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Un remake flemmard qui se regarde en mode “strabisme” (un oeil sur l’écran, l’autre sur sa montre).

Un puits de pétrole en feu menace toute une vallée et ses habitants. Une équipe est dépêchée sur place pour convoyer des camions de nitroglycérine dans le but d’éviter une catastrophe.

Il s’agit ici du 3ème remake de l’oeuvre culte d’Henri-Georges Clouzot (lui-même adapté du roman éponyme de Georges Arnaud). Après Violent Road (1958) de Howard W. Koch & Le Convoi de la peur (1977) de William Friedkin, c’est le français Julien Leclercq (L'Assaut - 2011) qui s’y colle et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’est absolument pas foulé…

Oubliez absolument tout ce qui faisait la saveur du film originel ou de son superbe remake américain (celui de Friedkin), ici, on est clairement devant l’archétype de la prod’ Netflix parfaitement inoffensive et qui se regarde en mode “strabisme” (un oeil sur l’écran et l’autre sur sa montre).

Aucune once de tension, on ne ressent jamais la peur chez les protagonistes, alors qu’ils ont 200kg de nitro qui peuvent leur exploser au cul. Au lieu de cela, le réalisateur préfère se focaliser sur les alentours, avec des combattants du désert et des mines antipersonnel. Si bien que le convoi de nitroglycérine ne tarde pas à passer en second plan, on finit presque par l’oublier, à ce stade de l’histoire, ils auraient tout aussi bien pu rouler à vide, le résultat aurait été le même.

Sans parler des aberrations scénaristiques

(sortir les 200kg de nitro de leurs caisses d’origine pour les mettre dans les camions alors que l’on pouvait tout aussi bien mettre les caisses directement dans le camion… Ajoutez à ça, la fameuse dernière charge de nitro laissée sur le bas côté parce que le camion est plein à craquer, difficile de ne pas imaginer ce qu’il allait advenir. Quand aux camions qui doivent parcourir 800 bornes, ils roulent tous les deux espacés de quelques mètres, ce qui est parfaitement idiot, si l’un explose, l’autre en fait de même. Dans le film de Clouzot, ils roulaient avec une intervalle de 30min, ça avait bien plus de sens… et de crédibilité).

Julien Leclercq et son scénariste ont clairement fait l’impasse sur le moindre effort en se contentant de réaliser platement un remake dont certaines séquences sont des copiées/collées de l’oeuvre d’origine

(la scène du cratère de pétrole et le rocher au beau milieu de la route),

William Friedkin et son scénariste s’étaient donnés plus de mal pour réinterpréter cette histoire à leur sauce.

Le Salaire de la Peur (2024) déçoit à plus d’un titre, invraisemblable, scénario flemmard, montage calamiteux (il faut voir la tronche des cascades et des gunfight), même les acteurs peinent à donner le change.

http://bit.ly/CinephileNostalGeekhttp://twitter.com/B_Renger

L’original :

Le Salaire de la peur (1953) ★★★★

Les remakes :

Violent Road (1958) ★☆☆☆

Le Convoi de la peur (1977) ★★★★

Le Salaire de la peur (2024) ★☆☆☆

RENGER
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le 2 avr. 2024

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