Album sympa.

Partie 1 : 6/10 Ça se lit diablement vite dis donc ! Pas beaucoup de textes, beaucoup de grandes vignettes. L'action n'est pas très détaillée, c'est comme un résumé d'une vie. Du coup on n'entre pas vraiment dans les conflits, on les ressent à peine. Mais ça tient la route, on ne s'ennuie pas vraiment non plus, sans doute parce que l'univers est assez intéressant.

Graphiquement, c'est très chouette : Derib gère bien ses traits, même si je préférerai toujours un dessin plus épuré, faut avouer qu'au contraire de Giraud et son Blueberry, Derib sait où mettre les traits et où les arrêter, ainsi ce n'est pas surchargé. De plus son encrage est assez efficace, avec de gros traits pour bien faire ressortir les éléments importants. La mise en couleurs est plaisante. La mise en page est aérée. Pas forcément fan des gueules des personnages qui sont un peu écrasées, mais ça marche en soi.

Partie 2 : 8/10 Là on entre dans le vif du sujet.

L'auteur se focalise sur l'adolescence et notamment l'initiation, en donnant plein de détails, ce qui permet d'approfondir notre connaissance de cette nation (leurs us et coutumes). On ressent également un peu mieux les conflits, même si la narration semble toujours être à la troisième personne. Le côté mystique est bien exploité. Les personnages sont toujours aussi pauvrement développés.

Graphiquement, Derib maintient le cap, c'est dans la continuité du premier tome, on pourrait même croire que tout a été dessiné dans la foulée, sans interruption. Toujours pas fan des visages, surtout qu'ici on constate que le dessinateur peine à les renouveler (quand ils sont alignés, on dirait soit une décomposition de mouvement soit une fratrie). Pour le reste, les compo, l'encrage, les dessins sont assez chouettes, avec toujours une mise en page aérée et une mise en couleur simple et efficace.

Bref, bon album.

Partie 3 : 7/10 Un peu moins bien que la partie 2.

Faut dire qu'on repart un peu dans quelque chose de large, de moins précis, comme dans la partie 1, avec donc notre héro devenu adulte. Ce n'est pas inintéressant, mais c'est pas hyper palpitant non plus, en plus y a un côté fleur bleue un peu chiant. Mais il y a cette fin qui est assez brutale et surprenante ; surtout par rapport au pitch : la confrontation avec les blancs qu'on attend depuis le premier album, afin de sauver la tribu, elle n'arrivera jamais vraiment, mais en même temps ce dénouement si réaliste, si ballot, ça passe bien.

Graphiquement, c'est toujours top, le dessinateur se fait plaisir avec des pleins pages, des décors de western, de belles tenus, des ambiance saisonnières différentes. Et toujours de manière accomplie.

Bref, la conclusion est correcte, mais comme pour le premier album, il y a trop de distance entre le lecteur et le personnage, car tout est raconté à la troisième personne.

Carnet graphique : 5/10 Un peu radin dis donc ! Il devait quand même y avoir plus de dessins préparatoire que ça, puis l'éditeur aurait pu aussi mettre des brouillons ou des originaux, des pages en noir et blanc... tellement de possibilité, on ne peut être que déçu face à cette petite sélection de dessins. Dommage.

Activité sur Celui qui est né deux fois