Stray to the heart

Gints Zilbalodis est un créateur à surveiller. Après avoir produit seul (!) le film d’animation Away, l’homme s’est entouré d’une petite équipe pour Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau (de son nom complet). Vu en avant-première peu après le festival international du film d’animation d’Annecy, le long-métrage n’arrivera (normalement) qu’en fin d’année dans les salles. Je ne peux que vous inciter à y aller le moment venu.

Totalement dépourvu de dialogues, Flow raconte son histoire simple en utilisant avec intelligence la mise en scène et les outils fournis par l’animation. Angles et mouvements de caméra, expressions et attitudes des animaux, musique… tout est fait de manière juste et maligne pour qu’à aucun moment on ne soit perdu ou qu’on ne manque les voix. Le film évite également de trop prendre ses spectateurs par la main pour les embarquer dans son buddy movie de survie.

Mais le plus bluffant reste peut-être la partie purement technique, assez époustouflante. La direction artistique flatte la rétine, les décors (le rendu de l’eau !!) sont magnifiques et les animaux sont crédibles malgré leur design simple en cel-shading. La moindre mimique de ces derniers a très clairement été minutieusement étudié pour leur donner vie et les rendre attachants.

Plus d’une fois, quand notre héros poilu est en difficulté, j’ai eu envie de rentrer chez moi faire un câlin à mon propre chat. Pas de panique cependant, les enfants présents dans la salle n’ont pas semblé plus choqués que ça malgré quelques passages un peu angoissants. Flow se destine à tous les publics et mêle avec équilibre passages dramatiques et stressants et moments plus détendus, contemplatifs, ou même humoristiques.

Monsieur Zilbalodis, chapeau, vous avez ma pleine attention pour votre prochain projet.

Go si :

- Vous avez aimé le jeu Stray

- Vous aimez les performances techniques

No Go si :

- Vous n’aimez pas les animaux (??)

- Un film sans dialogue et réelle histoire, non merci