Les meilleurs livres de 2024 selon takeshi29

Annotation :

Prendre le train avec Alex Schulman, c'est accompagner une famille sur plusieurs générations et trop de secrets, c'est passer d'un voyage à l'autre, d'un passager à l'autre, d'une souffrance à l'autre. Des amours, des désamours, un lapin, des disputes, des réconciliations, des cendres, des photos, le poids des souvenirs et des non-dits, tout ça agencé comme un thriller qui n'en est pas un, un drame psychologique cruel au pays de Bergman, et c'est tout sauf un hasard.

Haletant, bouleversant, ce roman c'est de la mécanique de précision, ou quand à la page 128 un simple mot donne la réponse à une question en suspens depuis la page 30, où le style ne s'embarrasse pas d'un dictionnaire des synonymes.

Annotation :

Il n'est pas si fréquent d'avoir le sentiment de lire un roman profondément moderne, par les thèmes qu'il brasse mais aussi par son style. En plus de ça Phœbe Hadjimarkos Clarke ne choisit pas vraiment de genre puisqu'on a parfois l'impression d'être dans un récit d'anticipation, la page d'après dans du social et du politique avec les Gilets jaunes, la suivante dans un thriller d'aventures en nature hostile.

Mais la force du livre est de savoir amalgamer tout ça, de ne jamais perdre le lecteur qui va apprendre à vivre avec tout ce petit monde : une Fauvel borgne, une Hannah clonée, des chasseurs qui prennent leur pied en tirant sur tout ce qui bouge ou en se faisant enlever par des extra-terrestres, un Mich-Mich hospitalisé, des animaux éventrés, et bien d'autres encore qui vont vivre dans le rêve autant que dans la réalité.

Un prix du livre Inter 2024 qui vaut le coup d’œil (Saloperie de LBD !)

Annotation :

Même si on peut regretter que Percival Everett ne creuse pas plus l'aspect historique à travers par exemple le visage d'Emmett Till plus évoqué que travaillé, son dernier roman est jouissif, énervé, à travers ses crimes horribles, ses rednecks nostalgiques d'une époque où le lynchage d'un Noir faisait partie des coutumes locales, ses détectives, cette grand-mère, ces zombies venus régler quelques comptes, etc. Bref c'est une sacrée galerie de personnages et de situations rocambolesques, une enquête dont les effets provoqués comptent plus que son éventuelle résolution.

Un roman qui regarde dans le rétroviseur pour mieux égratigner le présent, montrer que les États-Unis de Trump viennent bien de quelque part et que tout est bien enraciné, pas prêt de mourir.

Annotation :

Légère déception tant j'avais trouvé le premier et précédent Katharina Volckmer, "Jewish Cock", stimulant, hargneux, au style aussi énervé que le fond. Ici c'est un peu plus banal, même si l’œil posé sur la société moderne est toujours aussi aiguisé, donc désabusé. En tout cas c'est une auteure que je vais continuer à suivre.

NB : J'ai pas mal pensé au probablement plus abouti "En salle" de Claire Baglin qui elle aussi situait son récit dans le monde de l'entreprise.

Annotation :

C'est un peu la limite de ces petits bouquins qui résument, pour le moins, en quelques anecdotes une carrière : ceux qui aiment vraiment l'artiste et connaissent son parcours seront tentés de le lire mais en sortiront obligatoirement frustrés. Mais leur utilité, leur raison d'être, se situent peut-être ailleurs, donner envie ici à ceux qui ne connaissent pas plus que ça Natalie Wood d'aller fouiner dans sa palpitante filmo à peine le livre refermé.

Même si je regrette un peu la très grande place donnée à la vie privée de l'actrice j'ai pris un certain plaisir à lire cette dernière livraison des Capricci Stories qui sera disponible en librairie à partir du 31 mai.