Je suis une vraie "Potterhead" comme on dit (avec une étagère dans ma chambre avec ma baguette en bois sculptée sur mesure, mon chapeau de sorcière, mon écharpes, mes mitaines etc de serpentard, et mon recueil de sortilèges...), et pourtant, contrairement à la plupart des autres critiques, je ne vais pas me plaindre du fait que soi-disant ce livre n'est pas à la hauteur des autres livres.

J'ai lu la série (chaque livre) une bonne dizaine de fois au moins, et je trouve que ce 8ème livre est exactement dans le même esprit que le tout premier (voire même les trois premiers) livre. Au contraire, je vous le conseille fortement ! Il se lit très vite, mais il a un grand contenu, ce qui est facilité par le fait que les descriptions sont succinctes. Cela m'a semblé être un bon choix, puisque nous connaissons tous déjà l'univers, et que les descriptions peuvent parfois faire retomber l'action, et couper un peu le fil du livre. Ce qui n'est pas du tout le cas ici, puisque je n'ai pas réussi à lâcher ce livre pendant deux jours.

De nombreux commentaires reprochent à ce livre d'avoir des personnages moins complexes, moins profonds que les autres. En vérité, vous avez peut-être oublié comment étaient les personnages de Harry Potter 1. Harry, Ron et Hermione étaient probablement même moins développés en terme de conflits intérieurs, de caractérisation etc. Ici, les personnages d'Albus et Scorpius sont tous les deux partagés entre le passé de leur père et le refus de lui ressembler, entre leur ambition et leur morale, mais de deux manières différentes. C'est au moins autant que les personnages de HP1. Petit bémol peut-être avec Delphi, qui passe du tout au tout en quelques pages, mais cela m'a surprise et c'était donc une bonne chose quand même. De plus, son propre personnage est quand même intéressant, puisqu'elle fait ses actes méchants avec des intentions bien plus morales que celles de son père. Il est tout à fait crédible qu'elle soit à sa recherche, puisque ses deux parents biologiques sont décédés, et qu'elle ait eu envie de le rendre fier.

Ensuite, certains reprochent au personnages de Harry, Ron, Hermione et Draco d'avoir changé, de n'être pas à la hauteur de ce qu'ils étaient avant. Mais, la vérité, c'est que quand on relit bien les livres précédent, on se rend compte que le trio n'a jamais été bien puissant seul, ils ont toujours eu l'aide très importante de Dumbledore, et c'est souvent grâce à lui essentiellement qu'ils s'en sortaient. De plus, ils sont ici dans une situation plus compliquée, car ils ne s'attaquent pas au "Mal" mais à l'entêtement de leurs enfants. De plus, ils sont adultes à présent, donc il est normal qu'ils soient un peu plus calme, moins impulsifs. Draco, lui, essaie de changer l'image d'ancien Mangemort qui lui est attaché, il a réussi a se sortir des Ténèbres auxquelles ses parents l'avaient attaché avec une grande pression, et c'est pour cela qu'il essaie autant que possible de mettre sa fierté de côté pour aider son fils. Donc, en fait, les personnages ont évolué de manière assez cohérente. On a reproché aussi à Hermione de n'avoir pas été à la hauteur de son personnage en cachant le Retourneur de Temps. Pourtant, le piège qu'elle a préparé est tout à fait dans le même esprit que les épreuves préparées par Dumbledore pour protéger la Pierre Philosophale dans le 1. Il n'y a ici qu'une seule épreuve, mais il faut remettre les choses dans leur contexte, Voldemort est à présent mort pour de bon, et aucune menace ne plane sur le Monde des Sorciers depuis longtemps. Les gens prennent donc moins de précautions, car ils se sentent plus en sécurité. Que Harry soit vu comme moins "courageux" par la plupart des gens me surprend. Harry a toujours rêvé d'avoir une famille, (il a même surement un petit complexe d'Œdipe mal géré vu qu'il s'est trouvé une rousse comme sa mère), et tout ce qu'il voulait c'était avoir la famille parfaite avec sa femme parfaite. Il n'a jamais été très courageux sans ses amis, et encore moins quand il n'avait aucune idée de quoi faire. Il est complètement démuni face à son fils, et à la fin, le fait d'avouer qu'il a peur du noir et des pigeons me semblait plutôt une force de sa part, puisqu'il a mis sa fierté de côté. De plus, je me suis imaginée qu'il avait peut-être aussi simplement dit ça comme un exemple donné à son fils.

Ensuite, beaucoup trouvent ça improbable que Voldemort ait voulu un enfant. Je pense que ces gens là n'ont pas bien cerné le personnage. Voldemort avait la phobie de disparaître. C'est pour cela même qu'il a créé des Horcruxes afin de pouvoir revenir. Une fois avoir créé 7 Horcruxes, il n'était plus possible d'en créer plus en restant lui-même. Hors, il ne voulait pas perdre son esprit. Il est donc tout naturel d'avoir rajouté à son échiquier une dernière pièce "secours" qui est tout simplement un héritier. Cela ne sous-entend en rien qu'il avait des sentiments, qu'il a aimé Bellatrix ou quoique ce soit. J'imagine tout à fait Voldemort avoir fait ce qu'il fallait de manière tout à fait détachée et froide, pour avoir son héritier, et Bellatrix avoir accepté avec plaisir, étant donné son état de fanatisme extrême. Il est aussi tout à fait plausible qu'il n'ait voulu rendre cette information disponible à personne. Si on en croit ce livre, Delphi est sensée avoir pas mal d'années de plus que Albus et Scorpius. Elle aurait donc pu naître entre pendant le livre 5 avant la bataille du ministère ou même pendant le 6 puisque Bellatrix n'apparaît que très peu. Il paraît tout à fait crédible que Voldemort ne voulait pas s'occuper particulièrement de cet enfant, et qu'il en délègue la charge.

Le scénario était selon moi extrêmement bien géré. Pas d'incohérence au niveau du schéma temporel, le retour dans le temps est utilisé de la manière la plus plausible que l'on puisse.

Et enfin, le fan service. Beaucoup de gens se sont plaints du fan-service. Mais en vérité, si les gens souhaitaient revoir Rogue "gentil" ou que Draco soit plus ami avec Harry, c'était certainement parce qu'en vérité c'était tout à fait crédible. Rogue n'a pas de raison de se cacher face à des gens qui connaissent son identité de taupe et encore moins face à des gens qui savent son plus grand secret (Lily). Sa faiblesse est découverte, son masque tombe, c'est logique. De plus, maintenant que Dumbledore n'est plus là, et dans un univers ou Voldemort est à plein pouvoirs, il est normal qu'il se soit rapproché des quelques personnes qui pouvaient encore l'aider à se rattraper de n'avoir pas pu tenir sa promesse envers Lily.

Bref, dans l'ensemble, j'ai trouvé ce livre génial, les personnages très attachants, j'ai adoré que l'image de Serpentard soit redorée (ce qui était déjà attendu, étant donné la tirade de Harry à Albus à la fin du 7), et j'ai beaucoup apprécié de pouvoir profiter de scènes que l'on avait déjà vécues d'un autre point de vue. J'ai trouvé ce livre largement à la hauteur des autres, j'attends une suite avec impatience, maintenant que Delphi est à Azkaban, je me doute qu'elle pourrait encore trouver des plans pour en ressortir ou pour ramener son père. Un livre excellent, j'aurais adoré voir la pièce, et j'espère pouvoir un jour.

Activité sur Harry Potter et l'Enfant Maudit