" comme un Godard "sage", genre Nouvelle Vague, impression probablement renforcée par l'affiche de la version restaurée.

Mais non, on est un an avant les évènements de 68 et ça se sent. Ça cause sexe, politique et "Godarderies", donc ça plane à 15000.

Bien évidemment Marina Vlady y est formidable et elle est accompagnée d'une autre "scotcheuse de rétines" plus surprenante, Annie Duperey, renversante de beauté.

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"Je vous salue, Marie" est typique de la période que j'aime le moins chez Godard, celle où il semblait obsédé par le fait de provoquer et était finalement, chose rare chez lui, suiveur d'un certain cinéma de l'époque qui portait un regard plus que "suspect" sur le corps féminin.