Carnet de Curiosités : Bulles 2024

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L'Humanité s'est arrachée au système solaire et explore. Cette imagination, ce merveilleux fantastique qui donne le vertige, propose des planètes, des systèmes et des écosystèmes originaux (ce que par exemple Visite de Li-Cam ne parvenait pas à faire à mon sens - lecture voisine, similaire) tout en restant, peut-être pas dans le sillon étroit de la Hard science, mais dans le chemin d'une certaine cohérence, possibilité. J'y ai vu du Clarke bien sûr, encore mais aussi du Stapledon, du Simak, du Baxter.

Pas de volume 3 dommage, il pouvait aller encore plus loin, plus haut et plus profond dans la démesure, le vertige cosmique, l'astroingénierie avec, mettons, Sphères de Dyson et ses variations, un anneau-monde, des levées stellaires, etc.

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« Après avoir entièrement pillé son hôte précédent qu'était la Terre... La voilà transportée par les découvertes que sont l'existence de Lucifer et les possibilités offertes par les voyages hyperspatiaux, prête à explorer le ciel profond... à la recherche d'un nouvel hôte....
Une vraie spore bactérienne qui se déplace au gré du vent...vols ne trouvez pas ? L'espèce humaine dans son état actuel est semblable à un agent infectieux ou à un parasite. »


« Une bataille pour l'eau....
Voilà où en sont arrivées les colonies a la pointe du développement spatial ! Ou qu'ils soient, les hommes agissent comme s'ils étaient sur Terre, ils ne changent aucunement. Les médiateurs que nous sommes, envoyés sur place par l’ONU, sont impuissants face à une telle situation... »


« Au crépuscule de sa vie, la supergéante Bételgeuse colore en rouge cette verte planète...
Monde en voie d'extinction. Soleil couchant d'un monde biologique âgé de plusieurs milliards d'années... Est-ce là le sort qui attend aussi notre Terre ?

Ces profondes ténèbres, ce monde chargé des mystères de la vie, ce monde de verdure. L'Humanité a parcouru les étoiles sur plus de 500 années-lumière. La fin de notre voyage est proche... »

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[Édition "Version d'origine" ; je n'avais jamais trouvé l'ancienne, sauf en scans de mauvaise qualité]

A.C.C fut le grand auteur de mon adolescence — avant le film de Kubrick — et c'est bien du Clarke avec parfois sa naïveté surprenante, surannée. Naïves notamment dans certaines références culturelles...

Plaisir du manga a l'ancienne, visages ombrages découpages n'étaient pas les mêmes. Entre deux Jujutsu ça repose, ça requinque disons.

Les pages couleurs, amples et majestueuses de silence, ont-elles influence Manchu ? On y retrouve ce même vertige serein. Envie d'un artbook et d'une exposition de ces planches mis en regard entre les deux (un peu comme la fameuse l'Expo Moebius/Miyazaki il y a quelques années)

Dans ce premier tome, l'Humanité reste accrochée à la terre et au système solaire comme un élastique à son poteau, une bernacle à son petit rocher, se traînant péniblement à ses frontières, rêvant au-delà. Évidemment, il s'agira d'explorer, d'envoyer des expéditions, non pour comprendre, connaître, mais pour coloniser.

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Le dessin n'est pas très bon, le découpage aux fraises, les cases trop petites pour être lisibles. Bien sûr ça mate des culotte. La première énigme ne rime pas à grand chose et le super pouvoir du héros lamentable mais en fait non ressemble surtout à du deus ex machina et du hasard fastoches.

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Je croyais que Hellboy c'était fini ?

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Allez, le moins pire de ceux déjà parus. Même si cette fausse irrévérence et du pur Trondheim : il est seul à croire que ça gratte.

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Wow, quelle surprise Yatora (impossible de retenir son nom ou son prénom... je dois toujours googler même juste après avoir lu le tome !) est tout chamboulé par la mort d'une inconnue...

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Toujours ce manque de texture et de profondeur dans le dessin qui me dérangent. Hiromu Arakawa va de plus en plus dans la ligne claire, épurée, blanche, minimaliste (Naruto avait subi le même châtiment, passant de hachures à de simples blancs & aplats noirs). Et toujours ce manque de grandiose dans les architectures ; forteresses, palais, prisons, villes, bourgardes — il y a pourtant de quoi faire avec les inspirations perses, indiennes, chrétiennes...

De ce côté là le dernier Prince of Persia, the Lost Crown, a au moins plus ou moins assouvi ma fringale constantes de protomés de lions et de statues géantes de taureaux hydrocéphales !

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Une BD très littéraire, si tant est que cela puisse vouloir dire quelque chose. On imaginerait bien la langue d'un Rouaud, la boue d'un Bergounioux (l'or d'un Michon évidemment), le vif d'un Echenoz pour apporter l'ironie...

« Quoi de mieux que de faire casser des pierres à quelqu un que l'on veut briser ? »

Des ombres, des couleurs acides, les visages dans l'ombre et la végétation touffue.

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« En nous couvrant de ses bras immenses, le vieux chêne nous accordait un cessez-le-feu. Il en avait vu passer ; Panzers, les casques à pointe du Kaiser en 1414, les obus du Kronprinz en 1870, les grognards du Corse, les règlements suédois et tant d'autres, mais il tenait toujours vaillamment ses positions. Alors nous essayons de profiter d'une dernière baignade de fin d'été. Le temps de cette parenthèse, nous avions à nouveau nos 15 ans. »

« Ces épiphanies ont lieu quand tous les éléments, l'eau, I'air, la terre,se réunissent pour un bref instant dans le creuset du crépuscule. »

« Alors il faut remonter le courant pour trouver une eau qui n'a pas
encore été noircie. En chemin, je repasse sous le vieux pont. Là-haut non plus, il n' y a plus personne.

On s'approche de la source, l'origine du récit, l'Origine du Monde.

Il est communément admis que la pêche à la mouche a plus à voir avec l'Impressionnisme que le réalisme de Courbet.

Une bonne mouche n'imite pas la nature,mais la sensation de celle-ci, ses frémissements et convulsions.

Donner l'impression du passage bref et magique de la vie qui tenie de s'extraire du limon.

La source, une brèche dans la matrice, un portail vers les mondes souterrains.
Tant qu'elle est claire, demeurent les fondations du monde d'après.

Là où sourd le récit. »

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J'avais a.do.ré In-Humus, une BD que j'aurais aimé dessiner, une BD dont j'aurais aimé mille pages, une BD sans fin dans un ouroboros fongique de plus en plus ample jusqu'à atteindre le centre de la galaxie.

Ici, changement TOTAL de ton, de style, d'ambiance. On pense aux estampes bien sûr, à l'ukiyoe et à Kuniyoshi surtout, aux nouvelles de Miyazawa. Mais voila, oui, c'est peut-être moins original (j'allais dire personnel mais je n'en sais rien) que le précédent qui était pourtant full Moebius/Miyazaki, à la limite de l'appropriation comme on en voit tant depuis une grosse décennie.

Pour le prochain j'aimerais une histoire de SF, d'exoplanètes, de méduses, de quasars.... et Sterte ira probablement dans une direction totalement, si ce n'est opposée, imprévue.

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- convaincu par les volumes humanisés : certes il y a toujours la mosaïque de bas-reliefs, rondes-bosses, statuettes, statues, fresques, enluminures, miniatures et tableaux (pas tant) que j'aime à reconnaître mais l'exercice est plus ardu, se teinte, se biaise forcément. Au mieux la simplification s'impose, l'Histoire-Monde dans sa pluralité décentrée peine à se montrer même si l'on sait que l'auteur ne fait pas l'Histoire mais la représentation de l'Histoire et s'y trouve en quelque sorte piégé.

« Le regard fortement centré sur l'Europe et l'Amérique du Nord reste omniprésent que je me suis de plus en plus souvent fixé le défi (presque impossible) de 'dessiner contre'. »
« J'ai conscience que ma perception des autres régions du monde est biaisée par la représentation unilatérale qui m'est proposée depuis des décennies. »

[Bémol : "prouvant au passage que la Terre est bien ronde".... à l'époque moderne, sous-entendu : le Moyen Âge en doutait.]

{Absence des JV qui pourtant tout autant que les films, proposent des visions chargées de l'Histoire.}


« Parmi les images qui ont inspiré mes adaptations ces dernières années, outre les photos ou ready-made, les films ont joué un rôle prépondérant - ceux qui témoignent du passé ou de ce qu'il aurait pu être (1492, Rapa Nui ou The Last Kingdom), ceux dont l'intrigue s'inscrit dans notre histoire récente (Tchernobyl ou Trainspotting), mais aussi beaucoup de documentaires (vus notamment sur ARTE, la BBC ou ZDF), ou des films qui anticipent le futur ou ce dont il pourrait être fait (Metropolis, Soleil vert ou Total Recall), et qui m'ont beaucoup aidé lorsque je devais faire un bond dans le temps de plusieurs décennies, voire millénaires.
J'ai également donné libre cours à ma fascination pour les cartes de toute sorte. Les cartes de territoires nouvellement découverts, les cartes d'empires conquis ou déchus, les cartes de la propagation de la peste, de la route de la soie ou de l'endettement des États. Les cartes sont pour moi le nec plus ultra de la concentration d'informations, un peu comme la rencontre entre un diagramme et un schéma de connexion, en bien plus beau et poétique, d'une élégance graphique et d'une noblesse toute particulière. »

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Il y avait-il assez de matière pour un diptyque ? Je n'en suis pas certain : ce second tome clôt l'histoire, explique les deux mystères fins comme du papier à cigarette, ferme les ouvertures, certes proprement, pas moins mais pas plus non plus.

Et j'ai toujours autant de mal avec la façon dont Alma est dessinée, bien plus humaine — partant bien plus "sexy" — que les autres.

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C'est pipou et il faut dire que je ne suis guère friand de l'univers habituel de Blanco, succédané de Burton. Mais on dirait que le duo "joue à", joue à dessiner un truc mignon, à du Pico Bogue qui tombe à plat, le plus souvent il faut l'avouer. Sans le mordant, la légère pointe d'acide.

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Dessin joli, parfois très joli lors de trop rares vrais morceaux de paléoart ou même pour de simples aquarelles de fossiles mais souvent un peu flou, étriqué ; comme les photos (le mélange dessins, croquis, texte, photos n'est pas toujours heureux soit dit en passant) trop petites : Mazan est à l'étroit dans ces pages.
Le texte, tout aussi petit, trop italiqué, n'est pas évident à lire et tâche quelque peu le plaisir de lecture.

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« Découvrir un fossile n'est donc pas vraiment quelque chose de compliqué et d'exceptionnel en soi, mais comprendre ce que l'on a découvert et mettre en place des missions sur le long terme pour exploiter scientifiquement un gisement complet est une autre paire de manches. Qui plus est, cette activité n'est absolument pas valorisée par nos grandes institutions scientifiques. On pourrait croire que le terrain est à la base de tout projet paléontologique. Puisque sans fossiles il est impossible de travailler, mais il n'en est rien. La paléontologie, telle qu’elle se pratique actuellement fait la part belle aux technologies de pointe qui permettent des résultats relativement rapides à partir des collections déjà existantes et donc la production d'articles scientifiques qui mettent en valeur les chercheurs en laboratoire. Si la partie analytique du traitement d'un objet fossile est valorisée. ce n'est absolument pas le cas de toute la chaîne de travail qui préside à sa découverte, son extraction, son identification et sa contextualisation. De nos jours vous pouvez utiliser des crédits de recherches pour effectuer des analyses qui vont coûter des dizaines de milliers d'euros, par contre il est presque impossible de vous faire rembourser l'achat d'une pioche ou de nourrir un bénévole qui va travailler 8 heures par jour sur un champ de fouilles. On se retrouve donc dans cette situation paradoxales ou de nombreux paléontologues ne font plus de terrain et, a l’image des naturalistes du XIXe siècle, attendent que les fossiles viennent à eux. »

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Mon premier visionnage d'EoE ne fut pas optimal : en vieux DVDSCR et je ne sais même plus si j'avais eu le droit des sous-titres ? Ou alors de ces sous-titres français traduits non pas du japonais mais de l'anglais par des teams aussi limitées en anglais qu'en français et qui sont à la limite de inintelligibilité. (plus ils écrivent leur nom en gros, en gras, en couleurs, moins leur travail est de qualité.)
Je n'avais rien compris et malgré la qualité de l'animation, les combats, les musiques, l'introspection du doublet final de la série me manquait.

Bref, le manga colle à l'anime puis à the End of Evangelion, en version accélérée encore une fois, tandis que ses quelques bifurcations ne me paraissent pas très pertinentes. Garder Asuka en vie, alors que sa mort avait quelque chose de si inentendu et de carrément viscéral ?

Mais chouette petit plaisir de reprendre et finir ce manga qui, après tout, m'avait tant donné envie de voir ce qui aura été mon animé et pendant un temps mon œuvre préférée. Là où les Rebuild, malgré le courage de refaire, de redire et sans doute pour Anno de conclure, m'avaient laissé quelque peu... de marbre.

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... puis après tant de suggestions, de choses cachées, évoquées à demi-mots, entr'aperçus dans l'ombre des sous-sols de la NERV, cette surcharge, cette débauche dirais-je même, allégorique (plus que symbolique), aux mauvais relents jungiens, qui ne m'a jamais vraiment emballé. Je la vois comme une sorte de fin d'Akira (le film) boursouflée, dénuée de sa déchirure brute (et c'est aussi pour ça que je préfère le film au manga contre le reste du monde) et que l'on retrouve depuis dans toute fin d'animé, avec de grands rayons colorés dans lesquels les personnages plongent sans se poser plus de questions que ça et paf ça fait de nouveaux mondes, des réalités alternatives, des sauts dans le passé ; pour toute résoudre en un claquement de doigt, un flash lumineux.

PS : les notes de l'auteur me rendent Sadamato plutôt... antipathiques et me laissent deviner pourquoi la relation Kaworu/Shinji est si différente, voire carrément homophobique.

PS2 : une recherche Google, quelques tweet, me montrent que j'ai eu le nez creux.

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Kaworu est censé être le premier vrai ami de Shinji, l'une des personnes pour qui il ose enfin abaisser son A.T. Fiel... sa garde. Or Sadamoto supprime ça et je trouve ses explications "cé un ange, il est so randomz alien" peut convaincante. Sa mort ne signifie plus rien pour Shinji.

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Attendez... Toji ne mourrait pas dans l'anime ?!!

Et en lisant ces tomes j'ai en tête,qui remontent immédiatement, comme une synesthésie, la musique, le découpage, le montage, les bruitages : ces cases figées, pas lisibles, peuvent-ils toucher le simple lecteur !? ou même peut-il comprendre ce qu'il s'y passe ?

Ryōji ne parle plus de melons — j'aimais ce décalage entre la défaite des Eva et cette discussion sur les légumes. Le flashback sur le pauvre Ryoji orphelin me semble plus classique, trop shonen, un trope misérabiliste déjà vu mille fois. Shinji ne voit pas le sacrifice de Rei non plus ?

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Reprenons.
Plus de 20 ans après, au hasard des tomes. Ici je n'avais même pas noté les tomes — nous étions encore au système d'une seule fiche par manga.

Car j'avais en premier découvert Eva avec le manga, avant de dévorer la série en une journée (je me souviens encore des miteux sandwich à la mayonnaise bricolés à mi-saison !). Ce qui m'avait plu, outre le caractère geignard de Shinji et les robots au design élancé, si éloignés des gros cubes de Transformers ou de Robotech ou d'Escaflowne, c'était la mise en scène si particulière de la série, son rythme lancinant, ses longs plans fixes pour sauver un peu de budget, le bruit de ses cigales, les silences si longs, la musique aussi... bref, rien de tout ça dans le manga qui reste plus classique dans sa facture.

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Je me sens toujours un peu seul à ne pas m'ébaubir sans raison devant Evens. Ça crie déjà au chef -d'œuvre pour ce diptyque... Certes il y a le bariolage, les couleurs, l'indéniable maîtrise technique, la diversité visuelle et les jeux formels mais quelque chose, toujours, m'empêche, me laisse au loin, admiratif sans émotion, surtout lorsqu'on se rapproche de la vie réelle — un décalage qui me gêne.

Sinon, celui-là prend des airs de David B avec ses complots enroulés sur eux-mêmes.

« Un jour, mon père s’est couché dans son bureau et il n’en était plus ressorti. Pendant des années. Il ne parlait plus. Et il préférait que je ne parle pas non plus. C’était un grand penseur. Et il avait besoin de silence pour penser. »

Annotation :

Je ne garde que peu de souvenirs du précédent. C'était noir avec beaucoup de phylactères blancs qui virent aux gris. Cette suite est plus bavarde, plus introspective et moins graphiquement parlante, variée, osée. Même le simili-twist se voit plus ou moins venir à grands pas. J'aimerais un troisième voulu qui réimagine... je ne sais pas quoi exactement, quelque chose justement de surprenant. "Deep you" ?

«  602.614 zettaoctets : c'est le poids de la mémoire de l'ancien monde. »

« 1023 : ce nombre me permettait de calculer le temps qui s’était écoulé depuis l’époque de ce vieux ChatGPT+, et je pouvais donc en déduire mon âge.
Une logorrhée de créations s’est déversée, bloquant durant quelques instants le cerveau-système.
L’ensemble pesait 1023 bits. 10 000 milliards de milliards de bits. Coïncidence : ce nombre est aussi le nombre d’Avogadro.
Cette mole de matière-information m’est apparu comme la trace d’un monde physique ayant muté en un monde informatique. J’en était l’un des éléments. »

« La vie rêvée des nuages est exactement la même que la vie qu’ils mènent. Ils se font et se défont, entre-temps ils visitent toutes les formes possibles.
Ils sont un doux chaos. Ils sont le mouvement fantasque et majestueux de l’immuable. »

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Les récits s'allongent dans ce second volume et l'on perd l'ambiance éthérée, éclatée des premières histoires. J'ai ainsi eu beaucoup de mal à suivre celle dans le pensionnat : confondant sans cesse les personnages aux chevelures identiques... est-ce Killian ou Allan ? Edgard ou un autre ? et ne comprenant pas bien où elle voulait en venir car Moto Hagio voile sans cesse les enjeux de ses histoires et de ses histoires.

Un troisième volumes avec le retour des années 2016 ?

Annotation :

Je n'ai pas lu le roman original de Reverdy mais je vois tout à fait le genre. Roman moderne, roman contemporain, roman blanc, court, rapide. On touche un peu à tout, des sujets à la mode, sans creuser, de façon superficielle (de façon lointaine) et tellement mielleuse, mélodramatique... Je le dis souvent mais c'est calibré pour une adaptation en film larmoyant.

« Papa est un adulte, on ne recherche pas les adultes qui choisissent de disparaître. »

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Relecture.

Cela me fait rire et me réjouit d'une certaine façon que ses principales sources soit La vie privée des hommes — je pouvais passer des heures à scruter chaque détails de livres de ce genre (Il y avait aussi les illustrations devenues classiques d'Angus McBride sur les uniformes militaires) — car ce projet entend non pas ttant raconter l'Histoire objective, telle quelle, que l'Histoire via sa représentation, ses représentations, porteuses de mythes, avec ses charges, ses biais.
Cependant, comme je le disais en 2021pour ce volume je vois les limites, la datation. Les spécialistes ont mitigé et atténué le concept de "révolution" néolithique, idem pour le culte de déesses mères automatiques et systématiques — mais Harder en a conscience et admet, dans sa postface, "au scientifique", avoir choisir ce qu'il préférait. Ce qui induit néanmoins un certain décalage, pour ne pas dire méfiance, dans l'ensemble du projet, malgré moi.

Si Bêta 2 aborde l'histoire des deux prochains millénaires, Gamma abordera-t-il la fin du cosmos ? le système solaire ? les galaxies ? Mon espoir : l'histoire du futur à partir de nos séries, films, mangas, romans de science-fiction (mais il devra choisir un scénario pour le destin de l'univers...)


« Si ma principale inspiration pour Alpha a été le peintre et illustrateur tchèque Zdenek Burian, le cercle des dessinateurs dont j’ai adapté les travaux ici s’est considérablement agrandi. Outre l'Italien Romano Rizzato (dont le nom de plume est Sergio), ce sont surtout deux dessinateurs français, Pierre Joubert et Emmanuel Roudier, qui sont devenus une source importante de citations en images sur l'évolution de notre espèce ainsi que la Préhistoire et le début de l'Histoire de l'humanité. Les œuvres très diverses de Sergio et Joubert m'ont été d’une aide précieuse pour toutes les périodes, et la série de BD Néandertal d'Emmanuel Roudier en particulier pour ce qui concerne la vie des populations d'hommes de Néandertal en Eurasie. D'une manière générale, j'ai trouvé beaucoup d'ouvrages utiles dans les sections Enfant et Jeunesse des bibliothèques - car les livres destinés aux jeunes lecteurs proposent des reconstitutions particulièrement vivantes et détaillées de la vie de l'époque. Les sections Histoire et Anthropologie, plutôt théoriques entre trouvailles archéologiques et matériel documentaire, m'ont surtout aidé à compléter les légendes des images. »

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Bien aimé le fond, son propos historique plus que solide : dates, faits, jalons (ou prises pour filer la métaphore) mais cela reste trop linéaire, répétitif, finissant aplati et sans saillies : manquent des encadrés, inserts, voies traversières sur des points techniques, technologiques, culturels et des portraits mieux mis en valeur, pour diversifier l'approche et surtout pour aérer la lecture. À la fin les grimpeurs et voies se mélangent. Le récit deviennent confus et l'on se dit : autant lire un livre sur le sujet !
Le glossaire en fin d'ouvrage pour des termes utilisés qu'une seule fois est plutôt pénible. Mais j'apprécie l'existence d'annexes.

Sinon le dessin oscille entre un trait épais et élastique et un trait rigide et gras, parfois quelques ombrages plus sauvages donnent un coup de fouet aux poses figées, mais manque une certaine légèreté, dynamique. Surtout les pierres, roches, dessinées et texturées toutes de la même façon dans un gris désaturé pas agréable. Les visages sont plutôt laids, figent d'autant plus la sauce.