Hychronique est peut-être un peu fort pour définir notre petite analyse de la mixtape Coloring Book de Chance The Rapper, longtemps attendu par les fans de hip-hop. Plutôt que de nous concentrer sur un angle qui ne représenterait pas forcément l’avis de tous (enfin le mien en particulier, sachant que je suis seul contre tous), nous avons jugés bon de confronter les réactions à chaud de deux rédacteurs de la team après une dizaine de jours d’écoute. L’heure du clash a sonné. À vous de voir quel avis se rapproche du vôtre.

L’avis de L’Ours Blanc :

Jusqu’à présent, je ne m’étais jamais penché sur Chance The Rapper. Malgré l’engouement, malgré la bonne presse qu’il a eu, malgré sa présence sur The Life Of Pablo. Je dois dire que quand j’ai appris que la seconde mixtape du gus s’appelait Acid Rap, je me suis refusé d’ajouter un camé supplémentaire à ma bibliothèque musicale. Et puis, mai 2016, je ne sais quoi écouter pour me changer de Skepta et A$AP Ferg, que je cède au consumérisme moderne et télécharge Coloring book.

Quelle surprise. Je m’attendais à Danny Brown, je tombe sur du Childish Gambino (à quelques nuances près, bien évidemment). Des productions légères, presqu’estivales, des morceaux très mélodiques, des petites touches de soul et de gospel (juste ce qu’il faut) et un Chance The Rapper en maître de cérémonie. Son souci est de faire de la bonne musique, pas d’impressionner la galerie par je ne sais quel artifice. Tout juste cède-t-il à la tentation du mainstream en invitant tout ce qu’il peut inviter de prestigieux, histoire de référencer un peu sa mixtape.

Je citais Childish Gambino mais il convient de citer également Kanye West. Coloring Book rappelle délicieusement College Dropout par son ambiance old school, les prestations humbles et discrètes de Chance ainsi que par la vaste cohue créée par la horde d’invités (Lil’ Wayne, 2Chainz, Future, Young Thug…).

L’avis de Starvelous :

Depuis quelques années, la scène de Chicago offre de bons crus en ce qui concerne ses rappeurs. Bien que Chance The Rapper ne soit pas mon préféré du lot (vive Mick Jenkins !), j’ai toujours prêté une oreille attentive à ce qu’il faisait parce que bon, c’est le chouchou de ton rappeur préféré quoi. De plus, il faut reconnaître qu’il est capable de certains coups de maître, comme sur son morceau Brain Cells. Acid Rap était bon mais je n’ai jamais considéré Chance comme un artiste exceptionnel, et malheureusement c’est toujours le cas pour moi après avoir écouté Coloring Book.

Attention, je ne dis pas que le projet est mauvais, loin de là. Il est teinté d’une positivité et sincérité agréable avec l’aspect gospel qui s’en dégage et ça c’est cool. Néanmoins, je trouve que, dans son intégralité, Coloring Book sombre un peu dans la niaiserie et que le parti pris totalement gospel casse parfois le rythme du projet.

L’exemple type de mes propos est le son How Great avec Jay Electronica. L’introduction du morceau chanté par une chorale prend DEUX MINUTES avant que les deux artistes entrent en scène. Un détail que j’ai trouvé très frustrant, surtout que la collaboration en elle-même est vraiment bonne. En somme, l’écoute de Coloring Book n’a pas été désagréable, mais il ne restera pas très longtemps en rotation dans mes oreilles.

Starvelous & L'Ours Blanc pour Hyconiq.com

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