Les meilleurs jeux de FromSoftware selon LeMalin
(Work in Progress, ajouts à mesure des annotations (et donc de ma motivation), on garde le faux suspense sur le propriétaire de la première place)
Comme beaucoup l’ouragan From Software m’a sévèrement aspiré au milieu des 10’ avec l’émergence de ce qu’on appelait communément les ...
13 jeux vidéo
créée il y a 5 mois · modifiée il y a environ 22 heuresElden Ring (2022)
Sortie : 25 février 2022. Action, RPG
Jeu sur PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One, Xbox Series X/S, PC
LeMalin a mis 9/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Pouvait-il vraiment en être autrement ? Non content d'avoir écrasé la dernière décennie, From Software réussit à franchir un nouveau palier, la créativité du studio semble sans limites et on en vient à se demander s’ils perdront un jour le feu sacré.
Elden Ring, la synthèse de quinze ans de savoir-faire accumulé, le résultat de multiples perfectionnements et itérations d’une formule concentré dans un open world vertigineux qui sonne très vite comme une évidence.
La promesse d’une aventure haletante et unique à chacun, la découverte d’un monde somptueusement corrompu qui regorge de surprises jusque dans ses plus profondes entrailles, des rencontres épiques avec une famille de demi dieux complètement dégénérés, et surtout une immensité parfaitement dissimulée qui ferait presque douter de l’existence d’une fin.
La générosité si débordante est telle qu'elle lui fait presque défaut, se heurtant à un recyclage inévitable parfois assez pénible et parasitant un peu le rythme sur la longueur (la cime des géants, goutte de trop ?). De bien maigres griefs face à l‘étendu du chef d’œuvre.
Elden Ring c’est aussi un nouveau pas décisif vers le confort utilisateur récompensé par un succès retentissant. Le challenge est présent (et certains noms comme Malenia resteront gravés dans la mémoire des joueurs même les plus aguerris), le danger est partout, mais il est toujours possible de s’en dédouaner en appelant à l’aide (même si craquées et conspuées les invocations sont une idée fun et maligne), s’en détourner à dos de monture (Torrent, la vraie star du jeu) ou de s’en défaire en puisant dans les nombreuses possibilités offertes par un gameplay si riche qu’il demandera bien plus d’une partie pour en expérimenter les limites.
Au fond qu’importe si des personnes voient le bout du voyage sans apprendre à jouer ou comprendre ce qu’il se passe, les félicitations sont de rigueur car c’est avec beaucoup d’élégance que Miyazaki et ses équipes ont su rendre leur œuvre plus accessible sans jamais dévier de leur vision.
Sekiro: Shadows Die Twice (2019)
Sortie : 22 mars 2019. Action-Aventure, Infiltration
Jeu sur PlayStation 4, Xbox One, PC, Streaming
LeMalin a mis 8/10, l'a mis dans ses coups de cœur et a écrit une critique.
Annotation :
La mort est l'aube de l’immortalité (Cf Critique).
Demon's Souls (2009)
Sortie : 25 juin 2010 (France). Action, RPG
Jeu sur PlayStation 3
LeMalin a mis 8/10.
Annotation :
Devenu par la force des choses le point d’origine d’une saga légendaire, il se visite désormais comme un musée où l’on découvre les fondations de ce qui fera le succès des productions From Software dans la décennie suivante et plus encore.
Bien sûr, y retourner à notre époque c’est se frotter à un game design assez rustre, grincer des dents sur des mécaniques pas encore pleinement abouties (ce système de soin rébarbatif à base d’herbes de toutes les couleurs en tête, la complexité inutile de la forge pas loin), (ré)apprendre à apprécier la joie d’une longue marche en cas d’échec, et profiter des sites de soluce à jour pour enfin comprendre quelque chose à cette histoire de tendance des mondes.
Mais Demon’s Souls c’est aussi une ambiance singulière sublimant un univers timoré et une histoire sans espoir, des zones délicieusement retorses (et quelques écarts de level design malheureux) jamais avares en danger ni en idées, une succession de boss emblématiques marquants par leur variété, une idée saugrenue (le vieux héros aveugle) grotesque (le boss final est une exquise plaisanterie) ou innovante (le vieux moine et sa possibilité PVP), leur mise en scène (le majestueux roi de la tempête et sa famille de raies volantes) ou plus simplement leur dimension profondément tragique (la maiden Astrée et son sublime thème musical au clavecin qui dégouline de terreur et de désespoir) venant malicieusement prendre à revers les élans épiques généralement attendus dans un jeu d’action typé medieval fantasy (prenez le pauvre dieu dragon pour vous en convaincre), confirmant au passage que le challenge n’est pas toujours une finalité ni même le seul critère au jugement de leur qualité (A ce titre, seul le faux dernier boss s’accommode un tant soit peu à un duel digne de ce nom selon des critères plus moderne),
Notez aussi une structure plus scolaire que ses successeurs avec des enchaînements de niveaux regroupés en monde (dont on pleure toujours la perte du 6e hélas sacrifié pour une honorer une sortie précipitée) tous reliés au hub, moins immersive que des zones interconnectées certes, mais offrant en contrepartie beaucoup de liberté, de flexibilité, et de rejouabilité à l’ensemble.
Armored Core VI: Fires of Rubicon (2023)
Sortie : 25 août 2023. Action
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 8/10.
Annotation :
Retour en force pour une licence phare du catalogue From Software après un hiatus d’une dizaine d’années, profitant pleinement des nouveaux moyens du studio (on peut parler du premier AAA de mécha) pour se payer des grands moments de mise en scène, étaler des dédales de structures métalliques à perte de vue, et redéfinir la notion de gigantisme avec panache (passer d’écraser des tanks avec ses pieds à l’assaut d’un navire minier STRIDER ça vous la coupe).
Si la direction artistique austère et la visite de planètes industrielles à l’état post-apocalyptique n’offriront ni l’émerveillement ni la variété des grandes œuvres fantasy du studio (laissant au passage certains joueurs sur le carreau), les amoureux de la photo se consoleront avec les possibilités très poussées de personnalisation du mécha -quitte à aller emprunter les plus belles créations de la communauté pour se la péter avec une EVA-01 flambant neuve.
Profite aussi de la présence (et l’expertise) de Masaru Yamamura (lead game designer sur Sekiro) en tant que directeur pour reprendre l’idée de la jauge de posture (ici de vacillement) de ce dernier et en faire une nouvelle mécanique (trop) centrale dans des combats d’une vraie nervosité où le compte des munitions ne se fera qu’après anéantissement de l’adversaire.
De quoi s’affirmer comme un très bon jeu d’action, capable de varier suffisamment ses objectifs pour tromper la répétitivité, et ajuster sa difficulté pour alterner entre phases de destruction massive gratuite et affrontements plus relevés (avec bien sûr quelques boss au programme). Retenez bien que le skill n’est qu’une arme secondaire posée sur l’épaule de votre mécha qui ne pourra de toute façon pas éviter toutes les balles et projectiles qui lui sont destinés (occasionnant quelques surcharge pyrotechniques), et devra s’en remettre à la capacité de son pilote à trouver -et surtout adapter- les builds les plus efficaces pour triompher (notez au passage de sérieux effort d'accessibilité en customisation, malgré la terreur des premières heures face à de nombreuses lignes de stats).
Assumant pleinement une structure archaïque mais pour autant complètement pertinente avec un découpage en missions linéaires (et cadenassées par des barrières rouges arbitraires) et de courtes durées, ACVI trace sa route hors de la tendance et de la modernité, sans jamais renier ou transformer les fondamentaux de la saga.
Dark Souls: Remastered (2018)
Sortie : 25 mai 2018. RPG, Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 4, Xbox One, Nintendo Switch
LeMalin a mis 8/10.
Annotation :
(Découvert dans sa version remastered, ce qui à quelques dizaines d’images par secondes près est la même chose).
Devenu un monument incontournable du paysage vidéoludique, Dark Souls premier du nom impressionne par l’architecture de son monde, un ensemble de zones très identifiables unies dans un grand millefeuille savamment préparé, sorte de prolongement spirituel d’un Metroid Prime avec un axe Z. A ce titre la décision de ne pas proposer de téléportation est aussi courageuse que pertinente, contraignant le joueur à peser ses déplacements et à véritablement s’approprier les lieux ; ce qui ne serait évidemment pas une force sans un level design si cohérent et minutieux.
Intimidant de par sa réputation (et le fameux mythe de la difficulté) et ses mécaniques tranchées -ou pour sa lourdeur supposée qui ne fait jamais défaut à un rythme de combat parfaitement étudié, il est de ses œuvres qui tire le meilleur de leur radicalité, enhardie par une vision qui ne laisse encore peu de place à des concessions pour le confort utilisateur.
Chef d’œuvres pour certains, il n’en reste pas moins perfectible sur certains points ou maladroit sur certains boss (qui avait envie de combattre un démon Capra et ses deux chiens dans un cagibi ?). La preuve des progrès et perfectionnements à venir pour une formule qui ne pose là que les premières pierres de la domination à venir. Pas toujours à la hauteur de ses ambitions, compensant ses manques et ses vides avec les moyens à sa disposition, il finit par tirer la langue sur le segment final (ce qui deviendra ironiquement une récurrente dans beaucoup de souls-like) qui accélère la cadence et trouvera sa chute au milieu de la crise budgétaire avec un ultime affrontement qui aurait mérité meilleure mise en scène.
Pray the Sun.
Dark Souls: Artorias of the Abyss (2012)
Artorias of the Abyss
Sortie : 22 octobre 2012. RPG, Action-Aventure
Extension sur PC, Xbox One, Xbox 360, PlayStation 4, PlayStation 3, Nintendo Switch
LeMalin a mis 8/10.
Annotation :
C’est ici que démarre le culte autour des extensions des jeux From Software, la légende pas infondée selon laquelle elles transcendent parfois le matériau d’origine, et la tradition plus ou moins appréciée d’en dissimuler l’entrée à un endroit que nul ne trouverait sans la bénédiction du saint hasard ou l’ouverture d’une soluce au préalable.
Aspiré dans un passé bercé de légendes, c’est sur la promesse d’une rencontre au sommet avec le grand Artorias -héros célébré dont on avait tant entendu les exploits- que le joueur entame son voyage. Et si la rencontre en question ne déçoit en aucun point, elle se révèle moins épique et plus prématurée qu’attendue. Se présentant comme perdant d’un combat passé et de l’affrontement à venir, diminué de sa puissance et de son esprit, lui le traque abysse, parti avec son loup gris triompher de la noirceur de ce monde... à moins que l’histoire nous aient encore menti ? Le combat qui s’en suit est magistral, admirablement rythmé, exigeant mais juste, et bien sûr transcendé par les enjeux et la tragédie à venir.
Un véritable tournant pour From Software qui redéfinira sans doute ici sa façon de concevoir un boss (au détriment des allergiques au challenge). Et c’est bien là la force de l’extension, des boss mémorables et bien plus aboutis que ceux du jeu de base, pavant solidement la route aux exploits et succès à venir. Manus est fantastique, tout aussi (si ce n’est plus) marquant, et Kalameet ne démérite pas, porté par une jolie mise en scène et une quête secondaire réussie (Gough, autre légende dont on ne parle pas assez). Et si les zones visitées ne sont pas parmi les meilleures que Dark Souls a à proposer (du moins en termes de level design) elles sont un digne théâtre de l’action qui les habitent, sans qui ces rencontres n’auraient pu autant marquer les esprits.
Elden Ring: Shadow of the Erdtree (2024)
Sortie : 21 juin 2024. RPG, Action-Aventure
Extension sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Au cœur de l’extension d’un voyage immense qui n’en avait pas foncièrement besoin (c’est comme si le DLC était déjà inclus après la capitale), le royaume des ombres nous offre un terrain de jeu vertigineux qui épate par sa densité, ses intrications multiples, son architecture en mille-feuille, et sa capacité à contenir et cacher tant d’ambiances dans un tout si unifié (la comparaison avec Dark Souls premier du nom est à ce titre pertinente).
Le tout se découvre comme une balade presque reposante (sentiment paradoxal que l’impression d’une toute nouvelle aventure à très haut niveau), étonnant par le manque de danger de zones aussi vide que riche en atmosphère (cf. les bois abyssaux, belle tentative inaboutie). Derrière les familiarités un rythme quelque peu différent dicté avant tout par l’exploration en plein air, vecteur de moments mémorables (l’ascension du pic déchiqueté en tête), de fulgurances artistiques (contrastant facilement avec un remix d’Altus un peu morose) mais terni par un sentiment de récompense hélas trop régulièrement pas à la hauteur sur le plan purement vidéoludique (en plus de quelques culs-de-sac assez étranges).
Les combats moins fréquents et les donjons moins nombreux limitent tant bien que mal un recyclage inévitable déjà voyant sur le jeu de base (mais n’évite pas un best of de mini boss entre nostalgie et exaspération), et c’est bien sur les excellents combats de boss qu’il faudra compter pour avoir sa dose d’adrénaline.
Deux partis pris d’importance les concernant, celui de rendre la quasi-totalité des affrontements optionnels (et la quasi-intégralité de la carte accessible sans combattre), et celui d’un équilibrage propre à l’extension (où le niveau de personnage n’a plus d’importance en considérant que tout joueur s’y essayant débarque avec un build de end game) dépendant d’objets à collecter à droite à gauche (confirmant l’emphase sur l’exploration), résultant sur un challenge malléable du moins jusqu’à la rencontre finale où là tout le monde devra se sortir un peu les doigts.
Aussi au programme, pleins de nouveaux joujoux qui font plaisir, des thèmes musicaux (de boss) somptueux, et un approfondissement de l’univers captivant qui désépaissit les zones d’ombres (c’était dans le titre) et offre son lot de révélations (le village des shamans, les vrais savent).
Dark Souls II (2014)
Dāku Souru Tsū
Sortie : 14 mars 2014 (France). RPG, Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 3, Xbox 360, PlayStation 4, Xbox One
LeMalin a mis 7/10.
Annotation :
Souvent taxé de suite maladroite réalisé par une équipe B (les principaux efforts du studio étant concentrés sur le développement parallèle de Bloodborne), DS II est le petit frère malheureux d’un prodige qu’il a décidé de ne pas suivre aveuglément ; les cendres d’un monde dépossédé de sa mythologie devant lutter contre la malédiction des hommes restants pour retrouver sa valeur.
A l’unité fédératrice de son prédécesseur il oppose un voyage hétéroclite à travers un panel de zones variées dans leurs structures et leurs ambiances mais reliées sans le moindre effort de cohérence (avec parfois des transitions plus que suspectes). Si la perspective d’une grande liberté d’entrée de jeu saura séduire les férus d’aventures et plus particulièrement le amateurs de theory crafting déjà prêts à relancer une partie, c’est pourtant dans son deuxième acte bien plus linéaire qu’il nous offrira le meilleur de lui-même (exception faite d’une fin un peu chaotique, notamment avec la collection de souvenirs à explorer), calquant alors nos pas sur le chemin d’égarement du pauvre roi Vendrick, preuve que même s’il a décidé d’être différent il a tout de même des choses à raconter.
Inégal dans tout ce qu’il essaie de proposer, parfois rebelle sans raison profonde (le backstab qui ne protège plus, la gestion des i-frames de la roulade, l’étrange stat d’adaptabilité, l’appui d’une touche pour les murs illusoires...) il n’en reste pas moins constamment inventif et fourmille de petites idées plus ou moins intéressantes laissant l’impression d’un berceau d’expérimentations, assez fascinant au demeurant, mais manquant là encore d’unité dans sa vision.
Généreux malgré ses défauts, il tombe malheureusement dans le piège de la quantité au détriment de la qualité avec notamment une ribambelle de boss dont la majeure partie se situe entre l’anecdotique (le fameux syndrome du mob avec une barre de vie géante) et le soporifique, tandis que les autres laissent un goût d’inachevé, se tenant souvent sur un concept pas suffisamment exploité ou une ambition artistique trop esseulée. Une triste régression après l'extension du premier jeu, compensé par un gameplay un poil plus dynamique et surtout plus riche avec d’avantage possibilités de build et l’intégration bienvenue de l’ambidextrie.
Pray the Sun.
Dark Souls II: Scholar of the First Sin (2015)
Sortie : 3 avril 2015 (France). RPG, Action-Aventure
Jeu sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Xbox 360, Xbox One
LeMalin a mis 7/10.
Annotation :
C’est la version qu’il vous faudra très probablement surmontée s’il vous prend un jour d’investiguer sur le cas Dark Souls II, la vanilla (comprendre la version d’origine) se faisant désormais rare voire disparue de l’établi des revendeurs agrées.
Forte d’une fluidité accrue, d’un lifting graphique et audio appréciable, d’un contraste plus prononcé donnant une vraie utilité à la torche (censée initialement être une mécanique centrale dans l’exploration) et de l’intégration bienvenue des 3 DLC associés au jeu (il faudra par contre trouver les clés d’accès, planquées pour l’occasion) elle est surtout connue pour revoir significativement le positionnement des objets et des ennemis ce qui n’a pas manqué de faire réagir et continue parfois à alimenter des débats passionnés sur la meilleure version à choisir pour un nouveau venu.
La question reste épineuse pour qui voudrait l’étudier. Pour une expérience plus tranquille la vanilla est une meilleure alliée, elle qui ne donne pas l’impression de vous en vouloir de jouer, propose une courbe de progression plus calibrée (pas forcément un plus si vous voulez casser le jeu) mais ne sera jamais plus assez peuplée pour profiter (à l’envie) des zones dédiées au PVP.
Se voulant être une version améliorée SotFS fait en réalité du bon travail sur la réorganisation des objets et ennemis en donnant bien plus de cohérence à leurs emplacements, comblant au passage la sensation de vide parfois rencontrée dans le jeu d’origine. Mais cela s’accompagne d’un léger craquage de slip sur le nombre de mobs au km2, contraignant à une prudence parfois frustrante, et multipliant non sans sadisme les embuscades meurtrières (cela tourne même au gangbang sur le grand escalier du sanctuaire draconique).
Cauchemar des adeptes de no hit (avec l’ajout d’envahisseurs surprises) et des amateurs de courses slalom (pas aidés par des assaillants à distance en mode sniper) Scholar a aussi cette drôle d’idée de contraindre la liberté d’exploration (pourtant une force indéniable du titre) avec des personnages pétrifiés juste devant les portes, décision un peu contreproductive qui ne saurait être compensée par cette autre idée discutable de filer la braise de forge beaucoup plus tôt (et permettre ainsi une montée en puissance un brin excessive).
Dark Souls II: Crown of the Ivory King (2014)
Sortie : 23 septembre 2014. RPG, Action-Aventure
Extension sur PC, PlayStation 3, Xbox 360
LeMalin a mis 6/10.
Annotation :
Derrière son atmosphère glaciale qui rafraîchit d’entrée (avec à la clé de bien jolis effets d’enneigement sur les tenues) une idée incongrue : placer le lieu de l’affrontement final à quelques pas du point de départ. S’y rendre prématurément n’est évidemment pas conseillé – d’autant qu’il faudrait échapper aux griffes d’un vilain félin invisible (challenge amusant) - mais justifie l’exploration de la zone dans laquelle il faudra trouver les outils (et les alliées) pour surmonter l'obstacle.
Une exploration en deux temps, avec dans le premier un tour de chauffe contraint et balisé par le blizzard, et un second pour la complétion la plus totale avec désormais tous les chemins ouverts. Un effet de manche qui pourrait irriter mais permet en réalité un nouveau degré de lecture appréciable à la zone, et récompense suffisamment le joueur désormais mieux préparé à affronter un level design retors qui ne manquera pas l’occasion d’augmenter le niveau de danger (quitte à comme souvent en faire un peu trop).
Conceptuellement intéressant le boss de fin ne convainc pas pleinement dans son exécution faute en partie à une IA alliée chaotique. Plus contraignant qu’amusant en se privant des chevaliers de Loyce, et probablement trop simple pour marquer les esprits en les convoquant comme suggéré à nos côtés, il n’en reste pas moins une vraie réussite de mise en scène, un personnage noble et badass rejoignant la liste des grandes figures tragiques de ce monde tel Artorias, lui pas effrayé de s’offrir au chaos et de poser son trône sur la porte des enfers, confier son reste à une enfant des abysses (remarquer que pour une fois c’est le roi qui porte la culotte) malgré les risques encourus, héros martyr d’une histoire touchante comme DS II sait parfois nous en conter.
Reste le cas de la lisière gelée, un périple horrible conclu par un double boss qui ne l’est pas beaucoup moins, heureusement optionnel mais illustratif malgré lui de ce que DS II peut proposer de mieux dans ses pires heures.
Dark Souls II: Crown of the Sunken King (2014)
Sortie : 22 juillet 2014. RPG, Action
Extension sur PC, PlayStation 3, Xbox 360
LeMalin a mis 6/10.
Annotation :
Premier DLC et premier pas vers une communauté divisée potentiellement ravie de découvrir une aire de jeu plus cohérente et unifiée que ce à quoi le jeu de base nous avait habitué ; le tout dans une ambiance mélancolique assez réussie dont les accents verdâtres ne sont pas sans rappeler la cité d’Oolacile.
Loin d’être parfait pour autant, le level design se perd dans des tentatives de puzzle étranges et des phases de plateformes maladroites, entachant la visite d’une zone pourtant sympathique (en dépit d’un recyclage peu inspiré), et peinant qui plus est à récompenser le joueur à la hauteur des risques ou des efforts encourus.
Climax de cette petite aventure, la rencontre marquante avec Sinh l'endormi impressionne de par sa mise en scène mais ne convainc pas totalement faute d’un combat trop long pour son propre bien (en plus de jouer sur l’usure des armes de manière discutable), se posant cependant en témoin des progrès constants réalisés par le studio en matière d’animation de dragon (qui ne cesseront d’être surpassés par la suite). Un combat néanmoins plus intéressant que le précédent contre la sordide Elana, qui n’a pas trouvé mieux que de spammer les invocations comme en rêverait un joueur d’Elden Ring aux abois pour échapper à la mort.
S’offre aussi à vous un détour par la grotte des morts, un segment optionnel sans feu de camp peu convaincant et un brin énervant ponctué d’un boss (en l’occurrence un triple boss, inventivité quand tu nous tiens...) pas foncièrement difficile mais fastidieux et inintéressant. C’est pour une raison que tout le monde ignore ce qui deviendra une coutume perpétuée les trois DLC durant, ternissant à chaque fois le bilan.
Armored Core (1998)
Sortie : 1998 (France). Action
Jeu sur PlayStation, PS Vita, PlayStation 3, PSP
LeMalin a mis 6/10.
Annotation :
Amored Core premier du nom répond avant tout d’un fantasme propre à une niche de joueurs (essentiellement japonaise) : celui de pouvoir créer, optimiser et piloter un gigantesque mécha n’ayant peu d’autre but que de tirer sur tout ce qui bouge sur l’écran, en espérant fermement que le salaire de fin de mission suffira à éponger la facture de munitions.
Bien qu’encore assez raide sur les décollages ce premier épisode n’a pas à rougir de son gameplay étonnamment dynamique, et il ne serait pas déconnant d’imaginer les rares curieux explorateurs du passé à se fendre d’un « ça bouge plutôt bien pour se la PS1 ». Ces derniers seront en revanche probablement moins enthousiaste vis-à-vis de l’enchainement de missions redondantes (qui plus est dans des décors eux aussi sans variété) qui ne tardera pas à lasser même les plus motivés.
Car la véritable attraction du titre ne réside pas tant dans le déroulé des missions que dans leur préparation (et déjà à l’époque les possibilités de personnalisation étaient plutôt poussées). En bon mercenaire que vous êtes, remplir vos objectifs de meurtres et destruction est simplement le gagne-pain qui vous permettra d’investir en équipements et booster votre véhicule de fonction comme il se doit. C’est aussi accessoirement un bon défouloir permettant d’expérimenter votre nouvelle puissance de feu (AC possède certaines armes parmi les plus puissantes de la licence), les quelques boss ou ennemis d’élites rencontrés sur la route n’étant finalement qu’un crash test destiné à valider vos choix d’armements.
Et ainsi les fondations de la saga sont posées, dans ce qui ressemble désormais à un prototype des nombreuses suites et déclinaisons à venir.
Dark Souls II: Crown of the Old Iron King (2014)
Sortie : 28 août 2014. RPG, Action
Extension sur PC, PlayStation 3, Xbox 360
LeMalin a mis 5/10.
Annotation :
Tout commençait pour le mieux avec cette traversée vertigineuse en marchant sur une chaine gigantesque dans un décor soufflant magnifiquement le chaud et le froid, et la promesse d’un donjon toute en verticalité où s’enfoncer étage par étage dans ses profondeurs indéchiffrables nous rapprocherait d’un affrontement haletant avec l’hôte des lieux nous attendant bien sagement tout en bas.
S’il est entendu que le combat ne déçoit pas, la descente elle n’est en rien agréable. Cloisonné dans des environnements intérieurs visuellement peu emballants (recyclant au passage sans conviction l’ambiance de la forteresse de fer), et surtout pris au piège d’un level design mesquin multipliant les embuscades et les attaques kamikazes de mauvais goûts (rappelant que les petits malins derrières les pires heures de Scholar ont toujours du travail), c’est complétement éreinté que le joueur se présentera devant le chevalier Fumerolle pour passer ses nerfs.
Lui le grand ennemi de Velstadt (ne portez pas son heaume sous peine de l’enrager), prisonnier malheureux de la vile Nadalia des cendres (dont il faudra trouver et empaler toutes les statues au risque de subir ses affreux murmurements), nouvelle égérie du build force avec son espadon de 7m de long taillé dans un bloc d’ardoise.
Porté par des boss parmi les meilleurs du jeu dans sa globalité, c’est ainsi que le DLC sauve ses fesses de justesse. Le Fumerolle donc, mais surtout l’élégant Sir Alonne, rare figure d’honneur dans un monde ravagé par l’ambition (les amateurs de no hit apprécieront son Seppuku), dont la beauté du thème musical (un des premiers éclats de Yuka Kitamura) n’a d’égal que l’horreur du parcours menant à son écoute.
(On évitera bien sûr de mentionner le paresseux reskin du démon fendeur lui aussi coincé au bout d’un chemin horrible pour ne pas faire vaciller la balance).