Recommandé chaudement de part toute la planète blog, écrit pas les soeur Hong (très réputées et dont j'avais déjà vu d'autres dramas fort sympathiques), et dont l'affiche bourrée de légers anachronismes me tentait plutôt, je me suis donc lancée dans Hong Gil Dong.

Hong Gil Dong, c'est une histoire de robin des bois à la coréenne. A l'époque Joseon, le roi est un gros taré pourri et dégénéré (je n'exagère pas) et qui a fait assassiner son père, sa belle-mère et son petit frère pour atteindre le trône. Gil Dong est le fils bâtard d'un ministre puissant. Il est intelligent et très doué mais sa condition d'esclave lui interdit toute position officielle même si tout le monde sait qu'il est fils de noble. Arrive un homme mystérieux en chapeau de paille et qui est en fait le jeune prince qui n'est pas mort, revenu pour réclamer justice et accessoirement le trône ; son père ayant affirmé son désir d’en faire son héritier sur une épée forgée la première heure, du premier jour de la nouvelle année (si si ça compte). Bien sûr personne n’a pensé à détruire l’épée, et elle circule de main en main. Au milieu de ça, arrive Hi Nok, une jeune fille simple (limite simplette) et plutôt naïve qui va d’une part s’attacher à Gil Gong et vice versa de façon amicale puis amoureuse et d’autre part se trouver liée au prince par des circonstances à répétitions et le prince va tomber amoureux d’elle. Pour Gil Dong, la rencontre avec Hi Nok et la trahison de sa famille qui le fera passer pour un traitre, puis sa rencontre avec le prince fera de lui un héros au grand cœur, pourfendeur de l’injustice et faiseur de roi. Pour le prince sa rencontre avec les 2 autres en fera un meilleur prétendant au trône, délaissant la seule vengeance et la seule justification de l’épée pour une réflexion plus profonde sur son désir et sa légitimité à être roi. Pour Hi Nok, hé bien, à part être raide dingue Gil Dong et ne pas voir courgement que le prince est fou d’elle, elle est toujours courageuse et gentille, elle ne fait pas grand chose.

Et donc, c'est vraiment très agréable. Il faut tout de même 4 épisodes pour que tout se mette vraiment en place : un peu long certes mais totalement drôle. Après les aventures se suivent, ne se ressemblent pas, chaque arc apportant sa pierre à la construction de la grande histoire à savoir : le prince doit devenir roi avec l’aide Gil Dong alors qu’ils sont rivaux en amour. Beaucoup de clowneries et d’anachronismes donnent un aspect très frais au drama. La réalisation est dynamique sans en faire trop, les acteurs sur-jouent honteusement mais on est dans un style proche de la farce. C'est comme les mystères moyenâgeux en France : on est entre Histoire et légende, entre personnages réels et archétypes. On retrouve aussi la bande de joyeux lurons (toujours façon Robin des bois) dont les personnages sont correctement traités, fait notable.

Et puis tout d’un coup, le prince devient roi au 20ème épisode. Et il reste donc 4 épisodes à tenir avec rien. Et là, c’est la dégringolade !!

Le prince commence à basculer du côté obscur de la force, limite à devenir dingue comme son frère ainé, qu’il finit par laisser aux mains de la populace pour être déchiqueté à main nu (à part ça il est pas du tout pareil que son frère). Gil Dong radicalise sa position et souhaite instaurer là, maintenant, tout de suite une démocratie (ou tout comme), le roi n’ayant pas d’autre possibilité et ne voulant pas en trouver d’autre non plus, que d’attaquer son ancien allié. Hi Nok, elle, quitte la prince à qui elle était fiancée (elle est noble en fait et fiancée au prince depuis sa naissance) pour retourner auprès de Gil Dong en pleine bataille. Et donc, le roi attaque le campement des voleurs devenus révolutionnaires et ils meurent tous pendant que le roi, ayant tué son allié et la femme qu’il aime, reste tout seul sur son trône.

On passe sans transition de la farce au drame et même à la tragédie.

Cette rupture stylistique m'a un peu beaucoup gâcher le drama. Que ça finisse mal ne me dérange pas si c'est correctement amené. Mais si c'est jeté comme un cheveu sur la soupe, que les personnages ne sont plus cohérents avec leur évolution (qui jusque là était vraiment nickel), ça ne va plus.

Il faut choisir, soit on fait une grande fresque tragique avec des moments drôles (mais tout le monde n'est pas Shakespeare, ça se saurait) ou bien on fait une comédie d'aventures et on assume.

Activité sur Hong Gil-Dong, The Hero