Logan est assurément le meilleur de la série des comics cinématographiques. On approche enfin de l'ambiance sombre des albums japonisants de Chris Claremont et Frank Miller, entre autres scénaristes/dessinateurs géniaux de Marvel.

Il y a des longueurs, des passages très (trop) lents, mais tellement plus d'émotion que dans n'importe quel opus de la série. La violence ici fait mal, pas d'édulcoration, ni d'ellipse. On parle de coupures à l'arme blanche, et là, on en voit pour la première fois les dégâts réels, et pas que sur les autres: sur le héros lui-même.

C'est une des bonnes idées du scénario : de montrer la souffrance et la vulnérabilité relative de ce super-héros. Surpuissant certes, il subit des dommages si grands, qu'ils le font revenir au même niveau que le vulgus pecum. Il redevient humain malgré sa surnaturalité et son animalité.

Très émouvant aussi ce jeu subtil avec cette fillette qui lui ressemble tellement : farouche, dure, violente, animale. Et qui finit quand même par s'attacher à lui, discrètement, avec une pudeur très naturelle et si crédible.

L'émotion de Logan est superbe lorsqu'il pleure son père d'adoption dans un cimetière improvisé, près d'un lac et d'une forêt ("comme il l'aurait souhaité", mais tout est implicite). Très maligne aussi la révélation indirecte du rôle protecteur de Wolverine vis à vis de son mentor, après le tragique accident cérébral qui coûte la vie à des centaines de mutants. Une scène pudique qui dit beaucoup en peu de mots et dure très peu de temps, aussitôt remplacée par une séquence d'une violence extrême.

Logan est peu moins convaincant sur le fonds du scénario un peu attendu : recherche d'un paradis d'une terre d'asile, d'une terre promise si classique, si Matrix, si juive (thématique en filigrane de toute la série des X-men, l'extermination d'une race est évidemment un rappel de la Shoah).

Mais quelle bouffée d'air pur et d'émotion au royaume plastique des super-héros. Pas un chef d'oeuvre, mais rien que pour cela, je dis bravo. A voir.

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