Amazon Prime Video est vraiment inépuisable en surprises pour ce qui est de nous faire passer n'importe quelle production abyssale pour du Stanley Kubrick. Maximum Ride s'est trouvé sur mon chemin, et renard naïf que je suis, j'étais optimiste. Je m'attendais à un blockbuster raté alors qu'on est définitivement face à un film de série Z+. Mais pour notre plus grand bonheur, c'est loin d'être un navet mais plutôt un super nanar hilarant, une bonne trouvaille !

Maximum Ride est un sous Twilight resplendissant de bêtise ! L'épopée désastreuse de super-adolescents qui ont des ailes (98% Humains, 2% Oiseau) à cause de méchants scientifiques qui vont les traquer dans une aventure bourrée d'effets spéciaux qui feraient honte à Sharknado. Tant qu'on parle de lui, notez que ce film n'a pas été produit par The Asylum ni TomCat Films, et pourtant on retrouve des airs de ces deux artisans du rêve. Le même étalonnage que dans les la pluspart des films The Asylum avec des couleurs délavées pour instaurer une atmosphère sinistre, et pour ce qui est de TomCat Films, je sais pas si vous avez vu Disaster Wars: Earthquake VS Tsunami (Si c'est le cas, bravo), mais on retrouve ce même fétichisme du clavier. À chaque fois qu'on change d'endroit, même si il a déjà été présenté précédemment dans le film, on a constamment le nom et la localisation du lieu qui s'écrit en bas avec un bruit de clavier futuriste, et comme ça jongle beaucoup d'un bâtiment paumé à un autre, il est tout le temps là. Ils te mettent même les putains de coordonnées géographiques pour être sûr qu'on soit pas perdu ! On serait presque tenté de les insérer dans OpenStreetMap pour voir où ça nous mène. Oui, OpenStreetMap, pas sur GoogleMap bon sang ! N'oubliez pas la centralisation des données !

Nous pouvons féliciter le film d'avoir au moins un rythme correct afin que nos puissions profiter de la catastrophe dans les meilleures conditions. Ainsi, nous pouvons admirer des effets spéciaux à couper le souffle, même si c'est sortit en 2016. Nos "héros" se voient dotés d'incroyables ailes en 3D très fines et toutes petites leur permettant de se propulser sur des fonds verts transcendants avec des paysages filmés par un drone. D'ailleurs ils refont le plan de Star Wars 7: Le Réveil de la Force avec les X-Wings au dessus de l'eau. La première scène d'action révélant les ailes des personnages est sans aucun doute la meilleure, car pour accompagner ces effets spéciaux déjà au ras des pâquerettes, Jay Martin nous livre une réalisation ultra ringarde avec des effets de sslooooww-mmoootiooonnn partout, et depuis que j'ai vu le nanar d'animation Les Aventures de Gamba, j'ai compris que les ralentits abusifs me faisaient extrêmement rire !

Il est vraiment regrettable que l'on ne puisse pas toujours choisir la langue sur Prime Video car je suis sûr qu'en VO le film aurait été encore plus drôle quand on voit le décalage vertigineux qu'il y a entre la VF et le jeu des acteurs. Un personnage hurle "Nooon !!" alors que sur l'image il ouvre à peine la bouche. Tout ça pour des dialogues vides portant sur des discours philosophiques haletants à propos des propriétés nutritives des cookies aux pépites de chocolat. Ces mêmes personnages insupportables forment un défilé de caricatures avec son intello de service, la petite fille mystérieuse mais puissante, l'histoire d'amour express qui va se tisser entre l'héroïne et son ami fort mais qui s'inquiète pour ses compagnons. Le pire c'est qu'aucun d'entre eux ne va subir d'évolution durant toute l'aventure. Cependant au milieu de tout ça, un point est réussi : les méchants, car aussi peu crédible soit-il, le film esquive légèrement une erreur que de nombreux films qui font quarante fois son budget font : les méchants ne sortent pas de nulle-part et sont intimement liés aux héros. Par l'intermédiaire de flashbacks, les origines de l'un des méchants et sa relation avec l'héroïne principale nous est dévoilée. Autrefois amis, mais ensuite manipulé et devenu méchant, par contre j'ai pas compris pourquoi il est devenu une sorte de loup-garou tout nul.

Il en est de même pour l'homme qui est à l'origine de cette expérience qui s'avère être la seule personne en qui les personnages ont confiance.

C'est vraiment pas grand-chose mais c'est mieux que rien. On est quand même loin de Krrish (un film de super-héros Bollywood) qui est pour moi un modèle d'exemple en terme de méchant, mais c'est mieux que Les Contes de Terremer où le méchant est pourris et les enjeux inexistants.

La structure est assez simple mais fonctionne et nous livre un final épique avec des explosions et des scènes d'action toujours aussi amusantes, mais tout ne s'arrête pas là ! Une suite est annoncée à la fin, via un flashback trop épileptique, et pour une raison pas très recherchée : En fait, il y a un plus gros méchant qui tire les ficelles dans l'ombre ! Cela est logique car ce film est l'adaptation d'une saga de romans. Si cette suite voit vraiment le jour, je pense que j'irai la voir, je ne dis jamais non à un nanar.

Au final, Maximum Ride est un nanar dans tous ses états qui vaut vraiment le coup pour se marrer entre amis (car moi je l'ai vu tout seul). Il tient globalement la route tout en enchaînant les erreurs qui entraînent le ridicule, c'est moins bien qu'un nanar vraiment WTF comme mon préféré Snake Island, mais déjà très efficace !

Activité sur Maximum Ride