Les meilleurs livres de Philip K. Dick selon GGroslier

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Se dire qu'en 1966, Philip K. Dick a réussi à écrire "Les Androïdes Rêvent-ils de Moutons Electriques ?" et "Ubik", c'est vertigineux. Je pensais d'ailleurs avoir trouvé mon roman favori de l'auteur avec le premier mais finalement, c'est le second qui s'impose comme le chef-d'œuvre qu'il est. S'il reprend à son compte la recette habituelle du romancier, il en modifie cependant toutes les conséquences, faisant effectivement d'"Ubik" un tournant dans le parcours de Dick.
Le roman est d'une richesse folle, poursuite d'ailleurs de certains des thèmes de "Blade Runner", et offre surtout une narration qui pourra certes perdre une partie du lectorat mais qui n'est rien de moins qu'une concrétisation dans les pages de tout ce que traversent les personnages : entre pertes de repères incessants et retournements de situation géniaux, Dick a composé ici une œuvre des plus intelligentes. Interrogation sur le vieillissement et la mort, sur la place de la pensée dans un monde ultra-matérialiste, sur le capitalisme galopant, "Ubik" est une merveille qui, pour parachever encore sa perfection, n'a pas pris une ride.

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Riche, dense, fourmillant d'idées et de thèmes mais sans jamais s'éparpiller, "Les Androïdes Rêvent-ils de Moutons Electriques ?" est bien le monument qu'on espère. Un ouvrage majeur, beaucoup plus accessible que l'aura de Philip K. Dick ne le laisse croire. Lu après avoir vu l'adaptation ciné de Ridley Scott, j'y découvre un univers évidemment plus approfondi que dans le film (tout le propos sur la tropie, fabuleux) mais aussi le fait que "Blade Runner" demeure une adaptation louable malgré les omissions "nécessaires". Un régal de SF comme on en voudrait tous les jours.

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Roman très intéressant que celui-ci.
Précurseur d'une mouvance de romans SF qui viendront interroger notre rapport à la réalité dans les années 1960, ouverture de l'œuvre de Dick à cette question des simulacres qui hantera plusieurs de ses récits postérieurs, "Le Temps Désarticulé" est un récit de très belle facture.
D'abord assez posé, voire même carrément plan-plan, on comprend que cet aspect du livre dans ses premiers instants est tout à fait à dessein alors que, peu à peu, le récit s'enfonce (et son personnage principal avec) dans le doute et la paranoïa. La narration colle alors en fait idéalement à l'évolution de cet anti-héros typiquement Dickien. L'auteur construit ainsi progressivement une fuite en avant vraiment plaisante à suivre, abattant de fil en aiguille (au propre comme au figuré) les apparentes limites de son récit. Ce dernier résonne alors en parfaite adéquation avec son propos sous-jacent et fait du "Temps Désarticulé" un roman de grande qualité.

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Etonnante chose que ce troisième roman de Philp K. Dick. Alors que je m'étais fait une vision (tout à fait erronée de toute évidence) de l'auteur comme d'un homme n'ayant touché qu'à la SF, je découvre ici un roman qui se rapporte bien plus au genre fantastique. Dick y met en scène un personnage ressemblant à la plupart de ses (anti-)héros mais qui se frotte cette fois-ci à des concepts qui n'empruntent que peu à la science fiction. Ted Barton se trouve en effet aux prises avec des villes littéralement fantômes, des êtres cosmiques et des gens aux pouvoirs spéciaux. Nul androïde, nulle planète autre, rien de tout cela. Dick y distille pourtant ses thèmes chers, en particulier ici la place de l'Humain dans l'univers, ce qui n'empêche en aucun cas "Les Pantins Cosmiques" d'être une oeuvre forte de sa bibliographie. C'est d'ailleurs un roman assez court, très facile à lire, ne cumulant pas trop les concepts complexes et assez fluide dans son style (à quelques exceptions près), aussi peut-il sans doute être vu comme une bonne porte d'entrée sur l'oeuvre de l'auteur.

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Sans atteindre l'accessibilité inattendue de "Blade Runner", "Le Bal des Schizos" demeure à mon sens un livre facile à lire (pour du Philip K. Dick en tous cas) et me semble être une autre assez bonne porte d'entrée vers l'œuvre de l'auteur. Ce dernier y distille certains de ses thèmes chers (l'humanité, ses frontières, ses zones sombres...) dans une histoire de fabricants d'androïdes qui cache en réalité à la fois une réflexion sur ce qui fait l'humain et une romance complexe permettant à Dick de parler de son rapport difficile (et criticable) aux femmes. Ce dernier point fera d'ailleurs lever les sourcils du public des années 2020 en plusieurs occasions, livrant des clichés et des appréciations datées, sinon gênantes.
Le roman reste cependant une lecture très intéressante pour ce qu'elle raconte de notre envie (souvent inappropriée) de briller en société, entre autres thématiques.

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Voilà un roman particulier, s'il en est. Cette fois-ci, Philip K. Dick s'intéresse au voyage dans le temps à travers un récit qui mêlera bientôt cette composante à celle d'une mission de sauvetage à travers les âges.
Dans l'ensemble, j'ai beaucoup aimé la structure du récit, qui trimballe le personnage comme le lectorat du présent au futur puis au passé, etc. Les descriptions qu'offre Dick de ces différentes pérégrinations temporelles sont plaisantes et jouissent de ce charme un peu désuet d'une SF très "pulp 50s" (le roman paraît en 1960) dont l'influence existe pourtant toujours aujourd'hui (certains éléments m'ont même rappelé - rapidement - le jeu vidéo "Starfield", essentiellement pour l'esthétique que le texte laisse imaginer).
"Docteur Futur" n'évite cependant pas les écueils des paradoxes temporels. En réalité, il les cherche de tout son cœur pour nourrir avec pertinence les thématiques du récit (destin, inéluctabilité de la mort, etc.). Malheureusement, ces paradoxes voulus rendent l'affaire confuse en de multiples occasions et font un peu perdre de vue les motivations des personnages (notamment de Parsons, héros-malgré-lui de cette aventure).

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Lecture difficile pour moi que celle de "Dr. Bloodmoney". Ecrit dans un style qui m'a beaucoup rappelé "Le Maître du Haut Château" (cf. fiche associée dans cette liste), j'ai trouvé ce roman assez confus. Dick y joue avec les différentes temporalités de son récit, tablant sur une non-linéarité perturbante en ce sens qu'elle ne repose que sur des sous-entendus et de l'implicite pour comprendre à quel instant des événements nous nous trouvons.
Hormis cela, ce livre n'en demeure pas moins un ouvrage intéressant. Cynique, noir, pesant, il décrit avec ironie et sans optimisme un monde d'après guerre nucléaire et la façon dont les survivants s'adaptent ou non à cet après torturé. Lent dans sa mise en place, l'ouvrage ne "décolle" véritablement que dans son dernier tiers, constituant un final prenant quoiqu'un peu expéditif en ce qui concerne une partie des personnages.

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Deuxième roman de Philip K. Dick que j'ai lu, "Le Maître du Haut Château" m'a confronté de plein fouet avec l'image que je m'étais faite de l'auteur avant de lire "Les Androïdes Rêvent-ils..." : une prose difficile, torturée, marquée par des ruptures de tons et de narration parfois difficiles à appréhender. On s'imagine à mesure que l'on avance dans le roman un auteur pris dans la médicamentation qui a rythmé sa vie et que son style ici en est une conséquence. Le propos demeure intéressant pour ce qu'il a à raconter mais flanche en raison de sa forme, particulièrement opaque et où les différents degrés de narration s'entremêlent trop souvent pour qu'on sache toujours qui s'exprime ou non... Peut-être devrais-je lui redonner une chance d'ici quelque temps, maintenant que je sais à quoi m'attendre.

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J'ai eu beaucoup de mal à voir le bout de ce roman, qui n'est pourtant pas spécialement long.
"En Attendant l'Année Dernière" est un récit qui repose sur une application intéressante du voyage temporel mais qui noie cette idée derrière une prose confuse. Les événements s'enchaînent pourtant bien mais le passage d'un personnage à un autre ou même d'une temporalité à une autre perd régulièrement l'attention. Le plus embêtant demeure en fin de compte le fait qu'on a du mal à percevoir comment fonctionne tout cela. Les conséquences des voyages dans le temps se font tout aussi confuses que le style de Philip K. Dick dans cet ouvrage et rendent en définitive la compréhension générale de l'intrigue très curieuse. Ajoutez à cela un conflit planétaire dont on ne comprend pas réellement les enjeux et vous avez sans doute l'un des romans les moins aboutis de l'auteur.
Le caractère éminemment désagréable de l'intégralité des personnages ne manquera pas d'ajouter encore un peu à la lassitude à mesure que l'on tourne les pages...