Les meilleurs films des années 2010 selon Fritz_the_Cat

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D'autant plus mérité qu'il a eu 9 ans pour tomber de son piédestal.
Au lieu de ça, les visions successives en ont fait l'un de mes trois films préférés au monde.

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Le Happy Feet du film post-apocalyptique. Stupéfiant de bout en bout.

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Park Chan-wook s'approprie son premier film de commande et hisse un simple thriller domestique vers des sommets d'érotisme impressionniste.

Un plan = un frisson.

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Sortie DTV France en 2010, ce qui permet à ce chef-d'oeuvre de se hisser très haut parmi le bilan. Sans doute le film que j'ai le plus montré en dix ans.

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Un cours de grammaire cinématographique qui doit autant au cinéma expérimental de Norman McLaren qu'aux teen movies de John Hugues. La love story la plus originale de la décennie, et l'une des adaptations de BD les plus habiles qui soient.

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Une merveille qui est à 50 nuances de Grey ce que Morse était à Twilight.
Sujet difficile, résultat sublimissime.

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Rien moins que du Edward Hopper en mouvement, avec tout ce que ça implique de mélancolie, de grace immobile et d'ambiances ensorcelantes.

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2h45 de cinéma total, pulsionnel et contemplatif à la fois, doublé d'un défi technologique impressionnant. Peut-être le meilleur Gaspar Noé.

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Très attaché au cinéma des soeurs Wachowski, cette symphonie humaine à six temporalités mêlées m'a forcément laissé béat d'admiration. Des mésestimées suites de Matrix au récent Sense8, une carrière décidément passionnante qui tient toutes les promesses de Bound.

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Un exercice de montage d'une richesse infinie, où la documentariste assemble des chutes de ses précédents travaux en un voyage émotionnel aux quatre coins du globe.

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La plus riche et la plus étonnante proposition horrifique de ces dernières années, dont la photo à la fois douce et éreintante parvient à traduire visuellement un comportement passif-agressif. Le premier 1/4 d'heure est à lui seul le meilleur film que j'ai vu en 2019.

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Trois âges de la vie d'une femme racontés en un film quasi muet. Un bijou de mécanique formelle dont la précision s'adresse directement au système nerveux, et qui compote la plus belle scène de transition de la décennie.

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« Hélas, [dit Hector] il n’y a plus de doute ! Les dieux m’appellent à la mort. […] C’est mon destin. Mais je ne mourrai pas sans combat ni sans gloire ni sans un exploit dont les générations futures se souviendront. » - L'Iliade

Face à des contreforts imprenables, Kylo Ren met pied à terre sur le champ de bataille pour aller combattre, seul à seul, son ancien mentor. Nulle Hélène de Troie ravie par ses adversaires pour motiver son geste, mais un désir de corruption. Restée lettre morte, la main tendue à Rey n'a provoqué aucun revirement chez la jeune femme, aucune alliance noire comparable à celle de Anakin et Palpatine. Meilleur soldat au milieu de ses troupes dépassées, cet Achille invaincu ne combat ni pour l'honneur, ni pour l'amour et, ainsi, ne peut vaincre Luke Skywalker, prêt à mourir pour sauver la cité de l'embrasement...

N'étant pas fan de Star Wars, la claque fut colossale. Le temps qu'un sabre laser change de main pour signifier une nouvelle alliance, et je me retrouve littéralement à frissonner, chose inédite dans mon rapport avec la franchise. Peu importe que le cinéaste conclue son oeuvre avec un épilogue magnifique, ses adversaires rangent son travail d'enlumineur dans le même panier de médicaments génériques made in Disney qu'ils consomment sans distinction.

Gloire soit donc rendue à Rian Johnson, qui a su renouveler et ressuciter l'essence esthétique d'une mythologie standardisée. Après tout, les signataires de la pétition contre cet épisode VIII ont raison : dans le climat des années 2010, Les Derniers Jedi est sûrement un très mauvais épisode de Star Wars. C'est sans doute pour cela que c'est un excellent film de cinéma.

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Avec un ratio d'un passage embarrassant pour 5 absolument bouleversants, je peux pardonner bien des choses à ce mélange de naïveté et de noirceur virtuose, qui conte 2h durant les conséquences d'un acte cruel, en adoptant jusqu'au bout le point de vue d'une gamine qui n'a même jamais connu son premier baiser.

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Un puissant chaman amazonien vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Des dizaines d'années de solitude ont fait de lui un chullachaqui, un humain dépourvu de souvenirs et d'émotions. Sa vie est bouleversée par l'arrivée d'Evans, un ethnobotaniste américain à la recherche de la Yakruna, une plante possédant la vertu d'apprendre à rêver...

Lui, il rejoint l'Olympe des films d'aventure méditatifs, aux côtés de Aguirre : la colère de Dieu, Le Nouveau Monde et Cabeza de Vaca. Quel voyage...

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Epoustouflant même dans ses idées les plus retorses (l'alcoolisme de Haddock, le flash back à deux temporalités mêlées), Le Secret de la Licorne fonce pied au plancher, maniant la profondeur de champ avec autant d'assurance que Hergé s'amusait de sa ligne claire.

Directed by Steven Spielberg, messieurs dames, le septuagénaire dont la jeunesse nous enterrera tous.

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De très loin, ma barre de rire de la décennie. Je suis très client des films dont on ne peut pas rire avec tout le monde, tant ils vont loin.

Comédie de cassos' écrite avec un sens du timing redoutable, Notre jour viendra aligne les bons mots cinglants sur 1h30 où t'as la sensation d'être peu à peu entré dans un monde parallèle. Tu sais que ces deux mecs sont infréquentables, que leur comportement est innomable, que tu ne devrais pas rire. Et pourtant, je me marre comme un goret tant les situations sont surréalistes, y compris dans un dernier tiers paysan qui a dû traumatiser Raymond Depardon !

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La rivalité amoureuse de deux clowns, en pleine Espagne franquiste. Qui d'autre que Alex de la Iglesia pouvait raconter une histoire pareille ?

Hilarant par son sens inné de l'exagération, Balada Triste vise les tripes et le coeur à force d'éprouver la résistance de ses personnages, lâchés dans une Espagne qui ne les incite nullement à se civiliser, à contenir leur désir de vengeance, leur amertume et leur colère.

Rien moins que l'une des fictions historiques les plus originales de l'histoire du cinéma.

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Ou le sort réservé aux habitants de Sarajevo alors que les para militaires serbes, désirant rester rattachés à la Yougoslavie, entourent et affaiblissent la capitale de la Bosnie-Herzégovine en réaction à son indépendance, déclarée le 5 avril 1992.

Cendres, gravas, snipers embusqués... Voià un documentaire douloureux mais conscient, ramenant toujours le débat à la rue, aux gens, à une somme de détails invisibles au sein du chaos. Aussi puissant que confidentiel, Le Siège est un chef-d'oeuvre d'autant plus essentiel qu'il nie par son existence le filtre abêtissant des chaînes d'infos.

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Peu importe le genre, seul compte le traitement.

Pas de gadgets clinquants, pas de costumes moulants, pas de méchants venus dominer le monde entier. Et, par conséquent, un cadre qui respire, des grands espaces dégagés. Puis un rythme qui prend le temps d'installer ses personnages, de s'y attacher.

D'une violence inouïe, Logan redonne chair et âme à un genre laminé par le fast-food. Retrouvant la noblesse du Spider-Man 2 de Sam Raimi, il n'en copie pourtant pas une ligne, jouant plutôt la carte du western moderne et impitoyable, quitte à tutoyer une noirceur réellement éprouvante.

Histoire d'amour funèbre et road movie beau à pleurer, Logan est le Un monde meilleur du film de super-héros. Au calme, l'une des sorties hollywoodiennes les plus respectueuses et respectables de la décennie.

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Deux amis qui ont vécu l'éclatement de l'ex Yougoslavie, aujourd'hui mercenaires middle class, acceptent un contrat juteux. Une liste de personnes à éliminer. Simple.

J'ai jamais senti à ce point qu'un truc va mal se passer. Le montage de la première demi-heure est démentiel, accumulant de bêtes moments de la vie de tous les jours. La tension monte autour d'un repas, et t'es incapable de mettre le doigt sur ce qui cloche. Par contre, tu le sens au fond de tes os.

Le reste est un road movie qui s'enfonce dans des abîmes d'atmosphère oppressante. Tous les décors sont un délice de terreur banale. Le son et les silences, une menace permanente. Faux film de porte-flingues, Kill List est une merveilleuse agression, car on n'en maîtrise rien.

Ami lecteur, amie lectrice, si tu n'as jamais entendu parler de Kill List, fais-toi un cadeau : ne cherche rien, ne Google pas son titre, vois-le l'esprit vierge. Pour peu que tu y sois sensible, l'effet sera semblable à un réveil au milieu d'un territoire inconnu, sans savoir comment tu y as atterri.

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Pendant que la concurrence peine à nous faire réellement retomber en enfance, tirant sur la corde fatiguée d'une nostalgie perpétuelle, Ernest & Célestine te fait limite regretter de ne pas avoir de gosses afin de voir le film à leurs côtés ! Formidable histoire d'amitié impossible, il est aussi un tour de force visuel qui abat d'emblée toute réticence, limpide jusque dans le contour apparent de ses personnages.

Du dialogue au doublage, du trait au mouvement, c'est rien moins que le meilleur film d'animation de cette décennie - en tous cas mon préféré !

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Le cinéma d'horreur perd en intérêt au fil des années, tant on en a fait le tour adolescent. Par la simple grace maladive de sa mise en scène, Aster m'a permis de renouer avec un sentiment de trouille enterré depuis longtemps, et ce sans faire appel à la moindre nostalgie déplacée vis-à-vis de mon enfance dont tout le monde se fout. Au contraire, il insuffle à son oeuvre une singularité inattendue, et donc précieuse, épaulé par des comédiens exceptionnels.

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Oeuvre poupées russes dont chacun des trois actes rebat les cartes, film de casse qui mue peu à peu à en histoire d'amour interdite et, accessoirement, pure merveille de cinéma fétichiste (une dent, un pied nu et un ouvrage vétuste y sont traités avec le même érotisme dévorant), Mademoiselle est l'aboutissement du travail de Park Chan-wook depuis Sympathy for Mr Vengeance.

Dans ce thriller où un couple kidnappe une fillette par désespoir financier, le public était baladé d'une émotion à son contraire. Mademoiselle décuple ce tour de force par le génie de sa gestion du huis clos, révélant une scène après l'autre l'emprise masculine et féminine des personnages les uns sur les autres, jusqu'à atteindre des sommets de manipulation narrative.

Pour mesurer la maîtrise du cinéaste, il suffit de voir comment il réinvente l'arbre gigantesque qui jouxte la bâtisse, véritable souvenir mortifère ici, alors qu'il était un lieu de joie enfantine dans son précédent film, l'américain Stoker.

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Chef-d'oeuvre de remake qui défait les coutures du film dépressif de Ferrara, Bad Lieutenant ressuscite au passage le Nic Cage de Leaving Las Vegas, Volte/Face et Sailor & Lula, embrayant sur un polar aussi drôle qu'inattendu. L'une des sorties américaines les plus attachantes de la décennie.

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Impressionante joute verbale de 2h, The Social Network cause certes de Facebook mais aussi et surtout d'ambition, de rivalité. Jeunesse oblige, il le fait avec un humour salvateur, pendant que Fincher emballe le tout avec une maîtrise insensée - la moindre rupture de ton vaut en intensité n'importe quelle scène d'action.

Divertissement magistral, film de procès impitoyable que caresse d'une main froide la musique de Trent Reznor, le long-métrage met à l'amende toute concurrence sur le terrain du biopic. Jesse Eisenberg, Justin Timberlake et Andrew Garfield y trouvent leur meilleurs rôles, haut la main.

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Peu importe que la photgraphie de Emmanuel Lubezki, épaulé par les idées de Inarritu, atteigne des sommets dont on osait à peine rêver devant les superbes Sleepy Hollow et The Tree of Life. Condamné pour ses excès, The Revenant est souvent jugé orgueilleux, pédant.

Pas grave, les fans du dessinateur Frank Frazetta en étaient déjà à leur troisième orgasme au bout du premier 1/4 d'heure, tandis que les amateurs d'expérimentations sensitives demésurées n'en pouvaient plus de joie devant ce monstre en courte focale, exemple rare de blockbuster doloriste.

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Assimilable à un conte de fée dépressif (la bordure de la forêt, frontière symbolique du monde civilisé ; les enfants perdus dans la nature, proies de tous les dangers), The Witch tire le maximum de sa rusticité, mettant dans la bouche de ses comédiens une grammaire anglaise qui, à elle seule, invite au voyage, aidé par un casting exceptionnel que domine Anya Taylor-Joy.

La première vision de ce drame familial d'époque m'avait laissé de glace. Ne croyez donc pas ce qu'on vous dit, The Witch n'est pas un film à voir absolument. Mais il est, absolument, un film à revoir, sa beauté hypnotique -digne des plus beaux crépuscules de John Atkinson Grimshaw -, le hissant aux côtés du suédois Häxan, du hongrois Le Marteau des sorcières et du japonais Kiki la petite sorcière.

Donc parmi les plus sompteux films sur la sorcellerie, ceux dont la modernité du propos et la richesse formelle ne souffrent aucun compromis.

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Une histoire de fin du monde vécue par une famille coupée du monde.

Excessive dès son ouverture où se déchaînent les éléments. Radicale jusque dans le silence qui suit son dernier plan. Et puis il y a Kirsten Dunst, qui reçut ici le prix d'interprétation qu'elle méritait depuis toujours. Sa fragilité psychologique, sa mise à nu (au propre comme au figuré) et l'implication viscérale en coulisses sont payantes au-delà du raisonnable. Conscient de tenir une performance inouïe, Lars von Trier la filme avec le même acharnement thérapeutique que ses précédentes héroïnes.

Le réalisateur et la comédienne ont tous deux connu la dépression. Kirsten, durant cette phase, eut le réflexe de se filmer. Elle et Lars décidèrent d'utiliser ces vidéos, qu'on imagine très douloureuses, pour trouver le ton de Melancholia. Pas étonnant que ce chef-d'oeuvre de terreur, seul film à m'avoir réellement fait flipper ces dix dernières années avec Hérédité, suinte un tel mal-être jusque dans une première partie festive, remplie de gags vachards.

Sans pression, le meilleur récit d'apocalypse de cette décennie.

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A la fois errance urbaine et film en costumes, Byzantium vogue entre passé et présent pour illustrer le parcours d'une mère et de sa fille (sublimes Gemma Arterton et Saoirse Ronan), poursuivies par une confrérie millénaire dont les membres considèrent leur existence contre-nature...

Envoûtant dès les premières images - on y voit une adolescente remplir un journal intime dont elle arrache les pages pour les jeter au vent -, le film de Neil Jordan trouve immédiatement le ton juste. Très proche du suédois Morse dans son approche du fantastique, il garde constamment en tête la solitude perpétuelle qui est le lot des suceurs de sang, et présente (chose rare) un personnage de succube qui ne tue qu'après avoir obtenu le consentement de ses victimes.

Réalisateur de Entretien avec un vampire et La Compagnie des loups, l'Irlandais Neil Jordan confirme son statut de bienfaiteur du genre. Byzantium, vision après vision, me laisse toujours ému, certain que le film de vampires a gagné, avec cette série B de prestige, l'un de ses plus beaux fleurons modernes.