En un sens, oui. Nous sommes notre propre refuge lorsque tout va mal. Pourtant, en nous, se cachent beaucoup de regrets. Des secrets inavoués. Des choses dont nous ne sommes pas fiers.

Nos erreurs nous hantent jusqu'à nous ensorceler. On se pisse dessus de frayeur, on est dans un état second. On a juste peur, et on voudrait rentrer. Mais où ?

Là où la vraie terreur règne. Là où la vraie guerre fait rage. Là où il faut mentir pour survivre, quitte à commettre l'irréparable : séparer un enfant de sa famille. Là, à cet endroit même, qui voudrait y rester ? Moi, je dis, tout le monde aurait fait la même chose. On ne se rend jamais vraiment compte de la chance qu'on a.

S'intégrer, pour faire d'un nouvel endroit son chez soi. Cette caricature de l'integrisme à outrance, comme si s'integrer, c'est renier sa propre histoire, sa langue natale, son terroir au final. Nous, enfants d'immigrés, nous connaissons fort peu l'histoire de nos ancêtres, trop occupés à survivre, ils ne pouvaient pas écrire. Certains ont même décidé d'emporter leurs secrets dans leurs tombes, et c'est que ce film a voulu montrer. Soit on se sacrifie pour ne pas oublier l'histoire de notre identité, soit on sacrifie notre identité, pour se faire neuf. Effacer pour tout recommencer.

C'est dur d'être étranger. Mais ne sommes nous pas tous étrangers en un sens ? Étranger à soi, aux autres, parfois même à la vie. Ce n'est pas ce qui est étranger qui nous divise, mais bien de ne pas voir ce qui nous ressemble chez l'autre, malgré nos différences. Comme l'amour n'a pas d'âge, l'amour n'a pas de couleur.

Mais nous sommes si peu à vouloir essayer de s'entre aimer.

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