Les meilleurs films de plus de trois heures selon Arthur Debussy

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Deuxième fois que je vois ce film, et il faut bien deux visionnages, sinon plus, pour appréhender la richesse du fond et de la forme de ce monument... Cette fois ça y est, je le dis sans hésiter, c'est un chef-d’œuvre, et le chef-d’œuvre de Visconti. L'aristocrate italien livre une chronique quasi sociologique, un documentaire presque, sur sa caste qui s'éteint, avec mélancolie, lucidité et un humour discret mais ravageur. Les acteurs sont éblouissants, la mise en scène est magistrale, le fond historique et sociologique est passionnant, les décors naturels ou en intérieur sont magnifiques... Je m'incline devant cette réussite incontestable.

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Un monument particulièrement impressionnant, d'une modernité et d'une inspiration folles. Hanté par la présence intimidante d'Albert Dieudonné, ce film arrive à rendre Napoléon attachant, que ce soit lors de la séquence dans son enfance ou lorsqu'il essaie de séduire Joséphine, avec une maladresse touchante. Bien entendu, ce long métrage est aussi furieusement épique, jusqu'à son point d'orgue : les débuts de la campagne d'Italie. Si ce film n'est pas parfait, il est bluffant par son inspiration visuelle... et par l'énergie qui en émane !

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Magnifique fresque épique, digne de sa réputation. Je craignais un film académique, ce qu'il est un peu pendant quelque temps. Mais bien assez vite, la personnalité complexe et ambivalente de Lawrence prend le dessus, et façonne un personnage bien plus énigmatique - et intéressant - que ce que les apparences laissaient penser...

Bien entendu, on ne peut oublier d'évoquer le caractère furieusement épique de ce long métrage, qui prend son temps, mais qui le fait bien. Et qui en impose, par sa mise en scène ample et généreuse, la musique somptueuse de Maurice Jarre, connue de tous, qui donne au film une dimension supplémentaire, et ce casting d'acteurs tous plus talentueux les uns que les autres.

Parmi ceux-ci, trois acteurs émergent particulièrement : Peter O'Toole, bien sûr, qui porte le film sur ses épaules et incarne à merveille un personnage aussi contrasté. Anthony Quinn, qui incarne comme personne le bandit de grand chemin avec un bon fond. Et Omar Sharif, qui crève l'écran à chacune de ses apparitions, en prince bédouin droit et fier.

Bien sûr, ce film est quelque peu hagiographique et prend des libertés avec la réalité. Mais pour tout dire, il semble que personne n'ait jamais su qui était vraiment Lawrence et quel rôle il a réellement joué dans les événements de l'époque... Alors je prends ce film tel qu'il est, ou me semble être : un regard particulier et forcément subjectif sur un personnage historique fascinant, un poème épique sur le désert, l'Arabie, et ses peuples farouches, un témoignage passionnant sur la politique occidentale et arabe dans les débuts du 20e siècle... Et un film inoubliable, que je reverrai certainement avec beaucoup de plaisir.

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Premier film de Wiseman que je vois, et je dois dire que le bonhomme est à la hauteur de sa réputation. Il livre un documentaire de 3h17 exigeant, croyant en l'intelligence du spectateur (beaucoup de choses sont juste suggérées), parfois éprouvant par sa longueur, son aspect tentaculaire et son absence de rythme... mais profondément stimulant.

Le titre de ce film est trompeur, Wiseman n'a pas réalisé un documentaire sur le livre ou le lecture. Il a réalisé un film autour de la problématique suivante : en quoi une institution culturelle telle qu'une bibliothèque publique est-elle un pilier de la démocratie ? Une réflexion salutaire en 2017, alors que Trump venait d'être élu président des Etats-Unis, lui qui allait ébranler sérieusement les fondations d'une des plus grandes démocraties du monde...

Ce documentaire est avant tout sociologique - presque ethnographique - et politique. Il montre une institution qui se pense elle-même, par la voix de ses représentants, comment elle agit, et comment elle mesure son action. Et l'on se rend compte, comme pour toute institution culturelle me semble-t-il (du cinéma indépendant de quartier au théâtre municipal) qu'il s'agit de remplir un tonneau des Danaïdes...

Comment aider les personnes éloignées de la culture ? Car on sait que les personnes qui fréquentent les lieux culturels sont avant tout les personnes disposant d'un capital culturel (et souvent financier aussi) élevé. Comment rendre la culture accessible sans l'édulcorer ? Tout le film montre cette tension entre ces deux dimensions difficilement réconciliables.

Parmi les nombreuses qualités de ce film, j'ai beaucoup aimé le choix de Wiseman de donner autant d'importance à la parole, et donc à la pensée, des différents protagonistes, en la coupant le moins possible. Une façon d'élever le débat, et d'amener le spectateur à réfléchir sur lui-même et sur notre société, qu'elle soit américaine, européenne, ou d'ailleurs dans le monde. Tout cela fait de ce documentaire une œuvre d'un grand intérêt.

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Pas vu depuis une éternité, à revoir