Les meilleurs films de John Ford selon Toshiro

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Un film qui résume ce que c'est que le mythe du western ("print the legend"), ce que c'est que le mythe de l'Amérique (où "the legend becomes reality") et ce que c'est que le m..., pardon, la réalité de la démocratie : une histoire de compromis(sions) et de malentendus aux conséquences fort heureusement assez heureuses, enfin pour le peuple tout du moins.

Et puis le reste, c'est du très grand John Ford, donc subtilement ambigu dans l'écriture, toujours plein de sens dans la mise en scène (la façon d'utiliser les portes notamment), très bien photographié et excellemment interprété (Mr. Peabody, je vous aime !).

Bref, une leçon de politique, d'histoire de l'histoire et de cinéma.

Annotation :

Étrange objet que ce Quiet man (que je n'ai malheureusement pu voir qu'en VF)

On dirait un film optimiste, presque rayonnant de joie même - chose assez étonnante chez le trés bougon et trés mélancolique voire nostalgique John Ford. Et qui plus est, c'est aussi un film dont l'histoire, particulièrement simple et linéaire, amène a priori à se demander comment le vieux borgne parvient à l'étaler sur un peu plus de 2 heures.

Réponse : parce que c'est John Ford, lequel aime digresser. Et ici, il dgresse comme jamais à ma connaissance dans ses fameuses scènes communautaires. Et puis, il prend son temps, nourrit sa petite histoire d'une foultitude de petits incidents, d'éléments sensés être pittoresques et donne une belle place à chacune de ces sacrées trognes qui composent ses seconds rôles. En VO, les accents, ça doit être quelque chose...

Au final, le squelette du film, qui paraissait si maigre au début, se nourrit de tout ces à côtés parmis les plus dingos. Et ces derniers s'accumulent et s’agglomèrent alors autour de lui, à l'image de la dernière et digne d'un certain village d'irréductibles gaulois scène de bagarre entre John Wayne et Victor McLaglen.

Une bagarre qui, selon l'effet boule de neige, pourrait presque être lue comme une leçon de politique selon John Ford, autrement dit une métaphore de la façon dont une somme d'individualités "fait peuple", comme le dit J-B. Thoret. Ou comment une communauté s'agrège, par cercle concentrique, autour d'un événement et se soude via son spectacle, qui pourrait tout aussi bien être une campagne électorale qu'un combat de coqs.

Et enfin, dernière remarque que m'inspire le film : cette impression que John Ford utilise là ses couleurs ultra-pétantes comme le noir et blanc auparavant. C'est-à-dire de la façon la plus expressionniste qui soit. Tant pis pour les daltoniens.

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James Cagney chez John Ford : l'évidence même tend ces deux irlandais aux fort caractère étaient fait pour se rencontrer. Du reste, le camarade de Cagney est lui aussi en grande forme.
Résultat : comme d'habitude, un enrobage d'humour et de tendresse qui emporte tout sur son passage pour finalement laisser poindre une certaine amertume. La guerre, c'est d'abord les hommes, la camaraderie, semble dire Ford. Et c'est seulement là qu'elle peut donner lieu à du cinéma "jovial". Le reste du temps, c'est la mort. Alors autant ne pas trop s'attarder sur cet aspect et rigoler tant qu'on peut, d'autant qu'on sait qu'on est en sursis. Le film privilégie donc l'arrière au front, et la reconstitution de studio à la vraie boue.

Annotation :

On parle beaucoup du rapport que ce film entretient avec La Prisonnière du désert : il serait une sorte de relecture du pauvre, désabusé où Ford, occupé par son chagrin causé par la mort de Ward Bond, aurait eu la tête ailleurs, voire n'en aurait eu rien à foutre, cause d'un résultat peu satisfaisant. Tout ça, bien sûr, n'est pas à remettre en cause.

Mais je m'étonne qu'on ne parle pas plus du rapport que semble aussi entretenir film avec Le Sergent Noir, film qui précède ces 2 cavaliers d'à peine un an et avec lequel il semble partagé un peu la même volonté de confronté l'Amérique à "sa peur du noir". Parce que, oui, évidemment, Woody Strode en Indien, a priori, c'est ridicule. Mais pas plus que Scare, le Commande aux yeux bleus de La Prisonnière du désert. A moins que, dans les deux films, la chose soit voulue. Et de fait, dans les deux films, ce qui effraie tant les personnages peu sympathiques, c'est le métissage, et, j'ai l'impression, d'avantage avec des noirs qu'avec des indiens, grande peur des blancs racistes d'une certains partie de l'Amérique.

Aussi, quand je vois le sort réservé à fis blanc élevé par les Commanches avant d'être ramené de force parmi les "siens" pour finalement commettre l'irréparable, je ne peux pas m’empêcher de penser au sort réservé à certaines victimes noirs du KKK. Comme elles, le personnage est pendu à un arbre suite à un lynchage.

Le choix de faire jouer un Indien qui fait terriblement peur au blancs dans le film par Woodie Strode pourrait consister de la même façon à parler des rapports entre blancs et noirs sous couvert de parler des rapports entre blancs et indiens. Vu comme ça, le film me parait beaucoup moins je-m’en-foutiste qu'on peut le dire.

Après, c'est vrai que c'est plutôt terne. Mais le personnage de James Stewart, en plus d'être assez drôle, se rattrape vers la fin. Celui de Linda Cristal est très beau. Le sujet et passionnant (qu'il soit pris au premier degrés ou de la façon métaphorique envisagée plus tôt) et la façon relativement frontale et anti-romantique de l'aborder me plait plutôt bien.

Donc, bon, petit film de Ford, sans doute, mais qui a ma sympathie malgré ses défauts.