J'ai enfin trouver le temps de me lancer dans Shâhra : les masques d'Arz'Khila, dont la couverture (somptueuse) avait achever de me convaincre d'y jeter un œil. L'autre élément déterminant étant la plume de Charlotte Bousquet, une autrice que je n'avais jusqu'ici jamais lue, mais déjà entendu une paire de fois en conférences.

Shâhra est donc le premier tome d'un diptyque de fantasy, qui se déroule dans un monde fortement imprégné de mythes orientaux et de shamanisme.

On va y suivre les destins de quatre femmes (l'une d'entre elle, à son corps défendant) et un homme (quoique plus indirectement pour ce dernier), destins qui vont se révéler liés les uns aux autres.

Si je devais faire un reproche à ce roman, c'est dans sa mise en place qui jette le lecteur directement dans le récit, sans round d'observation , ni mises en jambes. Reproche léger au demeurant puisque cela concoure à l'immersion rapide dans cet univers riche et dense.

Le début m'a donc un peu déstabilisé, le temps pour moi d'arriver à retenir qui est qui et de le familiariser avec les personnages (En y réfléchissant, il est fort probable que ce reproche ne soit que le fruit de mes mauvaises conditions de lecture, à savoir dans les transports en commun et de manière fort hachée. Ça n'a pas dû aider).

Une fois lancé, on peut pleinement profiter du récit et de ses somptueux décors faits de cités arabisantes, d'oasis, de caravansérails, regs et ergs de toutes sortes, ainsi que de ses personnages qui vont connaître leur lot de déconvenues (pour utiliser un euphémisme).

J'ai trouvés ces quatre jeunes femmes très convaincantes et intéressantes, chacune d'elles ayant son talent (magique ou non) à faire valoir, et chacune d'elle ayant un vécu intéressant. Elles ne sont clairement pas à la fête pendant la majeure partie du récit, mais j'espère bien les voir reprendre du poil de la bête dans le deuxième tome !

Le personnage masculin précédemment évoqué, qui apparaît en toile de fonds, offre un antagoniste de toute beauté, avec juste ce qu'il faut de cruauté, de machiavélisme et d'ambition malsaine, le tout saupoudré d'une dose d'arrogance hautaine du meilleur aloi. Le genre de méchant qu'on adore détester.

J'ai particulièrement apprécié tout l'appareil légendaire et mythique dans lequel baigne le roman, ainsi que la présence à de nombreuses reprises de poèmes (ou d'extraits de poèmes pour être précis), ainsi que le côté éminement féministe du roman (ce qui ne surprendra personne ayant déjà assisté à une rencontre avec Charlotte Bousquet). J'ai un peu moins apprécié les notes de bas de pages précisant que telle ou telle légende évoquée par un personnage avait fait l'objet d'une nouvelle éditée dans un autre ouvrage.

Non pas que l'information ne m'intéresse pas, mais la trouver dans le corps du texte m'a donné l'impression de trouver une pub au milieu du roman. J'aurais préféré trouver ces références en fin d'ouvrages. D'autant plus que j'adore quand les œuvres d'un(e) auteur/trice se "répondent" ainsi.

Mais bon, je ne vais pas chipoter non plus. ce roman m'a beaucoup plu, et je lirai la suite avec grand plaisir.

Activité sur Shâhra - Les Masques d'Azr'Khila, tome 1