Avec The Punisher, Netflix remonte un peu le niveau déclinant de ses séries Marvel, malgré une série imparfaite mais qui fait son job. Place à notre critique sans spoilers.
Les fans de Marvel (à commencer par ceux à la rédaction) attendaient fortement et avec une certaine appréhension The Punisher sur Netflix. Il faut dire que malgré quelques bons passages dans The Defenders (The Defenders : notre avis sur la réunion mitigée des héros Marvel de Netflix), le niveau des séries Marvel sur le service de streaming ne fait que baisser au fil des mois. Si à notre humble avis le show de Steve Lightfoot (Hannibal) n’égale pas tout à fait les meilleures que sont Daredevil et Jessica Jones, il s’en approche en tout cas bien plus que la moyenne Luke Cage et surtout la très médiocre Iron Fist. Voici notre critique complète, sans spoilers en dehors du synopsis et de ce qui est montré dans les excellents trailers.
Frank Castle Crashers
The Punisher reprend l’histoire de l’antihéros Frank Castle globalement là où la saison 2 de Daredevil l’avait laissée. Suite au meurtre de sa femme et de ses enfants, l’ancien marine est entré dans une croisade vengeresse pour abattre tous les responsables. Sa quête complétée dans le sang et les autorités le croyant mort, Frank range alors ses armes et son célèbre crâne et reprend sa vie sous une fausse identité. Cela ne va sans surprise pas durer longtemps, puisqu’un élément de son passé va refaire surface et le replonger lui et d’autres dans des intrigues qui pourraient coûter la vie à bien des personnes.
Difficile d’en dire beaucoup plus sans dévoiler des éléments clés de l’intrigue, mais sachez juste que le coeur du scénario mêle programme militaire illégal, conspirations à base de CIA et Sécurité Intérieure et autres agents corrompus. Rien de bien original au premier abord donc, et les premiers épisodes permettant d’installer cette intrigue sont d’ailleurs un peu longs par moments. De plus, les intrigues secondaires, souvent pensées visiblement en premier lieu pour le public américain, ne sont pas toutes passionnantes (le retour difficile de soldats de la guerre par exemple, vu et revu) ou bien pas suffisamment creusées (le débat sur le port d’arme notamment, sujet brûlant aujourd’hui trop rapidement abordé).
Heureusement, The Punisher garde ses spectateurs jusqu’à son dénouement sans trop avoir à forcer grâce à différents éléments, à commencer par ses personnages. Outre Jon Bernthal, définitivement né pour avoir le rôle de Frank Castle tant il joue aussi bien la colère pure et viscérale que le personnage brisé et presque doux (notamment en compagnie de Karen Page, de retour pour quelques apparitions), certains nouveaux personnages fonctionnent vraiment bien. On pense notamment à Micro (Ebon Moss-Bachrach) qu’on aimerait beaucoup revoir bosser avec Castle à l’avenir, l’acharnée agente Dinah Madani (Amber Rose Revah) ou encore l’assez riche et cohérent personnage de Billy Russo (Ben Barnes).
Punish Yourself
L’histoire de Micro et tous les éléments de scénario qui gravitent autour, comme sa famille et leur relation compliquée avec Castle, est d’ailleurs l’une des meilleures réussites de The Punisher. Au milieu des trahisons et des combats, les scènes chez la femme de Micro sont souvent une bouffée d’air frais agréable malgré la complexité des sentiments montrés à l’écran. On appréciera également que contrairement à Luke Cage, The Punisher ne s’effondre pas dans son dernier tiers. Oh, que non.
Les derniers épisodes sont un festival de violence (souvent gratuite, certes, mais c’est Frank Castle après tout, on n’est pas là pour enfiler des perles) qui tranchent avec les premiers épisodes, finalement assez sages en comparaison, mais bien écrits. Si vous n’aimez pas le sang, vous feriez bien de passer votre chemin tant notre antihéros récolte de blessures et surtout en délivre. Les scénaristes prennent un peu leur temps, mais finissent par embrasser pleinement et correctement le personnage violent, mais aussi complexe du Punisher, qui évolue beaucoup au fil des épisodes. On aimerait beaucoup le voir face à un Danny Rand qui semble toujours plus raté et plat en comparaison.
Côté réalisation rien à signaler, l’ensemble est toujours aussi propre, sobre et doté d’un léger grain comme les séries précédentes. Un léger manque de folie (y compris pour la musique de Tyler Bates, malheureusement peu mémorable) qui permet cependant d’avoir de l’action claire en toutes circonstances. On pourra également reprocher à la série de n’avoir presque aucun lien avec le MCU et les séries Netflix précédentes (à tel point que nous n’avons même pas repéré le traditionnel caméo de Stan Lee). Un bon point cela dit pour ceux qui ne voudraient pas tout rattraper, puisque seuls quelques éléments de la saison 2 de Daredevil sont plus ou moins nécessaires pour appréhender idéalement The Punisher.
The Punisher : tl;dr
The Punisher est globalement une réussite. Malgré quelques passages un peu longuets à cause notamment d’intrigues secondaires pas toujours très passionnantes ou originales, la série enrichit comme on l’espérait le personnage complexe de Frank Castle et sème des graines encourageantes pour une éventuelle suite avec de nouveaux personnages assez réussis. Ce n’est pas la meilleure série de l’année, ni même la meilleure série Marvel selon nous, mais comme Frank avec n’importe quelle arme dans les mains, elle fait le job que l’on attend d’elle sans toujours se préoccuper de la finesse, mais en ne l’oubliant pourtant pas en permanence.
Critique originale : https://www.begeek.fr/the-punisher-avis-leger-reveil-de-marvel-netflix-254993