Les meilleurs jeux vidéo de 2024 selon LeMalin
Les cierges ont été allumés, le chant de la soie entonné, les insectes sacrifiés, mais il n’est toujours pas arrivé. En contestation de la non-sortie de l’élu tant attendu dont on ne prononcer pas le nom -ou accessoirement par dépit d’attendre de ses nouvelles- le top de cette année sera bourré de ...
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créée il y a 11 mois · modifiée il y a 18 joursAstro Bot (2024)
Sortie : 6 septembre 2024. Action, Plateforme
Jeu sur PlayStation 5
LeMalin a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Galvanisé par le succès de sa Playroom (qui restera par définition le jeu le plus vendu de la PS5), Astro prolonge le plaisir avec une aventure grand format, bien décidé à montrer qu’il en a suffisamment dans les circuits pour dépasser sa condition de robot conditionné pour les atouts technologiques de sa firme.
Absolument brillant sur la forme, Astro Bot n’en est pas moins un jeu de plateforme 3D fondamentalement très satisfaisant où la technique se met toujours au service des idées (et elles sont nombreuses). Généreux dans ses décors, sa mise en scène, les variations de gameplay et les petites interactions qui viennent donner vie à son voyage, il est un miracle de bonne humeur où tout est savamment pensé et rythmé pour que personne n’efface son sourire béat avant de voir les crédits de fin.
Derrière le collectathon de copains bots égarés aux quatre coins des galaxies et les clins d’œil permanents à la multitude de licences ayant fait la gloire de Playstation (et sans être exhaustif évidemment, ça brasse très large), c’est la grande messe du jeux vidéo qui s’annonce, une célébration du médium dans son ensemble où tout et à chaque instant converge vers le fun, une fête incessante qui cultive le sourire à chaque instant et se poursuivra jusqu’à ce qui s’imposera bien vite comme l’un des meilleurs Hub jamais visités.
Le sentiment de récompense tout le temps, partout, allant des plaisirs simples de jouer avec la physique ou se faire masser les mains par la Dualsense jusqu’aux excellents niveaux thématiques franchisés qui viendront conclure chaque monde. Le niveau de finition global n’a finalement d’égal que l’amour et l’attention portés aux détails.
Et si bien entendu la sensibilité de chacun face au fan service de rigueur est une variable dans l’appréciation de l’ensemble, elle n’occulte en rien les qualités d’un titre qui n’aura jamais à rougir face à d’autres concurrents plus célèbres, sans pour autant aller jusqu’à s’imposer comme un renouveau pour le genre. Car reste qu’une fois le tour de manège terminé, l’enchantement lié à la découverte des niveaux ne se retrouvera jamais entièrement en les rejouant, la faute en partie à une simplicité et une linéarité assumée l’empêchant de creuser ses mécaniques en profondeur… ce qui ne l’empêchera pas de laisser de beaux souvenirs à tous type de joueurs.
Nine Sols (2024)
Sortie : 29 mai 2024. Action-Aventure, Plateforme
Jeu sur PC, Mac, Xbox One, Xbox Series X/S, PlayStation 4, PlayStation 5, Nintendo Switch
LeMalin a mis 8/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Hollow Knight et Sekiro ont eu un enfant et il est doué.
Nine Sols est avant tout un régal en matière de combat, un modèle dans la gestion du cycle apprentissage-perfectionnement-maitrise de ses mécaniques, un défi rythmique exigeant et infiniment satisfaisant où tout converge vers un duel final fabuleux où le disciple dépassera le maitre tandis que le joueur surpassera le jeu. Si l’idée même de mettre la parade et les contres bien placés au centre du gameplay d’un metroidvania ne révolutionnera pas foncièrement le genre, elle lui permettra sans le moindre doute de rajouter quelques sièges dans la grande salle réservée à ses meilleurs boss (notez au passage la présence bienvenue d’un mode pour les recombattre à l’envie une fois l’aventure terminée).
Mais loin de se résumer à une simple succession d’affrontements sous tension, il propose une traversée divertissante en sachant varier les obstacles sur la route, avec parfois même des séquences de jeu surprenantes (infiltration/évasion dans une prison, pilotage de robot, mini jeux de parade...), le tout dans un panel de zones très identifiables et distinctes dans leurs approches. Moins linéaire qu’attendu même si toujours en contrôle du déroulé des événements, Nine Sols n’incite que rarement au backtracking (la complétion totale des zones peut se faire à la première visite), dispose régulièrement des mini boss sympathiques et optionnels dans un embranchement, et fait le choix étonnant (mais néanmoins cohérent avec son approche) de rendre la majorité du matériel à récupérer simplement disponible à la vente, réduisant ainsi le plus souvent l’exploration à une collecte de fonds.
Prolongeant son éloge du style jusque dans son esthétique irréprochable, ses animations millimétrées et son sound design démentiel, il nous embarque facilement dans un univers joliment qualifié de Taopunk mais fatigue rapidement avec une narration bien trop envahissante pour le genre (bien que l’histoire de fond soit intéressante une grande partie des dialogues sont parfaitement inutiles) qui transformera au passage les retours fréquents au Hub en corvée de lecture (à ce titre, notez une localisation française inégale et perfectible dans les changements de ton).
NB : Notez la présence d’un mode histoire avec possibilité de paramétrer manuellement sa difficulté pour les moins courageux ou aguerris.
Animal Well (2024)
Sortie : 9 mai 2024. Action-Aventure, Plateforme, Réflexion
Jeu sur PC, PlayStation 5, Nintendo Switch, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 7/10 et y joue actuellement.
Annotation :
Jusqu’aux crédits de fin un metroid-like (bien plus qu'un metroidvania si l'on veut être précis) extrêmement bien ficelé et constamment inventif dans un univers étrange et captivant à explorer. A chaque nouveau tableau la promesse d’un puzzle mûrement réfléchi, d’une curiosité environnementale, ou d’une petite piqure de plateforme pas bien effrayante. Notez par ailleurs l’absence totale d’affrontement à proprement parler sur la route à l’exception de rares séquences d’actions délirantes dépendant plus de la compréhension que de la capacité d’exécution.
Parmi ses plus grandes réussites, le fait de troquer habilement les habituels et prévisibles pouvoirs du genre pour une sélection d’objets originaux (dont la présence incongrue d’un Slinky ne se fera qu’apprécier par les plus fins connaisseurs) qui ne révéleront jamais leurs pleins potentiels dès le premier instant, occasionnant tout un tas d'épiphanies à force d’avancées et expérimentations.
Vient ensuite le deuxième jeu, celui de l’errance, des mystères insondables, de la chasse aux œufs de pâques (au sens littéral) et de la cartographie minutieuse. Plus frustrant (ou du moins plus clivant) il n’offrira conclusion satisfaisante qu’à de rares acharnés prêt à sacrifier leur orgueil pour ouvrir un wiki (l’effet Fez comme on dit dans le jargon) ou déterminés à éprouver leur santé mentale avec des collègues motivés (certaines énigmes sont communautaires) tandis que certains secrets resteront fatalement destinés à se révéler sur une vidéo Youtube obscure après des années.
En dépit du grand soin apporté au level design, le héros blob peine à offrir suffisamment de plaisir dans son maniement pour lubrifier les va-et-vient, et le système de voyage rapide (qu’il est possible de rater pour les plus dissipés) ne suffit pas non plus à rendre le ratissage de map de circonstance aussi digeste que dans les grandes références du genre.
Minishoot' Adventures (2024)
Sortie : 2 avril 2024. Action-Aventure
Jeu sur PC, Mac
LeMalin a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
Deux développeurs et une idée (aussi simple que diablement efficace) : contrôler un mignon petit vaisseau spatial dans un zelda-like et croiser le frisson du jeu d’aventure avec les sensations fortes d’un shoot 'em up. Modeste dans ses ambitions mais très appliqué dans son exécution, en voilà une production qui sait exactement ce qu’elle doit (et peut) faire et remplit son contrat avec brio.
Des quarts de cœurs à ramasser, des donjons à explorer, des pouvoirs à débloquer, la trajectoire du vaisseau est toute tracée mais jamais elle ne déviera de l’orbite du plaisir, même les rares glissades dans le vide se faisant toujours dans la bonne humeur. Si le sound design et les animations rigolotes de circonstance viennent donner un peu de vie à un univers très sommaire renforcé d’une esthétique minimaliste c’est que l’intérêt est ailleurs, Minishoot Adventure se concentrant intelligemment sur l’essentiel, à savoir la satisfaction du pilotage sur toute surface et à toute vitesse, ainsi qu’un gameplay maitrisé et jamais mis à défaut.
Là où le titre impressionne c’est dans sa gestion de la difficulté, habilement calibrée pour accueillir des pilotes peu expérimentés sans leur demander un certificat de leur ophtalmo au préalable, délicate dans sa gestion de la courbe de progression tout en gardant suffisamment de challenge pour garantir satisfaction dans ses paramètres standards. Les habitués de SHMUP et festivals boules et lumières pourront eux directement décoller en mode avancée tandis que le mode facile et les options d’accessibilités disponibles (comme une aide à la visée) en feront un candidat crédible pour une première initiation au genre.
La circulation et l’exploration plaisante de l’ensemble du monde proposé ainsi que l’existence bienvenue d’une amélioration pour marquer l’emplacement (approximatif faut chercher quand même) de tous les objets manquants feront quant à eux du 100% une étape sans grands désagréments, doublé d’un objectif logique pour tout consciencieux voulant se frotter au vrai boss de fin.
En définitif, difficile d’établir un reproche majeur à une copie si soignée (qui plus est rendue par une si petite équipe) si ce n’est un manque de mystère, de génie, de prise de risque, ou de folie. Suffisant pour la critique parfois impitoyable et nageant dans un marché saturé pour ne pas en parler comme un nouveau jeu phénomène ou incontournable, mais pas pour empêcher le joueur curieux de s’y pencher à l'occasion.
Bō: Path of the Teal Lotus (2024)
Sortie : 17 juillet 2024. Action-Aventure
Jeu sur PC, Mac, Linux, PlayStation 5, Xbox Series X/S, Nintendo Switch
LeMalin a mis 7/10.
Annotation :
Clone d’Hollow Knight (allant même jusqu’à reprendre l’angoissante quête de la fleur fragile, ou calquer l’iconique combat des seigneurs mantes) piochant allégrement du côté du deuxième Ori (gameplay aérien, compétences similaires, hub évolutif à base de construction), lui-même clone de HK... vous avez l’idée.
Si vous cherchez l’originalité passez votre chemin, le seul élément de démarcation de Bô est sa direction artistique chatoyante sur laquelle se greffe de jolis tableaux dessinés à la main, un éventail de PNJ hauts en couleurs, un doux habillage sonore drapé d’instruments traditionnels, et une utilisation intelligente (et parfois amusante) du folklore japonais mâtiné de l’imaginaire des créateurs qui ne manqueront pas de vous rappeler les immenses pouvoirs du thé ou de vous faire expérimenter le sumo kabuto aérien.
Pour le reste, il en est un élève appliqué qui choisit la plateforme comme terrain de jeu préférentiel (un minimum d’expérience dans le domaine est préférable pour se sentir à l’aise). Délicieux à contrôler, le petit renard (Tentaihana pour les intimes, Yokai né d’une fleur, au croisement de l’inspiration entre Momotarō et la princesse Kaguya) se rêve voltigeur de l’extrême et c’est bien l’aptitude du joueur à le maintenir dans les airs (et maitriser par extension une mécanique de Pogo jump à base de recharge de saut en frappant type The Messenger) qui nourrira son plaisir durant les combats et impactera leur durée (à ce titre le boss final peut faire figure de marathon sans un minimum de prise de risques).
Des combats au demeurant réussis et très abordables (notez au passage la sympathique présence d’un arbre de bénédiction avec des messages d’encouragements avant les boss), malgré un petit craquage sur le pénultième affrontement (boss concept entre Shadow of Colossus et l’Attaque des Titans) qui sera et restera pour beaucoup source de frustration.
Si l’abondance de quêtes fedex, une approche scolaire de l’exploration, et l’absence d’une mécanique innovante (à ce titre les Daruma ne sont pas du tout convaincants) ne lui permettront pas de se mêler aux meilleurs de la classe, il en reste une jolie adresse pour les amateurs du genre.
Elden Ring: Shadow of the Erdtree (2024)
Sortie : 21 juin 2024. RPG, Action-Aventure
Extension sur PC, PlayStation 4, Xbox One, PlayStation 5, Xbox Series X/S
LeMalin a mis 7/10 et l'a mis dans ses coups de cœur.
Annotation :
(Bonus DLC)
Au cœur de l’extension d’un voyage immense qui n’en avait pas foncièrement besoin (c’est comme si le DLC était déjà inclus après la capitale), le royaume des ombres nous offre un terrain de jeu vertigineux qui épate par sa densité, ses intrications multiples, son architecture en mille-feuille, et sa capacité à contenir et cacher tant d’ambiances dans un tout si unifié (la comparaison avec Dark Souls premier du nom est à ce titre pertinente).
Le tout se découvre comme une balade presque reposante (sentiment paradoxal que l’impression d’une toute nouvelle aventure à très haut niveau), étonnant par le manque de danger de zones aussi vide que riche en atmosphère (cf. les bois abyssaux, belle tentative inaboutie). Derrière les familiarités, un rythme quelque peu différent dicté avant tout par l’exploration en plein air, vecteur de moments mémorables (l’ascension du pic déchiqueté en tête), de fulgurances artistiques (contrastant facilement avec un remix d’Altus assez morose) mais terni par un sentiment de récompense hélas trop régulièrement pas à la hauteur sur le plan purement vidéoludique (en plus de quelques culs-de-sac assez étranges)….
(Mon Top From Software https://www.senscritique.com/top/les_meilleurs_jeux_de_from_software/3890143)