Dirty Harry rencontre Inglorious Basterds dans cette série Amazon dont je n'attendais pas grand chose et dont la présence d'Al Pacino a su me convaincre d'y jeter un coup d'oeil.

Si la réalisation maniérée m'a parfois un peu énervé et le travail sur certains personnages principaux me semble un peu léger, j'ai marché à fond sur le reste. Ca faisait longtemps que je n'avais pas été mené par le bout du nez jusqu'à être confronté aux incohérences de mon système de valeur.

A l'image de l'affiche et du pitch (une bande de chasseurs de nazis menée par un survivant de l'Holocaust dans les années 70), tout est outré dans cette série. Parfois, c'est un peu raté (certains personnages, certaines motivations, certaines séquences), souvent, c'est excellent (des situations intéressantes, une tension qui s'installe et qui reste). Et c'est parce que tout est outré qu'on arrive à se demander concrètement ce qu'on ferait si on était face à un vieux Nazi gâteux ayant commis des crimes de guerre. Surtout s'il est attaché à une chaise et qu'on a un chalumeau allumé dans la main. Toute la force de la série est de proposer une réponse nuancée, parfois cynique, parfois humaniste à ces situations, tout en prenant le soin de nous dire :"A vous de décider, nous, on est là pour brouiller les pistes et pour s'amuser".

Pour autant, Hunters ne se limite pas à poser des dilemmes moraux pas inintéressants. Il y a également une réflexion sur les théories du complot qui m'a plutôt convaincu. Là encore, la réponse apportée par la série est ambigüe : En nous présentant un complot avéré (opération Paperclip) et le mêlant à de véritables conjectures bien bananas, on nous engage à réfléchir et agir par nous même tout en nous montrant que les personnes qui nous ouvrent les yeux sont rarement désintéressées et ont souvent des oeillères non négligeables. Si la série se mouille un peu de ce côté, c'est dans le sens d'un individualisme qui pré-existe à toute forme de communauté:alors d'une responsabilité individuelle, prenant de court l'argument bien huilé du "Mais je ne faisais que suivre des ordres !"

Entre schlock travaillé et ambiance nazi-disco, je joins donc The hunt avec enthousiasme et j'attends la saison 2. Je vous mets juste une citation d'Archer qui me semble bien résumer l'esprit qu'essaie de capturer la série : - Cyril: The Nazis invented Neil Armstrong? - Malory: Rockets! Which put him on the moon. After the war ended, we were snatching up kraut scientists like hotcakes. You don't believe me? walk into NASA sometime and yell "Heil Hitler!" WOOP! They all jump straight up!

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