SensCritique

Activité sur Conversations avec moi-même

Nass96

a attribué 8/10 au livre

Conversations avec moi-même

livre de Nelson Mandela

Résumé : L'autobiographie de Nelson Mandela, Un long chemin vers la liberté, est déjà un ouvrage classique et connu du grand public. Ici, l'auteur nous livre tout autre chose : il s'agit d'un ensemble de prises de notes, d'extraits de son journal intime, de lettres écrites à ses proches, dont une grande partie avait été censurée par l'administration de la prison où Mandela a séjourné plus de vingt années. La première chose qui frappe à la lecture de ces documents, c'est la grande tranquillité qui s'en dégage. On ne se leurrera pas sur le choix éditorial qui doit sûrement être derrière, mais néanmoins qu'elle force! Quelle patience! Et quel pacifisme! Voilà la grande leçon de Nelson Mandela, c'est la résistance tranquille, même en prison, même enfermé, l'homme a su résister, s'opposer, et finalement triompher (au bout de quelle endurance!!) de l'injustice. Car finalement, ce n'est point la pugnacité, ou la revanche, qui animèrent Mandela, mais le désir profond et viscéral de vivre dans un monde juste et équitable. Aussi, on ne lit nulle trace de colère (laquelle serait pourtant légitime) ou d'abattement, jusqu'aux textes les plus anciens qui témoignent de cette certitude que le combat continuait, finalement, même dans les heures de sa vie les plus sombres, les plus immobiles (on apprend que certaines années il n'avait droit qu'à deux visites par semestres). Mais Mandela n'est pas un utopiste pour autant. A sa sortie de prison, il acceptera de devenir le candidat de son parti aux élections d'Afrique du Sud pour un mandat. Homme de la réalité, du concret et de l'efficacité, il avait renoncé au combat pacifique pour s'engager avec l'ANC en sabotant des installations militaires avant son incarcération. Son long séjour en prison n'est donc pas une parenthèse dans son parcours, mais un acte même de lutte engagée. On est au début impressionné (ou un peu perdu selon la connaissance que l'on a de l'histoire peu