Un de mes cadeaux de Noel, cette servante écarlate. Un classique, remis au gout du jour par la série éponyme. C'est un bon livre, sans aucun doute, mais j'ai eu un peu de mal à accrocher. Et puis, ce bandeau "Le livre qui fait trembler l'Amérique de Trump" (heureusement absent sur l'édition qui m'a été offerte). Non, mais allo quoi !


Le bouquin, sorti en 1985, est intéressant, sans aucun doute. Intéressant surtout - à mes yeux, hein - par l'organisation sociale qu'il décrit. Celle d'une théocratie totalitaire, la République de Gilead, organisée en castes, avec des rôles bien définis pour les hommes et pour les femmes, et une seule peine pour ceux qui enfreignent les règles : la mort. Et attention, ça rigole pas : jouer au scrabble ou posséder un exemplaire de Cosmopolitain est considéré comme un crime entrainant la peine capitale. Une sorte d'ultra-fascisme à fondements bibliques, qui n'a pas d'équivalent dans l'histoire. Donc, une dystopie, sans aucun doute, que son auteure (un peu pessimiste quand même) a d'ailleurs située au début des années 2.000. Auteure qui précise dans sa postface que les charmantes pratiques sociales qu'elle évoque sont toutes issues de l'histoire réelle, souvent tout de même médiévale, voire plus ancienne.


Bon une fois qu'on a dit ça, il reste le mode narratif. Et là, quelle tristesse ! Des phrases courtes, des mots simples, qui décrivent la vie de la narratrice (Defred), vie que l'on imagine monotone et totalement dépourvue de liberté. Ce qui est bien le cas. Et c'est pour ma part ce qui m'a déplu dans ce bouquin. Pensées et réflexions individuelles, intimes même, ce qui fait que le côté dystopique passe un peu à la moulinette d'interminables passages dans lesquels Defred nous explique qu'elle s'ennuie, qu'elle voudrait mourir. Ou bien nous fait part de ses angoisses à l'idée de voler une allumette ou de croiser le regard du chauffeur de son seigneur et maître. Sans parler des flashbacks sur ce qu'était sa vie avant. Et ça, ça m'a plombé, a vrai dire. Peut-être n'aurais-je pas dû le prendre avec moi pour le lire dans le métro, un lundi matin, en allant bosser...


Ce n'est bien sur que mon avis, et encore une fois, cela n'ôte rien aux réelles qualités de "La servante écarlate".

Marcus31
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le 8 avr. 2018

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