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Son peuple ne l'appelle pas général ou roi. Il l'appelle Kukulcan. Le dieu Serpent à Plumes. Le tuer entraînerait une guerre sans fin.




Un hommage, une réussite, une déception



Après le décès tragique du comédien Chadwick Boseman qui incarnait jusqu'alors au sein du MCU (Marvel Cinematic Universe) le fameux T’Challa, plus connu sous le nom du super-héros "Black Panther", le studio Disney s'est retrouvé devant une problématique : "comment faire une suite à un film ayant pulvérisé le box-office, les attentes, et les mœurs sans son comédien phare". Répondre aux attentes des fans, livrer une suite cohérente, rendre hommage à l'acteur disparu, poursuivre la lutte du Wakanda, trouver un nouveau Black Panther, des difficultés auxquelles le cinéaste "Ryan Coogler" va répondre avec plus ou moins de réussite. La tâche n'était pas évidente. Sur un scénario de Joe Robert Cole coécrit avec Ryan Coogler le récit nous propulse dans une guerre entre la nation la plus avancée technologiquement au monde : "Wakanda", et la cité sous-marine peuplée par les descendants des Mayas (des hommes poissons) : "Talokan". Deux peuples liés au vibranium (ressource minérale unique). Deux pays fascinants qui apportent une richesse culturelle engageante qui se trouve être un des points forts de ce long-métrage. Le Wakanda reste en matière culturel et esthétique d'une richesse incroyable. Une nation fictive alliant harmonieusement technologie avancée et traditionalisme pour un résultat engageant. Le travail sur les décors d'Hannah Beachler, les costumes de Mobolaji Dawodu, ou encore les ornements corporels sont un véritable tour de force ! Un savant mélange de références empruntées à l’ensemble du continent Africain.


Pour Talokan, la cité sous-marine, le résultat bien que positif est bien moins engageant. Une problématique que l'on doit à la Warner qui avec "Aquaman" à pris de court (pour une fois) Disney. Lorsqu'on voit le travail fantastique de James Wan autour de l'élaboration extrêmement riche, vaste et dense de la ville d'Atlantis, avec une conciliation spectaculaire des bâtiments en ruine sur une faune aquatique lumineuse appuyée par une technique avancée, Talokan paraît bien vide, sombre, froide et inerte. Talokan est une cité qui reste intéressante à découvrir et qui propose quelques bonnes idées. Le problème c'est qu'elle paraît petite et inconséquente. Tout du long, on ne cesse de nous dire que Talokan possède une technologie extraordinaire, ainsi que la capacité d'envahir le monde. Une affirmation qui m'a bien amusé lorsqu'on s'aperçoit que l'armée de Talokan se constitue d'une centaine de soldats munies de seulement quelques grenades à eau et de lances, tous tirés par quelques baleines. Un arsenal bien maigre pour une armée bien réduite à l'image de Talokan. Reste, "Kukulcan" alias "Namor" incarné par Tenoch Huerta. Le personnage est doté d'une bonne écriture. Son passif est savamment exploré ce qui permet de lui offrir une construction dramatique convaincante. Malheureusement, aussi bon que soit le comédien, il manque considérablement de charisme. Une aura impériale qui manque au comédien qui semble un peu trapu. Aura impériale que parvient à rendre le compositeur Ludwig Goransson, qui créé une identité musicale unique. Une partition remarquable qui résonne avec force. Un travail musical important, autant sur les phases du Wakanda avec l'enterrement de T’Challa, que les phases situées à Talokan.



Montre-leur qui nous sommes.



L'histoire est extrêmement chargée pour être diluée à travers une allure lancinante ce qui fait que le rythme a du mal à tenir sur la longueur et qu'on se retrouve avec des moments ennuyeux et beaucoup de ventre vide inutile. Si la première moitié du récit tient du génie avec une composante dramatique extrêmement bien élaborée sur une conception chargée en rebondissements savamment échafauder pour du spectaculaire, la seconde partie s'écroule. Alors qu'on nous prépare tout du long à une énorme guerre entre le Wakanda et Talokan, on se retrouve sur une confrontation en mer d'une laideur abyssale pour des combats profondément anti-épique. Mais que s'est-il passé lors de l'affrontement final ? Le film n'avait plus de budget ? Alors que la photographie d'Autumn Durald nous conviait au magnifique voilà que tout s'écroule. Les effets spéciaux sont abominables ! Sur un design honteux d'un niveau d'un dessin animé d'animation bas de gamme, les armures de combat bleu du Wakanda, ainsi que l'armure de combat rouge de Riri Williams (Dominique Thorne), font mal aux yeux. J'avais l'impression de regarder un épisode de Power Rangers : « dégueulasse et atroce ! ». Gros problème autour des actions ! C'est dommage, car j'y ai réellement cru ! Notamment avec la séquence de course poursuite mouvementée qui se termine par un combat à la lance sur un pont entre Okoye (Danai Gurira) et un guerrier de Talokan. Une lutte forte et percutante qui augure le meilleur à venir et qui s'avèrera finalement être le seul combat à proportion épique du film. Il y a de nombreux affrontements extrêmement divertissants, mais en sommes ça reste basique.


Shuri (Letitia Wright) devient la nouvelle Black Panther. La comédienne offre une performance convaincante. Elle apporte avec conviction une dramatique tragique sur le deuil et la colère. Une belle incarnation pour un personnage traumatique satisfaisant. Avec regret, si l'actrice offre une performance excellente, en tant que Black Panther elle manque considérablement de charisme. On regrette cruellement Chadwick Boseman en tant que Black Panther. La confrontation finale entre Shuri et Namor bien que brutale manque de forme et de consistance. Vite expédié comme tout le reste. Par ailleurs, Namor devrait prendre des cours de trident auprès d'Aquaman, car à part faire des rebonds un peu partout et des coups latéraux avec son arme il ne fait rien de bien spectaculaire. Vu le niveau et le potentiel de ce personnage c'est du gâchis. Toutes les performances dramatiques sont excellentes, mise à part Riri Williams qui m'a agacé. Winston Duke pour M'Baku me fait rire. Martin Freeman est une nouvelle fois cool sous les traits de Ross. Angela Bassett pour la Reine Ramonda est extraordinaire. Danai Gurira en tant qu'Okoye est une fois encore charismatique : "bien plus que la nouvelle Black Panther". Lupita Nyong'o pour Nakia est magnifique. Elle est envoûtante et se dresse avec la Reine Ramonda et Okoye comme le meilleur personnage du film. Petit retour de l'excellent Michael B. Jordan en tant qu'Erik Killmonger, fils du frère défunt de l’ancien roi T’chaka. Une petite séquence dans lequel le comédien fait preuve d'un charisme complètement dingue ! En comparaison (je parle de charisme) Namor fait pâle figure. La meilleure scène de Wakanda Forever. Enfin, les scènes honorant Chadwick Boseman sont fantastiques. Des séquences intelligentes traitant avec respect le comédien. Des scènes spéciales pour un hommage réussi.



CONCLUSION :



Black Panther Wakanda Forever réalisé par Ryan Coogler rend un superbe et émouvant hommage à Chadwick Boseman, mais souffre en tant que film à part entière. D'une richesse incroyable dans les environnements qu'il explore sur une histoire à la dramatique bien écrite pour un récit qui manque d'engagement dans les rebondissements présentés. Côté réalisation, l'incompréhension est totale ! La direction artistique est capable du meilleur comme du pire. Un grand huit très perturbant.


Wakanda Forever aurait pu être mieux mais également bien pire. C'est pourquoi je ne vais pas trop cracher dans la soupe et faire avec.



Seuls ceux qui ont souffert peuvent être de grands leaders.


Créée

le 17 nov. 2022

Modifiée

le 12 nov. 2022

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