Thierry Lefebvre est un auteur primo-édité féru de mathématiques et d'informatique. A travers sa saga en trois volets "La conjecture des hirondelles", il transporte le lecteur en Union Soviétique au début des années 60, en pleine Guerre froide, alors qu'émerge la science de l'informatique promise à révolutionner nos civilisations.
L'URSS qui s'enorgueillit de ses chercheurs et de ses scientifiques comme de ses cosmonautes - canins et humains -, ne compte pas se laisser distancer par qui que ce soit, encore moins par l'Oncle Sam. En gros, qui aura le plus vite le plus gros ordinateur/calculateur ? C'est bien la taille qui compte, non ?
Alexeï, jeune et brillant mathématicien ukrainien ayant grandi au kolkhoze 1er Mai avec sa mère et sa jumelle, voit le cours de sa vie bouleversé lorsque le centre de recherches pour lequel il travaille est mis au défi de démontrer de nouvelles découvertes mathématiques sur les nombres entiers.
Dans un contexte bien documenté de suspicion omniprésente, régi par des règles de contrôle, de surveillance, de compétition et de représentativité incessantes, Alexeï évolue en essayant de faire le moins de faux-pas possibles pour se montrer digne de la mission qui lui a été confiée.
Le style est plaisant, on sent surtout que l'auteur est passionné par son sujet, ce qui donne à la narration un éclat particulier.
Bien qu'étant très très loin de m'intéresser voire de comprendre le B.A.BA des mathématiques les plus élémentaires, je me suis surtout attachée aux relations entre les personnages (amitié, amour, rivalité professionnelle...) et au contexte politique de l'action.
Le hasard a voulu qu'en parallèle de ma lecture, je visionne le film d'espionnage "Un espion ordinaire" de Dominic Cooke, porté avec talent par Benedict Cumberbatch et Merab Ninidze ; une heureuse coïncidence qui a donné encore plus de corps à "l'esthétisme" des sixties soviétiques du roman.