Activité sur Toda la luz que podemos ver
Film de Pablo Escoto Luna
Synopsis : « Entre Popocatépetl et Ixtaccihuatl, un jour avant la guerre. Maria, contrainte d’épouser un bandit, échappe à son destin et s’évade dans les bois en compagnie d’El Toro. Rosario, amoureuse d’un général assassiné, pleure sur sa tombe creusée aux flancs d’un volcan. Tous sont voués à l’errance et aux erreurs ; tous gravissent, chutent, s’interrogent, tous dérivent jusqu’à se perdre dans la nuit. » C’est de cette belle manière que le jeune cinéaste mexicain Pablo Escoto Luna résume son opus de plus de deux heures. On l’aura compris, son ambition est haute : mélanger le mélodrame à l’épopée, le film d’aventures à la méditation métaphysique. Force est de reconnaître la puissance de cette vision singulière qui nous guide à pas comptés de place en place, de tableau en tableau, tous d’une beauté superbement maîtrisée. Mais ce que le film dévoile dans sa marche au long cours, c’est que davantage encore que les récits qui s’y entremêlent, davantage que les acteurs qui, tantôt hiératiques à porter les intrigues, tantôt animés de la plus grande liesse (magnifique scène où le fameux Gabino Rodriguez dévale une colline), c’est le paysage qui se dresse en principal protagoniste. Ce sont les montagnes, les couleurs de la végétation, l’éclat de ces cieux impressionnants. Le paysage, dit autrement : le pays. Ode au Mexique, et à cette lumière qu’il est possible de voir et qui, surtout, rend le possible à lui-même, voilà qui ose renouer avec cette tradition de ce qui s’appelle un grand film. (Jean-Pierre Rehm)