Les meilleurs films des années 2010 selon Mattlesith

Annotation :

Malgré ses aspects anodins, voire simpliste, Climax est une œuvre majeure de la filmographie de Gaspard Noé. Le réalisateur nous a habitué à aborder des sujets ultra complexe et casse gueule lors de ses films précédents (la vie et la mort avec Enter The Void, l'amour avec Love). Ici, les thèmes abordés tournent autour des relations humaines (entre autre bien entendu).
Avec cette sangria parfumée d'une dose relativement forte de LSD, les masques tombent et ce groupe de collègues/amis et familles sombre peu à peu dans l'enfer le plus terrible qu'il soit. Une plongée dans les abysses qui se solde par une lumière rouge épileptique unique, berçant des mouvements de caméra incertain mais surtout à l'envers. Comme si nos danseurs, quasiment tous à terre, cherchaient un échappatoire vers le haut, dans l'unique but de sortir de la maison d'Hadès. Ce parallèle est encore plus notable vu que leur lieu de répétition est isolé de tout, au milieu d'une neige causant un décès des plus glacial si on s'y aventure.
Notre groupe de jeunes prodige se connaissant depuis seulement 3 jours, ne possédait pas encore la cohésion la plus solide qu'il soit. Le début du film nous montre que tout le monde connaît quasi parfaitement la chorée, et que leurs profils correspondent bien d'un point de vue professionnel. Néanmoins, dès qu'il n'est plus question de travail mais d'affections et de relations personnelles, il est clair que ce laps de temps est bien trop faible pour que chacun puisse confier tout ce qu'il a sur le cœur à l'autre.
Ainsi ces déclarations et comportements forcés par la drogue n'engendre que peine et désarroi pour la plupart (on retrouve quand même certains qui se mettent bien; le renoi qui choppe facilement sa proie, ceux qui vivent leur trip perso et qui emmerde personne).
Le tout est porté par une playlist magistrale, qui ne fait que renforcer ce sentiment d'impuissance de chacun face à sa volonté. Les chorégraphies soignées du début laissent place à des mouvements non physiologiques, dépassant le cadre de la passion (exemple: celui qui reste dans son coin à se déboiter et se fracturer tous les os de son corps par des mouvements de danse beaucoup trop ample). La transition "Dickmatized" - "What to do" est un moment fort, où le retour du mouvement de caméra signifie les premiers effets corporels et gestuels de la drogue est un moment très fort.
Climax est fort en ses propos et ses images, et est pour sûr une de mes plus grosses claques de ces 10 dernières années

Annotation :

La plus grosse claque du cinéma d'horreur de la décennie. Avec It Follows, D.R Mitchell prend à contre pied les codes actuels et remasterise de la façon la plus subtile et élégante les bases du cinéma d'horreur. On sent bien l'omniprésence du cinéma de Carpenter avec beaucoup de rues vide, comme s'il fallait se cacher d'un mal qu'on a du mal à cerner et identifier.
Là est tout l'intérêt d'It Follows, comment vaincre un mal invisible ET invincible? L'intérêt du soutient psychologique de l'entourage d'une victime est primordial et est parfaitement mis en avant dans cet œuvre portée par une ambiance électrique.
L'omniprésence des couleurs froides, et plus particulièrement le bleu complète ce que le récit ne montre pas: la tristesse. La tristesse de devoir être confronté contre son gré à une menace vitale. Notre protagoniste n'a pas le temps d'être triste, toute ses émotions sont dévouées à la peur et la prudence.
Le parallèle qu'on peut faire avec la maladie et les malades chroniques est flagrant, c'est d'ailleurs le point central de ma critique sur ce film, dont je met le lien si dessous.

https://www.senscritique.com/film/It_Follows/critique/130772550

Grâce à ce film, on eu pas découvrir plein de petites perles d'horreur psychologique ("Grave" J.Ducourneau, "The Neon Demon" N.W.Refn etc....), ce qui renforce pour moi sa place dans ce classement personnel.

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L'histoire d'un simple mariage qui se transforme en course fatale contre la fin du monde. LVT mélange le temps et l'espace avec une justesse qui saura toucher chacun, autant par son fond que par sa forme.

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L'un des rares blockbuster des années 2010 (avec Fury Road) qui dégage un véritable intérêt pour les thèmes qu'il aborde. Souvent mis en confrontation avec 2001 de Kubrick (une des références de Nolan par ailleurs), Interstellar arrive néanmoins à se démarquer grâce à une très bonne écriture des personnages et de leur mises en relations.
Le film s'intéresse au fantasme de tout passionné de l'espace en allant explorer ce monde infiniment vaste, et proposant des lieux divergents qui savent rester un temps soit peu crédible pour le propos du film.

Annotation :

Mention spéciale car je ne pense pas qu'il sortira officiellement en 2019, mais quelle claque. Il a sa place dans mon top 5.

Alooooors, Mektoub my Love: Intermezzo se veut comme une véritable interlude entre canto 1 et 2 et remplie son rôle à la perfection. C'est à dire que le film ne va jamais chercher à faire avancer l'histoire dans son intrigue, mais va venir puiser dans ses personnages afin qu'on en apprenne sur chacun et qu'on continu sur la lancé de Canto uno, à savoir de rentrer dans cet univers si naturaliste qu'on à l'impression de voir à l'écran des scènes de la vie quotidienne.
Si les 40 premières minutes se veulent très Kechiche et nous permettent de reprendre contact avec nos protagonistes un an après le premier opus, les 2h50 qui vont suivre vont être assez déroutante.
Le spectateur lambda à comme habitude de voir un film pour se faire transporter par une histoire qui va venir le titiller dans son raisonnement narratif, voire esthétique dans certains cas. Ici il n'en est rien, Intermezzo est conçu pour faire vivre une expérience sensorielle unique.
La scène de boîte se construit autour de (très) longues séquences de danses séparées par des dialogues simples entre les personnages (principaux comme secondaires, il n'y a pas de hiérarchie dans cet opus). Les dialogues sont d'une simplicité déroutante mais pourtant très puissante. La longueur du film nous permet de sombrer dans l'ivresse de nos personnages et de comprendre la détérioration de leur état et de leur sujet de conversation (ex: le dialogue de 15 minutes entre Camélia et son amie sur la paire de fesse idéale pour un garçon). Cet alliance entre l'alcool et le temps permet de briser ce filtre de superficialité qui aurait pu nous empêcher de comprendre l'objectif de Kechiche; nous créer des liens avec TOUS ses personnages (pas pour rien que Amine arrive dans la boîte au bout de 1h30).
Maintenant parlons cul parlons polémique. Le thème général qui plane au dessus de la saga MML est le désir masculin. Nous suivons cette histoire au travers le regard de Amine (et sûrement de Kechiche). Il n'y a donc pas de soucis que le corps féminin soit mise en avant plus que celui de l'Homme, cela n'a rien de sexiste, bien au contraire. Le film retranscrit une soirée "banale" en boîte en respectant des critères réalistes sans tomber dans le stéréotype.
En somme, Kechiche atteint son apogée en offrant à son spectateur une immersion totale dans une expérience unique. Espérons une sortie en salle....