Quelles sont les premières images qui vous viennent à l’esprit lorsque l’on vous évoque la ZAD de Notre-Dame-des-Landes ? Des échauffourées entre des zadistes écologistes et les forces de police. Ce sont les seules images que les médias se seront évertuer à nous transmettre pendant toutes les années qu’aura duré l'occupation du site par les opposants au projet de l’aéroport du Grand Ouest (1650 hectares situés à 30min de Nantes).
Guillaume Cailleau & Ben Russell ont décidé de nous montrer l’envers du décor, en s’immisçant au sein de l’une des plus grandes communautés d’activistes de France. Une immersion de plus de 3h30 durant lesquelles ils ont tout filmé pendant deux ans. On y découvre (entre-autres), la commémoration des dix ans de l’échec de l’Opération César et l’action menée par les Soulèvements de la Terre à Sainte-Soline (contre le projet des “méga-bassines”).
Direct Action (2024) est composé quasi exclusivement de plans fixes (!), pas moins 410 plans oscillant entre 5 et 10 minutes chacun. La mise en scène se résume à ça, aucune caméra portée, très peu de pano et que des plans fixes à la fois longs et répétitifs (filmer en plan fixe un cheval, un type pétrir de la pâte à pain, des gars fendre des bûches, une nana retirer des mauvaises herbes, le phare de la Rolandière, un crêpier, un ferronnier, un agriculteur qui laboure son champs, des manifestants traversant un fossé et ainsi de suite, tout ça, pendant 5 à 10 minutes en plan fixe, sans le moindre dialogue, sincèrement, je n’ai pas saisi l’intérêt du projet).
Nous faire découvrir de l’intérieur, le quotidien des zadistes, de cette façon, les réalisateurs auraient tout aussi bien pu réduire le film sur un format plus court et condensé de 90, voire 120 minutes (au lieu des 216 minutes). Alors certes, ils nous offrent un tout autre regard sur les zadistes, mais de cette manière, ce n’était clairement pas nécessaire. C’est répétitif, usant et fatiguant à la longue.
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