Oui, Edouard Louis dans ses écrits déballe son linge sale en famille, en toute impudeur avec indiscrétion comme les commérages,
les ragots, les secrets de famille, sans envisager les silences, les non-dits, les secrets tus à jamais, trop intimes et qui dérangent.
Mais les mots ont des oreilles, ça fuite, ça se propage sur la place publique.
On appelle ce phénomène, la démocratie, tout le monde peut exprimer son opinion.
D'emblée, je ne veux prendre position dans les polémiques parfois virulentes des critiques de ce livre qui partent dans tous les sens.
La lecture est un partage, une transmission, chacun est libre de critiquer un livre lu.
Moi ce que je retiens de ce récit témoignage : une émotion face à une femme encastrée, momifiée dans un non avenir comme celles, nombreuses qui émergent d'une société qui les a ignorées sur plusieurs générations.
Oui le gros cliché de la femme au foyer, sans ressources, à la merci d'un mari violent qui dans ses gènes depuis la nuit des temps domine la vie en famille et tout le monde s'en fout.
Dans certaines classes sociales précaires (et pas que) pour un millier de raisons, la soi-disant liberté revendiquée par les féministes de la première heure n'existe pas.
C'est un fait, en 2023, 134 féminicides dont 74 % commis dans le cadre conjugal, soit 96 femmes tuées par leur conjoint. Les chiffres permettent parfois de remettre les pendules à l'heure.
Une fatalité, oui.
La mère de l'auteur coche toutes les cases, E.Louis a largement évoqué ce traumatisme familial, comme témoin et victime.
Alors un jour, Monique, la mère de l'auteur, décide et accepte de demander l'aide de son fils, malgré un passé commun difficile.
A nouveau sous l'emprise d'un homme violent (même schéma récurent), elle lui lance un SOS.
E.Louis, maintenant auteur reconnu plutôt à l'aise grâce à la vente de ses bouquins lui offre son aide.
Chose faite, le destin de Monique va basculer du pire au meilleur.
Faire le procès de ce "conte de fée" serait inconvenant et irrespectueux.