Soyons honnête, si j'avais été objectif j'aurais noté 2, MAIS je n'ai pas envie d'être objectif.

Listons les points faibles (on finira sur les bons) :

Cela pourrait paraitre anecdotique mais sur l'affiche il y a bien trop de nominations ou prix reçus dans divers festivals plus ou moins obscurs, et c'est pour moi un repoussoir, cela signifie souvent que la prod a inscrit le film dans un max de festivals, parfois en payant, histoire de pouvoir placer un max de texte entre branches de laurier sur l'affiche et la jaquette, ce qui ne présage généralement rien de bon, un peu à la manière des films qui mettent des citations de critiques de Picsou Magazine ou du blog de tata Gilberte (je n'ai rien contre Picsou Magazine, ni contre tata Gilberte, au demeurant), généralement ça sent le pâté (c'est pas vraiment une critique sur le film en soi, plus un conseil).
- Jeu d'acteur, et direction d'acteur, assez calamiteux, enfin, disons inégaux, pour ne pas être vache, ça sent souvent l'amateurisme, mais je n'ai pas envie de casser qui que ce soit en particulier, quelques personnages très caricaturaux quand même, dans leur jeu ou dans leur écriture.
- Budget très très petit, et malheureusement ça se ressent à l'image et dans l'action, avec notamment des effets spéciaux bien cheapos, qui font sortir du film (j'aurais préféré carrément du hors champ ou des ellipses plutôt que me bouffer des explosions sous after effect ou des fonds verts dégueux, comme dans les bagnoles).
- Photo vraiment pas top (déso le chef op), peut être due au matos, je sais pas, je suis pas technicien.
- Quelques faiblesses au niveau scénaristique, quelques petites incohérences, une certaine naïveté dans le propos, manque de rythme, de narration.
- Une réalisation inégale, on sent que le réal a voulu bien faire, semble plutôt passionné par ce qu'il fait, à l'air d'aimer ses acteurs, mais de bonnes intentions ne suffisent pas toujours.
- Le côté "pop" un peu trop forcé (jusque dans le nom de l’héroïne, et donc le titre), ça dessert le film au final, parce que ça donne plus l'impression d'un truc assez puéril plutôt que "cool", comme disent les jeunes depuis que sensass' et bath ne sont plus chébrans.

Bon, les points positifs, parce que j'ai bien envie d'encourager ce genre de productions :

Ben, déjà, d'avoir finaliser ce projet, parce que, sans doute, la prod et le financement n'ont pas du être une partie de plaisir, donc respect aux réalisateur et producteurs et à toute l'équipe qui s'est probablement pas mal impliquée.
Certaines ambiances sont sympas, même si on sent bien que les tournages ne se sont pas non plus déroulés dans 20.000 lieux différents (budget, budget).
J'ai bien aimé certains dialogues et le propos du film, même si un peu naïf, même si un peu convenu, même si un peu rebelle anarchiste lycéen qui appelle à la révolte depuis son iphone payé par mamie en écoutant du Damien Saez, ou pire, du Renaud (c'est juste pour la vanne, hein, je ne suis pas certain que les scénaristes, le réal ou la prod aient des iphones payés par leurs grands mères, hein), mais ce n'est probablement jamais mauvais de parler de notre servitude volontaire face aux réseaux ou aux grandes sociétés déshumanisées, comme Chronos, même si la réflexion s'arrête à la dénonciation (un peu comme Fight Club en son temps, sauf que Fight Club était cynique plutôt que naïf, et oui, j'ai bien fait la comparaison avec Fight Club, venez à moi les fanboys de Fincher, je vous prends en tête à tête, rendez vous à la gare de Lyon tous les soirs, je suis le mec qui fait des tractions devant les quais, pour les connaisseurs, prenez votre Glock).
La musique est sympa, ne va pas toujours très bien avec l'action à l'image, mais c'est vraiment pas mal.
Tout ce qui est infographie, habillage graphique etc. est très bon, je trouve. Séquences d'animations très sympas, visuellement classe, pop mais dans le bon sens cette fois. Tout ce qui est interface graphique dans le film m'a paru convainquant, y compris les incrustations téléphone. Téléphones qui sont d'ailleurs relativement corrects niveau design, si l'on excepte la protubérance en haut de l'écran, censée représenter la caméra, j'imagine. Bref, joli habillage graphique donc, qui malheureusement contraste avec les sfx (tu vas voir que c'est les mêmes qui ont fait les deux et que ça décrédibilise tout mon propos, ben au moins ce sera du 50/50 les (le/la) gars).
Le réal/scénariste/producteur parait sincère dans sa démarche, et puis il faut encourager les films de genre en France, même fauchés, parce qu'il y a tellement de choses à dire avec de la SF, par exemple, et que ce serait tellement bien que les financeurs injectent plus de blé dans ce genre de production, plutôt que dans des comédies débilitantes (pas débiles, hein, débilitantes).

Voilà, c'est pas un chef d’œuvre, certes, mais c'est un premier long métrage, il y a une bonne marge de progression, il suffit de dépasser les bonnes intentions (et sans doute aussi les limites budgétaires, j'y reviens beaucoup mais c'est une réalité). Un 5 d'encouragement, donc, à prendre comme tel (je me suis pas fait chier à pondre un tel pavé pour rien, quand même).

Activité sur Blondie Maxwell ne perd jamais