Les meilleurs films des années 1940 selon takeshi29

Annotation :

Avec celui-ci je pense qu'on touche au chef-d’œuvre. On est presque dans le feel good dont on se demande chaque seconde s'il ne va pas tourner au drame.

C'est trépidant, intense, virevoltant au sens propre comme au figuré (Ceux qui l'ont vu comprendront), on passe par tous les genres, tantôt comédie aux dialogues exquis, film de super-héros sans armure, ou d'aventures, tragédie, thriller, biopic...

Et Grémillon démontre ici ce qui fait de lui un réalisateur d'exception : sa direction d'acteurs. Voir Charles Vanel et Madeleine Renaud (La femme délaissée dans "Remorques") évoluer à l'écran est quelque chose de prodigieux, ils semblent être véritablement le couple fusionnel du récit.

Ah oui au fait je crois pouvoir dire que c'est un des plus beaux films d'amour de l'histoire du cinéma, un des plus singuliers en tout cas.

Annotation :

Bon ben impossible de faire apparaitre dans le live (malgré ajout à des listes, etc) que ma note de 9 est inchangée, que ce film est une machine de guerre, un sommet de la comédie romantique. Et que la cuite interminable est un monument. Et que la froide Katharine ne l'était pas tant que ça et qu'elle pouvait être à mourir de rire. Et que le trio qu'elle forme avec Cary Grant et James Stewart est merveilleux. Bref c'était une époque bénie où tout ce qu'il y avait de plus talentueux dans les métiers du cinéma était réuni autour de comédies romantiques. (Alors qu'aujourd'hui c'est écrit avec les pieds, joué avec les genoux, filmé avec des moignons, puisque ça ne sert qu'à alimenter des robinets à images, où la qualité de l’œuvre n'a aucune importance.)

Annotation :

Brève critique pour souvenirs éternels...

Annotation :

Note inchangée de 9, c'est prodigieux à tous les niveaux, rarement un film aura aussi bien rendu gloire au théâtre, aux acteurs, rarement une fresque d'époque aura paru aussi neuve (Avoir fait ça sous l'Occupation parait inimaginable), mélangeant les tons (J'avais oublié qu'on rit aussi avec "Les Enfants du paradis") grâce en particulier aux dialogues de Prévert qui régalent en permanence, capables de passer de la saillie à la déclaration d'amour en une fraction de seconde.

On se croirait parfois chez Hugo, l'instant d'après dans un grand roman russe. Enfin bref c'est ça les œuvres immenses, on s'y noie on s'y perd avec bonheur, et on a finalement un seul regret : que ces 3 heures n'en durent pas dix.

Annotation :

http://www.senscritique.com/top/Les_meilleurs_films_d_Alfred_Hitchcock/608374

Annotation :

Ce mélo - road movie social et rital est définitivement une splendeur. Le regard de Bruno est un truc de fou, à te faire verser toutes les larmes du monde.

Annotation :

Quand on se trouve dans un cinéma très sympa il faut en profiter, ce que j'ai fait en enchaînant avec une autre superbe version restaurée de Bresson, celle de ces "Dames du bois de Boulogne" inspirées de Diderot et qu'Emmanuel Mouret ressuscitera 73 ans plus tard dans sa "Mademoiselle de Joncquières".

Il y a ici un fort parfum de "Liaisons dangereuses", les mêmes séductions et manipulations malsaines, les luttes de classes et de pouvoir, la cruauté. Et le jeu de la comparaison avec le pseudo-remake de Mouret est assez passionnant, car là où le plus jeune met de la fantaisie, de la sensualité, de la jouissance avant la déchéance, Bresson lui attaque le sombre d'entrée, ne donnant aucune illusion sur l'issue fatale. L'homme ne badine pas, ni avec l'amour ni avec le reste, chez lui l'humain n'est que noirceur et duperie, celui qui se laisse aller à l'innocence sera sacrifié. Ça c'est le fond, mais ce qui m'a particulièrement frappé ici c'est la forme, l'incroyable modernité de la mise en scène derrière son apparente rigidité.

Robert Bresson disait beaucoup de mal de ce film, peut-être pour mieux s'entendre répondre le contraire, toujours est-il qu'il se trompait.

NB : J'arrête mon périple en Bressonnerie pour ce soir, je tenterai de poursuivre demain en vous racontant Schubert et un âne, Monteverdi et une petite mouche, Tolstoï et un faux billet...

Annotation :

Quel beau mois d'août en matière de westerns ! J'ai habituellement un mal fou à en trouver qui m'épate vraiment par leur originalité et coup sur coup j'ai eu le droit à "Une balle signée X" et à celui-ci.

Deux westerns psychologiques particulièrement tendus, et ici en plus il y a Henry Fonda, un discours politique et humaniste qui fout les poils, et des plans tellement incroyables qu'on se demande si Charles Laughton ne les a pas volés pour sa "Nuit du chasseur".

J'ai peut-être trouvé celui qu'il me faut creuser dans le genre car j'avais déjà beaucoup aimé "Convoi de femmes".

Annotation :

"La Rivière rouge" est clairement l'un des tout premiers westerns que je conseillerais à quelqu'un qui comme moi se dit quelque peu réfractaire au genre. Car ici il y a tout : un récit épique déployé par un immense conteur, des personnages à la psychologie complexe avec en tête un père et un fils, une histoire de rivalité portée par un duo plus que charismatique, John Wayne et Montgomery Clift. Et enfin il y a la leçon de mise en scène de Hawks qui alterne avec une maestria jamais démentie scènes spectaculaires et plus intimes.

Annotation :

Michael Powell et Emeric Pressburger c'était un peu Placid et Muzo, Peter et Sloane, Davet et Lhomme, toujours en binôme pour écrire, produire et réaliser bon nombre de films qui sont restés dans la grande encyclopédie du cinéma.

Et ce "Colonel Blimp" est un excellent exemple de leur talent. Quarante ans de vie et d'Histoire à l'écran, quasiment trois heures qui passent comme une, avec ce contraste étonnant entre ce qui nous est raconté, profondément dramatique, et le ton employé, souvent enjoué.

Il y a beaucoup de l'élégance anglaise dans ce récit, comme dans le jeu tout en coolitude de Roger Livesey, alors si on ajoute à tout cela la grâce de Deborah Kerr on atteint ce qui pourrait ressembler à la définition du bonheur.

Annotation :

Oh la régalade, parce qu'ici c'est Guitry à son meilleur, endossant le(s) costume(s) de Talleyrand avec une gourmandise folle, faisant jaillir les bons mots au rythme d'une mitraillette au milieu d'intrigues politico-historiques et vaudevillesques. Et puis c'est aussi l'occasion d'avoir la confirmation que Guitry était un immense acteur qui ici, et il faut le signaler parce que ce n'est pas toujours le cas, n'est pas chiche en terme de réalisation, sa caméra virevoltant au milieu de décors somptueux.

A signaler que Sacha Guitry sera mis à l’honneur lors du prochain Festival de La Rochelle et que ce "Diable boiteux" fera partie d'un premier cycle de sept films que Les Acacias ressortira à l'automne.

(J'ai été surpris de constater à quel point le cinéma de Guitry restait encore relativement peu vu, mais à la sortie de la projection beaucoup de spectateurs, tombés sous le charme, se juraient de rattraper leur retard.)

Annotation :

Ce film du prolifique et pourtant inconnu Maurice Cloche, co-scénarisé par Jean Anouilh, épouse un rigorisme proche de celui de Bresson, parallèle d'autant plus évident que ce "Monsieur Vincent" rappelle par bien des aspects "Journal d'un curé de campagne". Ça ne dévie jamais, refusant la moindre facilité, et le jeu asséché de Pierre Fresnay est prodigieux.

Annotation :

J'ai beau lui enlever un petit point (Mais on n'est pas loin du 9 malgré tout) ce "Narcisse noir" reste mon Powell - Pressburger préféré avec "Les Chaussons rouges". Tout est d'une grande finesse dans le traitement d'un sujet complexe, enveloppé dans un esthétisme d'une grande élégance.

Annotation :

Cette fois c'est sûr Vittorio De Sica est celui qui m'aura fait verser le plus de larmes. Je croyais son "Umberto D." indépassable en la matière mais celui-ci rivalise tranquillement.

Sa façon de travailler le mélo est juste dingue, il installe comme à chaque fois la situation sociale dans la plus pure tradition du néo-ralisme italien, puis fait intervenir au premier plan la figure de l'enfant à laquelle il va nous confronter de manière de plus en plus frontale. Ainsi nous sommes pris au piège, l'empathie est totale et sans que ce soit le moins du monde du chantage à l'émotion le truc nous renverse un peu plus à chaque scène. Jusqu'à la fin où la douleur est intolérable, pour le petit protagoniste et donc pour le spectateur, avec un gros plan qui finit de vous achever.

Quand l'art de la mise en scène se met au service d'un genre souvent caricaturé, le mélo.

Annotation :

Qu'Orson Welles ait ou non participé à la mise en scène importe finalement peu tant ce "Troisième homme" est de toute façon baigné de son influence et de son charisme. L'influence des plans à la "Citizen Kane", le charisme monstrueux de l'acteur tel qu'on pourrait le croire de toutes les scènes alors qu'il en est bien souvent absent.

Ça plus la beauté vénéneuse d'Alida Valli, la cithare entêtante d'Anton Karas magnifiée par une très belle restauration, une ambiance hitchcockienne et un propos politique aussi complexe et à divers niveaux de lecture qu'un "M le maudit", on est bel et bien dans du gros gros culte.

Annotation :

Là c'est Autant-Lara à son meilleur, dans une variation noire et tragique de l'une de ses plus grandes réussites, "Le Mariage de Chiffon". Le récit est vertigineux sous ses aspects classiques, Odette Joyeux, encore elle, est impressionnante, à l'image de celle qui lui donne la réplique, la très grande Madeleine Robinson.