Pourquoi ? Vraiment, je me demande pourquoi faire un remake d'un film des années 80 aussi kitsch que possible qui ne racontait pas grand-chose, raison pour laquelle il est d'ailleurs tombé dans l'oubli. Fin, je veux dire, c'est comme si un pélo décidait de faire un remake de "Cocktail" qui brille de par son néant narratif mais qui reste très sympathique dans son contexte, c'est-à-dire, encore une fois, le kitsch des clinquantes années 80.
Cependant, l'affiche de ce remake réalisé par Doug Liman et sorti tout récemment directement sur Prime Video (ce qui n'a pas manqué de créer une polémique d'ailleurs mais soyons honnête, le film n'aurait eu aucun avenir en salles, enfin en France du moins) reprend le côté kitsch de l'affiche originale, notamment en reprenant la typo du titre et surtout son côté néon ; et puis bon, on a quand même Jake Gyllenhaal arborant fièrement son torse nu et musclé derrière sa petite chemise hawaïenne (vraiment, je vous invite à comparer les deux, celle des années 80 est moins kitsch).
Du coup, on pourrait se dire que le film se dirige vers le second degré, qu'il aurait au moins du recul sur l'original mais en fait, pas tellement et le film est finalement bien à l'image de son réalisateur : toujours de l'action qui se veut décomplexée mais qui tombe dans quelque-chose d'assez sérieux, ce qui a tendance à rendre le tout assez ridicule (précisons tout de même que le réalisateur a fait de très bons films et d'ailleurs notons ici que les scènes d'action sont très bien mise en scène).
Et ici, ça se voit dès la scène d'introduction qui donne un ton finalement assez sérieux et qui veut faire passer son second degré dans la violence décomplexée propre aux années 2010 et 2020. C'est sympa quand c'est bien fait, comme "Deadpool" par exemple et pourtant je n'aime pas ce film mais force est de reconnaitre qu'il a beaucoup apporté à ce "genre" pour ne pas dire qu'il l'a pratiquement créé, car c'est avant tout maitrisé. Mais ici, on tombe dans les limites de ce genre avec divers méchants tous plus fous les uns que les autres, ce qui n'empêche pas dans tomber dans les écueils de ce genre de personnages archétypaux.
En fait, le film cherche toujours à créer la surprise mais avec un train de retard et finalement ce remake de "Road House" tombe dans son propre piège : on ne rit pas avec lui mais de lui.