Nous rencontrons des problèmes techniques sur la partie musique du site. Nous faisons de notre possible pour corriger le souci au plus vite.

Quelques chiffres pour introduire le sujet :


Chaque seconde, 28,258 internautes sont en train de visionner du porno, et chaque seconde toujours, $3,075 sont dépensés en abonnements divers à des sites "peu convenables".


12% des sites internet sont des sites à caractère pornographique : soit à peu près 1 site sur 10.


La production américaine de porno rapporte $2,84 milliards par an, ce qui représente plus de la moitié des revenus du secteur dans le monde entier.


Le porno représente 8% de la totalité des emails ce qui correspond à 2.5 milliards d'emails.


25% de toutes les requêtes des moteurs de recherche sont en relation avec la pornographie et le terme le plus recherché est le très sobre et implicite "sex".


2 visiteurs sur 3 sont des hommes.


34% des internautes ont été exposés involontairement à une forme de pornographie par le biais de pop up, mails et autres liens malhonnêtes.


Un enfant visionne son premier porno à un âge moyen de 11 ans.


1 homme sur 5 admet visionner du porno au boulot, même quand leur métier n'a aucun rapport avec l'industrie pornographique. Seules 3 femmes sur 20 sont concernées par ce véritable fléau.


A la suite de ces chiffres, je vous invite à tenter de me contredire lorsque je déclare que le porno fait partie intégrante des mœurs de notre chouette société moderne et que le sujet méritait d'être traité, d'autant plus comme il l'a été fait.


La réalisatrice, Ninja Thyberg, a fait le choix stratégiquement choc de traiter de l'industrie du porno pour son premier long-métrage, faisant suite à son court-métrage du même nom ayant remporté le Prix Canal+ en 2013.


Si elle n'est de retour qu'en 2021, c'est qu'elle a pris soin d'étudier son sujet pendant 5 ans en visitant régulièrement les coulisses de tournage à Los Angeles, lieu ou prend place l'histoire.
Son scénario, au plus proche de la réalité tire clairement bénéfice de cette préparation.


Loin du pamphlet bête et méchant auquel personne n'aurait adhéré à la manière des documentaires sur le sujet, cette dernière s'est lancée dans une œuvre plus nuancée au travers du regard et de l'expérience d'une jeune fille fictive.


Elle déclare d'ailleurs en interview avoir souhaité "utiliser l'industrie pornographique comme toile de fond, comme métaphore pour brosser un tableau du patriarcat, du capitalisme ou de ce type de structure de pouvoir, plutôt que de pointer du doigt des personnes spécifiques dans ce milieu. Beaucoup de gens peuvent s'identifier à ce que ces personnes traversent, même en faisant partie d'industries et d'environnements différents."


La réussite de son travail est dû en bonne partie à Sofia Kappel, son actrice principale, impeccable en toute situation (et le registre est sacrément varié ici), à laquelle on s'attache immédiatement malgré l'absence totale de background. La Miss Banana est suédoise, débarque à L.A pour réaliser son American Dream : vivre de son "métier/passion", celui d'actrice pornographique. On n'en saura guère plus.


Dès les premières images, on comprend qu'on aura affaire à un film sans concession, où le sexe cru n'aura rien de bandant. Le spectateur est plongé sur le lieu de tournage, avec ses procédures bien huilées (couper/action/maintenir le matos prêt à l'usage/ s'assurer que tout le monde va bien...) lorsqu'on est dans le réglo et puis par la suite irrémédiablement les dérives (rappelons qu'il s'agit d'un drame).
Tout un panel du champs de ce qui marche actuellement dans le milieu nous sera présenté : scène de casting, couple, lesbienne, FFM, SM, DP, ... sans jamais tomber dans le voyeurisme. Les scènes de sexe sont toujours perçues en plan bien large, n'omettant jamais de nous rappeler la présence de la caméra et de l'équipe de tournage.


Ninja Thyberg est suffisamment maline pour instiller de la nuance dans son œuvre : les réalisateurs ne sont pas tous de gros connards et les filles ne sont pas toutes des paumées violées par papa. Loin de la caricature, son propos n'en est que renforcé et suscite la réflexion parce qu'une histoire bien ficelée vaut mieux que 1000 discours moralisateurs.


Effet garanti : je défie quiconque d'aller se pogner sur Pornhub à la sortie du visionnage. Ça risque d'être laborieux.

Alienure
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le 22 oct. 2021

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Alienure

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