The Fall Guy
6.5
The Fall Guy

Film de David Leitch (2024)

Nous l'avions quitté tourmenté, dévalorisé, relégué au rang d'accessoire par une Barbie lumineuse, nous le retrouvons, quelque mois plus tard, courant après une autre blonde élégante ,en cascadeur beau gosse réinterprétant à sa manière, mais cette fois au propre la chute de Camus. Lui, ce "il", ce "l'", c'est Ryan, Colt Seavers, Gosling jadis blondinet ténébreux et taiseux, chéri de ces dames, alors séduites par un simple regard, un haussement de sourcil, hypnotisées par sa présence animale.

Mais depuis un grave accident de plateau, une fracture de la colonne vertébrale Colt (Ryan) diminué se terre honteux, loin de sa belle Jody une camérawoman, sans nouvelle de son Ken depuis de nombreux mois. Magie du destin et des scénarios bâclés, le cascadeur est embauché sur un tournage à l'insu de la toujours belle et désormais réalisatrice, dans le désert australien où l'on ressuscite le temps d'un tournage un mélange de Dune, de Mad Max et de Terminus (oui celui avec Johnny). Là , on cascade un peu, on cause beaucoup, mais on en dit peu, et Ryan "Colt" nostalgise seul dans son 4/4, s'apitoie sur son sort et sur les paroles de Tylor Swift, crie son désespoir d'avoir perdu l'amour de Emily Jody Blunt Moreno ; sa mère elle-même le surnomme Ryan le geignard (mais la scène a parait-il été coupée au montage).

C'est un torrent de désolation qui peu à peu noie les yeux bleus du beau et nos pauvres esprits traumatisés par ce méli-Mélo clipesque et sans cohérence. Ceux qui ne sont pas encore ensevelis se souviennent de l'autre "Fall Guy", celui de leur enfance interprété par le mythe, Lee Majors, vieux routier cascadeur et chasseur de prime, accompagné de son comparse Howie et de la sublime "Fall Girl" Jody, et pleurent de toute leur âme les héros oubliés, et la déesse Heather Thomas. Ceux-là auraient volontiers pardonné à Leitch (le réalisateur) son talent limité, si ce dernier avait eu un soupçon d'intention qu'il tende vers l'hommage à la série ou mieux encore vers l'hommage aux cascadeurs, lui l'ancien de la confrérie, mais la première heure n'offre qu'une rom com délavée avec deux acteurs qui cabotinent à qui mieux mieux, recherchant l'effet, la posture, plutôt que la sincérité.

Pourtant, subrepticement presque subtilement, '"The Fall Guy" initie un soupçon de trame, l'idée d'un récit, l'acteur principal du film "Dune le terminus de Max" disparait et Colt, (Ryan toujours, arrêtez-de rêver à Lee Majors enfin !) est chargé d'enquêter sur le pourquoi du comment et découvre toute une machination(cette fois James bond n'est pas loin). Enfin mon voisin de siège réveillé par un coup de coude opportun de sa femme cesse de ronfler, lève un sourcil et l'univers entier trouve un (petit) intérêt au film. Ryan le blond, se ragaillardit, à la faveur d'une belle scène d'action sur le macadam de Sydney, nous apitoie un peu moins renoue le dialogue avec la belle dans un split screen astucieux. Evidemment, ce sursaut ne saurait nous faire oublier totalement la première heure catastrophique, mais la chute est un peu moins abyssale,

grâce en partie à ce générique de fin qui nous comble...


Yoshii
5
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le 1 mai 2024

Critique lue 576 fois

20 j'aime

Yoshii

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