Peut-être une circonstance atténuante pour expliquer un premier quart d'heure franchement poussif et le fait que l'intrigue apparaisse de temps en temps confuse, le film durait à l'origine une demi-heure de plus et John Woo avait dû l'enlever en catastrophe. Donc de ce point de vue là, pour pouvoir bien juger de la qualité du film, il aurait fallu voir la version complète. Par contre, aucune circonstance atténuante pour la musique digne d'une carte musicale d'anniversaire.

Autrement, c'est dantesque dans le sens le meilleur et le plus fort du terme. On va voir trois amis qui par une stupidité et une malchance à toute épreuve vont se retrouver plongés dans un Voyage au bout de l'enfer dans le Vietnam de 1967 (trois amis dans l'enfer vietnamien, ça ne vous dit rien ???), bonjour l'ambiance. La séquence dans le camp de prisonniers vietcong est la plus forte du lot, un véritable coup de poing à faire passer celle du film de Michael Cimino pour une partie de domino. Mais celle autour de la chanteuse ou celles des dernières minutes valent aussi largement le détour.

Un ton désespéré et un déroulement profondément pessimiste, sur fond d'une violence sans concession et sur les forts courants d'un rythme à mille à l'heure, règnent ici. L'amitié n'est nullement une valeur sûre. Elle ne peut que se fracasser sur le mur de la réalité. Clairement une oeuvre choc sur la forme et sur le fond. Qui sait, Une balle dans la tête en entier est peut-être un très grand film.

Activité sur Une balle dans la tête