Qu'est-ce que vous êtes venu faire chez moi ?

Je savais que c'était toi, il y a 300 ans qu'on ne s'est vus. Tu ferais n'importe quoi pour arriver à tes faims. Je reconnais là l'influence de ton père.

Vous trouvez ?

Tu connais ce dicton : « tel père, tel fils ».

Dragon Ball Z : A la poursuite de Garlic, de son vrai titre : Doragon Boru Zetto: Ora no Gohan o kaese!!?, traduction : "Dragon Ball Z : Rends-moi Gohan !!", sortie en 1989, est le premier OAV de ce qui sera une longue série d'histoires alternatives avec le manga original d'Akira Toriyama. Un direct to vidéo qui n'est cependant pas alternatif avec la série animée, malgré des incohérences évidentes : « Krilin, Bulma, et Tortue Géniale apprennent durant cette aventure l'existence de Gohan alors que durant l'arc de Raditz (appartenant à la série animée tirée du manga) censé se passer après cette histoire, le trio fait à cette occasion pour la première fois la connaissance avec le fils de Goku ». Le scénario de Takao Koyama ne s'embête pas, présentant une histoire en grande partie calquée sur l'arc Raditz. On retrouve son axe scénaristique avec l'enlèvement de Gohan, l'union entre Piccolo et Goku (à ce moment-là ennemi) face à un adversaire plus puissant, jusqu'à la chorégraphie du combat final avec le fameux double coup de la corde à linge de Raditz, mais par Garlic. Jr, suivit d'un double coup de coude dans le dos du duo. On a même droit à la colère de Gohan qui empreint de rage devient surpuissant et règle le problème lui-même.

Une première entrée en la matière qui d'emblée montre des problématiques agaçantes sur une structure scénaristique qui recycle mais qui parvient tout de même à livrer quelques nouveautés, avec une aventure drôle autour d'un Gohan en plein trip alcoolisé, ainsi qu'une révélation importante autour de l'histoire du Tout-Puissant et de Garlic Senior, père de Garlic Junior. Un personnage mystérieux et énigmatique qui n'apparaît qu'à travers des flashbacks et se retrouve mentionné quelques fois dans la série animée. Lorsque le précédent Dieu décide de trouver son remplaçant, le Namek Tout-Puissant (Piccolo version original), et le démon Mazoku Papa-Garlic, sont prétendants au trône et donc en compétition. Au départ, le choix du Dieu actuel se tourne vers Papa-Garlic à cause d'une noirceur maléfique présente en Piccolo, qui finit par se débarrasser de son vice qui prendra la forme d'une entité Namek diabolique qui se retrouvera plus tard enfermé par le Mafuba. Piccolo devenu le Dieu Namek que l'on connaît tous, Papa-Garlic fou de rage de ce choix déchaine son armée démoniaque contre la Terre. Il finit par perdre la bataille face à Dieu qui le scelle à jamais dans un diamant noir. C'est ainsi que Garlic Jr n'aura de cesse d'essayer de venger son père.

Le cinéaste Daisuke Nishio, tente d'amenuiser par le biais de son format particulier de moyen-métrage avec une durée de vie d'à peine 35 minutes, un récit très divertissant qui va droit à l'essentiel et sans la moindre fioriture pour un maximum d'action, afin d'essayer de faire oublier les maladresses scénaristiques. Avec une si courte durée, les rebondissements s'enchaînent à toute vitesse avec une efficacité inespérée qui va mettre à l'honneur plusieurs mouvances de péripéties. La plus symbolique se présente comme une mini aventure savamment orchestrée au cours d'une séquence étonnante, où l'on voit un Gohan saoul à cause d'une pomme alcoolisée qu'il a mangée. Un accident mineur qui donne lieu à une scène jubilatoire tout en musique durant laquelle il se fait un joli trip hallucinogène tout en couleurs, avec des animaux fantastiques dansants. Les différents combats sont superbes grâce à des chorégraphies fluides et variées où l'on passe d'affrontements aux corps-à-corps dynamiques, à des confrontations techniques avec des épées contre le bâton magique de Goku, pour s'achever sur un duel final bourrin.

C'est toi le chat ! Ha ! Ha ! Ha !

Techniquement les dessins sont pas mal avec une caractéristique au niveau des designs des protagonistes qui ont un coup de crayon arrondis très appréciables. Les palettes de couleurs fonctionnent idéalement sur un ciel rouge-orangé qui apporte une nuance à l'imagerie à laquelle s'ajoute un jeu d'ombres offrant une véritable atmosphère fantastique au royaume de Garlic Jr. Une subtilité d'exécution que l'on retrouve jusqu'aux décors lugubres avec un temple bien effrayant en guise de terrain de combat. La composition musicale est top, composée par le grand Shunsuke Kikuchi, à qui l'on doit les titres musicaux les plus connus de la saga et qui livre une belle partition avec une piste inédite très appréciable. En matière de personnages on rejoint un Goku encore jeune papa qui va se retrouver au centre de l'action avec le démon Piccolo, encore dans le côté obscur, à la recherche de Gohan, aidé de Krilin ainsi que du Tout-Puissant. Un Krilin empoté servant de moteur comique pour un Tout-Puissant qui une fois encore loupe l'occasion d'être véritablement utilise dans un combat.

Avec les nouveaux personnages on est servie ! On retrouve le bad guy principal : Garlic Jr, qui en plus de posséder un background plutôt intéressant avec l'histoire de son père, fait preuve d'une transformation physique déroutante. Étant de base physiquement tout petit et maigre, il se transforme tel Hulk en un énorme monstre tout en muscle saillant qui donnera lieu à un affrontement final bestial malheureusement trop court. L'originalité avec Garlic Jr c'est qu'il n'a pas était crée par Akira Toriyama mais par Minoru Maeda. Par ailleurs, lors d'une interview Minoru Maeda précisera qu'il s'est bien inspiré de l'Incroyable Hulk pour faire Garlic Jr, allant jusqu'à lui faire déchirer tous ses vêtements pendant la transformation sauf son pantalon. Toriyama interviendra après cet OAV sur le design des personnages des autres OAV et films prévus. Ce que j'apprécie avec cet antagoniste c'est qu'il a un côté tragique et traumatique enfermé dans le passé d'un père dont il est devenu l'esclave de sa destinée. Pour les fans de Garlic Jr, il revient dans la série animée après l'arc Freezer.

Vient ensuite les trois sbires de Garlic Jr : Nikky, Sansho, et Ginger, qui ont des tronches atypiques qu'on n'oublie pas. Un design vraiment sympa entoure ces trois démons guerriers, qui unit sont très forts, mais seuls ne sont pas terribles malgré des techniques conceptrices d'armes blanches bien foutus avec un gonflement musculaire amusant. Je me suis pris de sympathie pour le démon Nikky qui est celui que l'on voit le plus, certainement parce qu'il est celui qui fait du babysitting auprès de Gohan. Une affaire compliquée pour ce démon qui va se retrouver perturbé durant la réunion périple alcoolisé du jeune garçon. À défaut d'être les plus puissants, les trois guerriers démons offrent les meilleures bastons.

CONCLUSION :

À la poursuite de Garlic est un premier OAV classique qui s'embarrasse de peu de choses pour offrir une histoire alternative au manga dont il s'imprègne un peu trop. Une aventure simple mais divertissante durant laquelle on apprend des choses intéressantes, pour des rebondissements efficaces avec des bons combats. Le trip ivre de Gohan restera la séquence la plus mémorable.

Un premier moyen-métrage dynamique et entraînant et rien de plus.

Unis ils sont très forts mais séparément ils ne valent plus rien.

Activité sur Dragon Ball Z : À la poursuite de Garlic